France —Selon une revue et méta-analyse Cochrane, la combinaison de substituts nicotiniques (forme à action rapide et patch) permet d'obtenir 17 % à 37 % de sevrages tabagiques supplémentaires à long terme par rapport à l’utilisation d’une seule forme à la fois chez des sujets adultes souhaitant arrêter de fumer et ayant une consommation habituelle d’au moins 15 cigarettes par jour [1].
Par ailleurs, l’utilisation de gommes dosées à 4 mg offre un succès 12 % à 83 % supérieur à l’usage de gommes dosées à 2 mg, sachant que le degré de dépendance à la nicotine des utilisateurs semble déterminant pour le succès de l’approche. Enfin, il semble que le dosage des patchs utilisés et l'utilisation d'un patch avant le début du sevrage proprement dit modifie les chances de succès à 6 mois ou plus.
Pourquoi est-ce important ?
Si les substituts nicotiniques réduisent les envies de fumer et les symptômes de sevrage, la meilleure façon de les utiliser en termes de combinaison, posologie et modalités de prise n’est pas clairement établie. Il est donc utile de conduire des méta-analyses permettant de dresser un bilan de l’ensemble de la littérature sur le sujet.
Méthodologie
Cette méta-analyse et revue Cochrane a recherché et inclus toutes les études randomisées dédiées à la comparaison d’un sevrage à l’aide de substituts nicotiniques sur une durée d’au moins 6 mois, en comparaison d’un autre type de sevrage, chez des sujets adultes fumant au moins 15 cigarettes par jour et souhaitant arrêter.
Principaux résultats
Cette méta-analyse a inclus 68 études qui avaient recruté 43 327 sujets, parmi lesquelles 28 avaient un risque élevé de biais, mais dont l’exclusion n’a pas modifié les résultats de manière significative.
L’association de substituts nicotiniques (forme à action rapide + patch) permet d’atteindre un sevrage tabagique à long terme supérieur à l’utilisation d’une seule forme galénique (RR 1,27 [1,17-1,37], faible hétérogénéité, analyse issue de 16 études, n = 12 169).
Les patchs 21 mg de nicotine/24 heures sont plus efficaces que ceux moins dosés à 14 mg/24 heures (RR 1,48 [1,06-2,08], 1 étude, 537 participants), et les patchs 42/44 mg de nicotine sur 24 heures semblent aussi efficaces que ceux dosés à 21/22 mg (RR 1,09 [0,93-1,29], 5 études, n = 1 655, hétérogénéité moyenne), le niveau d’évidence clinique étant modéré.
Les gommes à 4 mg de nicotine sont plus efficaces que celles à 2 mg pour réussir le sevrage tabagique (RR 1,43 [1,12 -1,83], 5 études, n = 856 hétérogénéité modérée).
L’utilisation d’un substitut nicotinique avant d’entamer le sevrage tabagique est plus efficace que l’initiation de ces aides pharmacologiques le jour de l’arrêt du tabac (RR 1,25 [1,08-1,44], 9 études, n = 4 395, faible hétérogénéité).
Les analyses concernant la durée d'utilisation quotidienne du patch (16 ou 24 heures), la durée d'utilisation de la combinaison de substituts, les modalités d’arrêt des substituts (progressif ou brutal) n’ont pas permis de conclure étant donné le manque de preuve clinique ou de données suffisantes.
Le niveau de preuve concernant les données relatives à la tolérance et aux événements indésirables propres à l’utilisation des substituts nicotiniques ne permettent pas de conclure avec certitude. La plupart des comparaisons ne montrent toutefois pas de taux d’abandon importants, hormis par les utilisateurs de spray nasal par rapport aux patchs (RR 3,47 [1,15-10,46], 1 étude, n = 922 participants, faible niveau de preuve).

Cet article a initialement été publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape.
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Crédit de Une : Dreamstime
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Citer cet article: Substituts nicotiniques : une méta-analyse Cochrane décrit les modalités d’utilisation les plus efficaces - Medscape - 26 juil 2023.
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