France – Depuis qu'elle est devenue une maladie à déclaration obligatoire en mai 2021, l'encéphalite à tiques (TBE), qui est transmise par une piqûre de tique infestée, est étroitement surveillée et ses cas recensés afin de documenter sa progression.
En ce début de vacances scolaires, Santé Publique France confirme que le nombre d’infection à virus TBE acquises le territoire français est en hausse[1].
Dans l’hexagone, le flavivirus se propage et la région Auvergne-Rhône Alpes est maintenant une zone importante de circulation du virus, avec des massifs particulièrement à risque comme celui du Forez.
A noter qu’au niveau européen, l’incidence de la maladie augmente aussi avec une extension de la zone et de la période où le virus circule habituellement. Les pays les plus touchés sont la République tchèque, l'Allemagne et les pays baltes.
Une infection qui gagne du terrain
En France, entre mai 2021 à mai 2023, 71 cas ont été répertoriés par SPF : 30 en 2021, 36 en 2022 et 5 en 2023. Sur les deux années confondues, 37 cas sur les 71 totaux sont survenus entre les mois de mai et de juillet.
Sur les 71 cas notifiés, 4 cas étaient des enfants de moins de 16 ans et 15 étaient âgés de plus de 65 ans.
Pour 86% des cas (61 personnes), il s'agissait d'une infection acquise sur le territoire. Les autres cas avaient été infectés dans un pays « à risque » à l’occasion d’un voyage ou parce qu’il s’agissait de leur lieu habituel de résidence.
Quant aux départements où s’est produite l'infection « autochtone », dans 62% des cas il s'agissait d'un département à risque connu avant le début de la surveillance par déclaration obligatoire : Haute-Savoie (14 cas), Haut-Rhin (11), Bas-Rhin (10), Loire (3), Ain (2), Puy de Dôme (2), Isère (1) et Savoie (1). Les experts de SPF remarquent que « la Haute-Savoie est le département ayant rapporté le plus de cas au cours de ces deux années, alors que la reconnaissance du virus y est beaucoup plus récente qu’en Alsace. ».
Dix-sept cas ont été contaminés dans des départements sans infection répertoriée jusque-là : Rhône (4), Ardèche (2), Cantal (2), Doubs (2), Vosges (2), Meurthe et Moselle (1), Marne (1), Moselle (1) et Haute Saône (1). Pour un cas, il y avait un doute sur le lieu de contamination qui pouvait être la Meurthe-et-Moselle ou les Vosges. L'arbovirus a donc progressé jusqu'au sud de l’Ardèche, « département qui devrait faire l’objet d’une vigilance particulière », selon SPF.
Les infections à virus de l’encéphalite à tique sont transmises par des tiques, et plus rarement par la consommation de produits laitiers au lait cru issu d’un troupeau récemment contaminé. Dans son bilan, SPF indique que 11 cas exerçaient des professions les exposant aux piqures de tiques (éleveurs, horticulteurs, forestiers…) et que 36 cas rapportaient une piqure compatible avec l'arrivée des premiers symptômes. 18 cas rapportaient la consommation de produits laitiers au lait cru.
94% d'hospitalisation
Après une incubation d’une à deux semaines, l'encéphalite à tiques débute brutalement comme une grippe, avec de la fièvre, des maux de tête et des frissons. Sur le long terme, 40 % des personnes infectées peuvent présenter des séquelles neurologiques pendant plusieurs années.
Parmi les cas déclaré entre mai 2021 et mai 2023, 37 % ont présenté une méningite, 38% une encéphalite, 13% une méningo-encéphalite et 3% une encéphalomyélite. 10% n’ont présenté aucun signe neurologique.
94 % des cas ont nécessité une hospitalisation. Il n'y a pas eu de décès.
Si la vaccination n'est pas encore recommandée en France, SPF rappelle qu'il est important de se protéger des piqures de tiques et de s'examiner minutieusement le corps et celui de ses enfants après une promenade dans une zone rurale ou boisée des régions d’endémie jusqu'à 1500 mètres d'altitude, du printemps à l’automne.
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Crédit de Une : Dreamstime
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Citer cet article: Encéphalite à tiques : de plus en plus de cas en France - Medscape - 11 juil 2023.
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