Vers un vaccin efficace contre tous les variants du SARS-CoV2 ?

Marine Cygler

15 septembre 2023

France – Alors que le Covid a également fait également sa rentrée, les questions de la vaccination et de l'efficacité des vaccins sur tel ou tel variant se posent à nouveau. Un travail de recherche, auquel ont participé notamment l’Anses et et l’Agence de sécurité sanitaire du Royaume-Uni (UKHSA), fournit des premiers résultats, précliniques certes mais prometteurs, concernant un vaccin dont la protection ne diminuerait pas avec l’apparition de nouveaux variants du SARS-CoV-2. Publiée en juin dernier dans Frontiers In Immunology [1] cette étude a conclu à l'efficacité du candidat-vaccin avec pour preuve, chez le hamster doré, une perte de poids moins importante, une charge virale dans les poumons plus basse et des lésions pulmonaires moindres chez des animaux vaccinés en comparaison à des animaux non-vaccinés.

Une cible bien conservée

A la différence des autres vaccins utilisés aujourd'hui contre le SARS-CoV2 qui ciblent la protéine Spike présente sur l’enveloppe du virus, le candidat-vaccin OVX033, développé par la biotech française Osivax, vise la protéine de nucléocapside (N) du virus. Si cibler la protéine Spike a permis d'élaborer rapidement des vaccins dans un contexte de pandémie mondiale, cette protéine change d’un variant à l’autre, ce qui peut rendre un vaccin moins efficace vis-à-vis d'un nouveau variant.

« La protéine N, elle, est conservée entre les variants du SARS-CoV-2 et plus largement au sein des sarbecovirus, sous-genre auquel appartiennent les coronavirus responsables du syndrome respiratoire aigu sévère comme le SARS-CoV-1 et le SARS-CoV-2 » explique Elodie Monchâtre-Leroy, directrice du laboratoire Anses de la Rage et de la faune sauvage (Nancy) et deuxième auteur de l'étude, dans un communiqué [2].

« Les données précliniques ont révélé la capacité d'OVX033 à déclencher des réactions croisées des lymphocytes T (en particulier dans les poumons) et notamment une protection croisée contre trois variants du SARS-CoV-2 (B.1 Europe, Delta B.1.617.2 et Omicron B.1.1.529) » indique Osivax dans un autre communiqué [3].

L'efficacité du vaccin a été mise en évidence par une perte de poids plus faible, un taux de réplication plus bas et des lésions histopathologiques pulmonaires réduites chez les hamsters dorés vaccinés après avoir été infectés par la souche originale ou le variant Delta. En comparaison, les rongeurs non vaccinés ont perdu 5 à 10 % de leur masse.

Un essai clinique de phase 1 est prévu en 2024 ainsi que des essais précliniques sur d’autres souches de coronavirus. « Nous voulons le tester contre le SARS-CoV-1 pour vérifier s’il est efficace contre d’autres coronavirus responsables du syndrome respiratoire aigu sévère » explique la scientifique. Et de rappeler « après le SARS-CoV-1 en 2002 et le SARS-CoV-2 en 2019, nous ne sommes pas à l’abri qu’une autre souche émerge dans les prochaines années ».

 

Financements et liens d’intérêts

 

Cette étude a reçu un financement de BPI France délivré à Osivax. Osivax a reçu le soutien du programme de recherche et d'innovation Horizon 2020 de l'Union européenne dans le cadre de la convention de subvention n° 961112. L'ANSES a reçu le soutien du projet European Virus Archive GLOBAL (EVA-GLOBAL).

 

 

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