Les professionnels de santé libéraux en 10 chiffres

Christophe Gattuso

Auteurs et déclarations

10 juillet 2023

France L’Assurance maladie a mis en ligne « Data Professionnels de santé libéraux », compilant les données de 365 000 acteurs du soin en France. Medscape édition française a surfé sur la plateforme et a retenu parmi les plus de 3 millions de lignes du Système national des données de santé (SNDS), dix chiffres révélateurs de l’évolution du paysage sanitaire de notre pays ces vingt dernières années.

-3,4%

C’est la baisse de l’effectif de médecins libéraux et à exercice mixte entre 2000 et 2021 quand dans le même temps la population de la France passait de 60,5 à 67,8 millions d’habitants, selon l’Insee.

Les médecins, toutes spécialités confondues, demeurent la profession de santé la plus représentée avec près de 113 000 praticiens.

Cette évolution cache des disparités par discipline. Certaines spécialités médicales ont connu une nette baisse de leurs effectifs ces dix dernières années comme les dermatologues (-21%), les gynécologues-obstétriciens (-19%) et les rhumatologues (-18%).

 

D’autres spécialités ont au contraire enregistré une augmentation : les neurologues (+20%), les chirurgiens (+16%), les cardiologues (+8,5%) et anesthésistes-réanimateurs (+7,3%).

99 099

Près de 100 000 infirmiers libéraux exercent désormais en France – leur nombre a doublé en 20 ans – et leur densité est passé de 103 pour 100 000 habitants en 2010 à 147/100 000 en 2021.

Le nombre de masseurs-kinésithérapeutes a aussi quasiment doublé en 20 ans pour atteindre 73 000 praticiens en 2021. Les sages-femmes sont dix fois moins nombreuses (7 200) mais leur nombre a été multiplié par 4 depuis 2000 !

52 291 

C’est le nombre de généralistes libéraux ou à exercice mixte en France (- 3000 en 20 ans)

 

 

34% des médecins généralistes ont plus de 60 ans ! Ce qui laisse présager du profond renouvellement de génération qui va continuer de s’opérer dans les prochaines années, avec une profession qui se féminise : chez les moins de 50 ans, 6 généralistes sur 10 sont des femmes.

1 416

C’est le nombre moyen de patients médecin traitant d’un généraliste en Eure-et-Loir en 2021 tandis qu’il n’est que de 982 en Indre-et-Loire (37). La moyenne nationale est de 1 001, un résultat en hausse de 13% par rapport à 2020 !

399

C’est le nombre de médecins généralistes (hors MEP) qui étaient déconventionnés en 2021 (avant le récent mouvement de déconventionnement lancé par des médecins déçus de la faible revalorisation de leurs tarifs de consultation).

1

C’est le nombre de dermatologue dans la Nièvre (58)…

55 milliards d’euros

Tel est le montant de l’ensemble des prescriptions effectuées en 2021 par les médecins libéraux en France décomposé de la façon suivante : 17,3 milliards d’euros pour les médicaments, 11,7 milliards pour les IJ, 6,5 milliards pour les dispositifs médicaux, 5,4 milliards pour les soins infirmiers, 4,7 milliards pour la biologie, 4,5 milliards pour les soins kinés, 1,7 milliard pour les transports, et 3 milliards d’autres prescriptions diverses.

Sur ce total de 55 milliards d’euros de prescriptions, les généralistes sont à l’origine de 39,8 milliards. Soit 760 000 euros par médecin de famille.

35 000 chirurgiens-dentistes libéraux en France en 2021

La densité des chirurgien-dentistes est assez stable mais ils sont très inéquitablement répartis sur le territoire (avec un rapport de 1 à 3 selon les régions). « Nous discutons avec les dentistes pour nous rapprocher des dispositifs mis en place avec les sages-femmes et les kinés visant à une installation pour un départ dans les zones surdotées », a déclaré Thomas Fatôme, directeur de la Cnam. 

3,5 milliards d’euros

C’est le montant des dépassements d’honoraires des médecins libéraux, en hausse d’un milliard en dix ans.

 

Sur 417 000 euros d’honoraires moyens (avant charges), un chirurgien libéral a perçu 142 000 euros de dépassements. Pour un anesthésiste-réanimateur, la part des dépassements est de 116 000 euros pour 441 000 euros d’honoraires.

 

Data PSL, mode d’emploi
Accusée par le passé de garder pour elle ses précieuses données de santé – ce que lui reprochait notamment la Cour des comptes en 2016 –, l’Assurance maladie s’est engagée ces dernières années dans une stratégie d’open data. Après avoir mis à disposition Data Vaccin Covid en 2021 puis dévoilé les données liées à la prise en charge de 50 maladies avec Data Pathologies en 2022 (lire notre article), la Cnam a lancé le 19 juin « Data Professionnels de santé libéraux » (Data PSL). Cette plateforme interactive et ouverte à tous compile sur plus de 10 ans (de 2010 à 2021) les données agrégées du Système national des données de santé (SNDS) de 365 000 acteurs de soins représentant 32 professions de santé ayant une activité libérale ou mixte.
L’outil permet d’en savoir plus, grâce à des filtres, sur la démographie de chaque profession (évolution des effectifs, densité, sexe et âge moyen des professionnels…), le secteur d’exercice (secteurs 1, 2, signataires de l’Optam avec des dépassements maîtrisés, ou déconventionnés) ou l’évolution des honoraires (avec la part de dépassement). Data PSL permet également de connaître pour les médecins le type et le volume de prescriptions (médicaments, IJ, soins infirmiers, kinés, biologie, transports, dispositifs médicaux…). La plateforme renseigne également sur la patientèle en précisant combien le professionnel reçoit de patients différents chaque année et combien les praticiens ont de patients les ayant choisis comme médecin traitant.  La plateforme se veut ergonomique et facile d’usage. « Nous nous sommes rendu compte que dans la diffusion de la connaissance, la forme comptait autant que le fond, constate Damien Vergé, directeur de la Stratégie, des Etudes et de la Statistique à la Cnam. La datavisualisation est un outil puissant des données. » Cette stratégie d’ouverture de l’accès aux données répond à une évolution des mentalités mais aussi de la gouvernance devenue plus territoriale du système de santé. « Ses données constituent une source d’informations de premier ordre, affirme Thomas Fatôme, directeur de la Cnam. Elles peuvent aider les agences régionales ou les collectivités territoriales à organiser les soins et à éclairer leurs décisions en matière de politique de santé. »

 

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