Présentation
Un homme âgé de 34 ans s'est présenté au service ambulatoire de dermatologie de l'hôpital avec des lésions cutanées situées sur le dos de la main gauche, au niveau d'un tatouage de couleur. Les symptômes étaient présents depuis environ deux semaines ; ils étaient apparus deux semaines après la réalisation du tatouage et s'accompagnaient de légères démangeaisons et de brûlures. De telles complications ne s'étaient jamais produites à l'occasion des tatouages précédents. Un traitement stéroïdien topique de l'état actuel de la peau n'avait guère aidé.
Examens
Dans la zone du tatouage, on observe de multiples papules et pustules érythémateuses mesurant jusqu'à 3 mm (voir image 1 ).
Une biopsie de la peau rapporte une inflammation granulomateuse épithélioïde avec des cellules géantes à corps étranger (voir image 2 ).
Il n’y a pas de détection microscopique de bacilles acido-alcoolo-résistants dans la coloration différentielle de Ziehl-Neelsen, mais on note la présence de Mycobacterium chelonae dans la culture.
L’antibiogramme montre une sensibilité à l'azithromycine, à la clarithromycine, à la tobramycine et au linézolide.
Les autres résultats de laboratoire sans particularité.
Traitement et évolution
Le patient a été traité initialement par clarithromycine 500 mg 2 fois par jour par voie orale, avec une transition vers l'azithromycine et le linézolide pendant 6 mois. Une nette diminution consécutive des lésions de la peau (voir image 3 ) a été constatée.
Discussion
Les infections cutanées par Mycobacterium chelonae peuvent se produire suite à des interventions médicales et cosmétiques, par exemple après une liposuccion, de l'acupuncture ou de la mésothérapie, expliquent les dermatologues rapportant ce cas. [1] Ce n'est qu'au cours des deux dernières décennies que les infections cutanées causées par des mycobactéries non tuberculeuses ont été associées aux tatouages. Des foyers régionaux ont été décrits notamment en France, aux États-Unis, en Espagne et en Grande-Bretagne, et un cas a également été publié en Autriche.
Outre les instruments médicaux ou l'encre contaminés, l'eau du robinet utilisée pour diluer les peintures peut également être une source d'infection. Mycobacterium chelonae fait partie des agents pathogènes à croissance rapide du Mycobacterium fortium complexe et serait la mycobactérie la plus fréquemment rapportée en association avec les tatouages. Selon d'autres informations fournies par les dermatologues, les lésions cutanées apparaissent généralement 1 à 3 semaines après le tatouage, et les personnes concernées sont généralement immunocompétentes. La fièvre et la sensation de malaise n'ont pas été observées jusqu'à présent en association avec une infection cutanée. La méthode la plus sensible pour la détection de l'agent pathogène est la culture dans un milieu de Löwenstein-Jensen. Le traitement doit être effectué avec des macrolides ou des fluoroquinolones.
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Source : dreamstime
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Citer cet article: Étude de cas : papules et pustules érythémateuses sur un tatouage - Medscape - 11 juil 2023.
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