France — Présentée en septembre 2008 dans le cadre de la stratégie « Ma santé 2022 », la fonction d’assistant médical a pour objectif de libérer du temps pour les médecins, en les déchargeant des tâches administratives et en aidant à la préparation des patients ou des soins quand cela est nécessaire. Cette fonction est appréciée aussi bien par les médecins employeurs que par les salariés concernés. Le président de la République a souhaité que 10 000 assistants médicaux soient formés d’ici 2024. En décembre 2022, l’Assurance maladie en comptait 3 100, dont seulement 400 environ étaient titulaires d’un diplôme certifiant leur formation. L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) s’est vue confiée une « mission flash » [1] sur celle-ci par le gouvernement.
Il existe deux voies pour devenir assistant médical. La première est une formation en alternance de deux jours par semaine pendant dix mois d’une personne déjà en emploi aboutissant à l’obtention d’un certificat de qualification professionnelle (CQP). C’est la voie très majoritaire actuellement, recrutant principalement parmi les secrétaires médicaux(les) exerçant dans un cabinet de médecin généraliste. Le rapport note qu’elle est en effet « bien adaptée à leur profil et à leur expérience », d’autant qu’un certain nombre de dispenses leur permet d’en diminuer la durée. Douze organismes sont agréés pour la dispenser. L’IGAS se prononce pour une augmentation du nombre des formations à distance qu’elles proposent.
La deuxième voie est une formation d’adaptation à l’emploi (FAE) d’une durée de 112 heures, destinée aux infirmier(e)s, aides-soignant(e)s et auxiliaires de puériculture diplômés d’État. Ici, il n’y a aucune contrainte en matière d’organisme de formation ni de contenu. Il est seulement suggéré de suivre celui proposé par le CQP relatif aux compétences administratives. L’IGAS propose de réduire la durée de formation à 35 heures.
Clarifier le cadre d’exercice des assistants médicaux
L’IGAS insiste pour ne pas limiter la problématique de recrutement à la seule formation. Elle souligne tout d’abord que « le champ d’intervention de l’assistant médical fait l’objet d’interprétations discordantes ». L’avenant 7 de la convention médicale de juin 2019 « précise que les contours du métier sont fixés par l’employeur » et que « ses missions propres doivent se distinguer de celles des autres catégories de métiers (sous-entendu : des professionnels de santé) ». Or, en pratique, « les assistants médicaux peuvent se voir confier des tâches qui dépassent leurs attributions, comme c’est déjà le cas des secrétaires médicaux ». L’IGAS se prononce pour un élargissement du périmètre de leurs compétences médico-techniques, en lien avec les représentants des professions de santé concernées. Cela étant, elle ne se cache pas « la difficulté qu’il y aura à positionner chacun des professionnels les uns par rapport aux autres et à déterminer leurs champs de compétences dans le contexte français d’organisation des soins ».
Elle souligne qu’actuellement, le différentiel de rémunération entre « secrétaire médical » et « assistant médical » n’est guère incitatif. Elle fait remarquer que le choix des médecins de recruter ou non est un élément déterminant. Or, ils sont souvent freinés par leur manque d’appétence pour le rôle d’employeur et leur crainte de devoir appliquer le droit du travail. L’IGAS propose en conséquence de favoriser les groupements d’employeurs. Elle suggère également de faciliter les formations avant embauche en travaillant le sujet avec Pôle Emploi. Pour diversifier le recrutement, elle propose de créer une fonction d’assistant en santé concernant toutes les structures de santé, ce qui aurait l’avantage de pouvoir recruter des assistants comme apprentis et donc de bénéficier de facilités financières.
Enfin, l’IGAS note que le déploiement des assistants médicaux « souffre d’un manque de pilotage ». Elle propose de le confier à la DGOS (Direction générale de l’organisation des soins).
Cet article a initialement été publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape.
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Citer cet article: Comment former plus d’assistants médicaux ? - Medscape - 24 août 2023.
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