CBD et protoxyde d’azote : les Français sont-ils d’importants consommateurs ?

Fanny Le Brun

Auteurs et déclarations

17 novembre 2023

France – Santé publique France vient de publier des données inédites [1] concernant les niveaux de consommation de CBD (cannabidiol) et de protoxyde d’azote dans la population adulte française et les profils des consommateurs en 2022. Ces données sont importantes car ces deux substances connaissent un essor particulier ces dernières années, notamment à cause d’une offre croissante sur internet et dans des magasins physiques. Or, leur consommation n’est pas sans risque.

CBD : 10 % des adultes français en ont consommé au moins 1 fois dans l’année 

Pour rappel, le CBD est l’un des principaux cannabinoïdes présents dans la plante de cannabis avec le tétrahydrocannabinol (THC). En France, les premiers produits à base de CBD en vente libre datent de 2017 et les premiers magasins « de rue » n’ont ouvert qu’en 2018. On constate depuis une diffusion rapide du CBD chez les adultes avec, en 2022, 10 % des Français qui en ont consommé dans l’année, notamment dans la tranche d’âge 18-34 ans (17,5 %). 

Les habitudes de consommation apparaissent différentes selon l'âge : 

  • Les jeunes adultes consomment majoritairement le CBD en le fumant, suggérant alors une alternative au joint « classique » (contenant majoritairement du THC) ;

  • Les plus âgés le consomment plutôt par voie orale, suggérant un usage plutôt à visée « bien-être » voire auto-thérapeutique. 

Il est encore trop tôt pour affirmer que l’usage du CBD s’est installé car la plupart des consommateurs l’ont pris pour la première fois au cours des deux dernières années. Cependant, cette diffusion rapide nous incite à prendre conscience des enjeux sanitaires autour de l’information des consommateurs, notamment sur les interactions médicamenteuses et la réglementation de ces produits.

Protoxyde d’azote : 3,2 % des 18-24 ans en ont consommé dans l’année

Le protoxyde d’azote est un gaz incolore utilisé à la fois pour un usage médical (en antalgie et en anesthésie) et dans l’industrie alimentaire, par exemple comme gaz propulseur des cartouches pour siphon à chantilly. Il peut être utilisé de manière détournée à des fins récréatives par inhalation, à la recherche de ses effets de type euphorie, hilarité et altération des perceptions.

On constate que 0,8 % des adultes ont consommé du protoxyde d’azote dans l’année, mais ils avaient tous moins de 35 ans (moyenne d’âge de 25 ans). Ainsi, 2,5 % des 25-34 ans et 3,2 % des 18-24 ans ont consommé du protoxyde d’azote dans l’année.

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a alerté sur l’augmentation des cas d’intoxications graves liées à l’usage du protoxyde d’azote, ce qui suggère qu’une part non négligeable des consommateurs est concernée par des pratiques à risque, avec une accessibilité au produit facilitée par internet, dans des conditionnements dont les volumes ont augmenté ces dernières années.

 

Cet article a initialement été publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape.

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