
Dans de nombreux pays, la moyenne des températures enregistrées chaque année est de plus en plus élevée, avec pour conséquences une augmentation des problèmes de santé et notamment des cas de coups de chaleur.
Les affections liées à la chaleur sont diverses et si la plupart sont bénignes ― comme les éruptions cutanées, les crampes de chaleur, la lipothymie thermique ou l'épuisement ― d'autres peuvent être plus graves, comme le coup de chaleur (voir infographie).
Le coup de chaleur
La triade diagnostique (hyperthermie, altération de la conscience et antécédents d'exposition à la chaleur ou d'activité physique dans une atmosphère surchauffée) est essentielle pour le diagnostic du coup de chaleur. L'abaissement de la température centrale doit être entrepris dans tous les cas à l'aide de l'une des techniques de suivantes :
Refroidissement par évaporation en plaçant un drap mouillé sur le patient tout en dirigeant vers lui un grand ventilateur : c’est la méthode la plus accessible, elle permet de diminuer la température corporelle centrale d'environ 0,05 à 0,09°C par minute.
Immersion dans l'eau glacée : traitement de choix pour le refroidissement total du corps, diminue la température centrale du corps d'environ 0,15 à 0,35 °C par minute.
Application de glace sur l'ensemble du corps lorsqu'une grande baignoire n'est pas disponible.
Impact sur de multiples populations de patients
Les épisodes de canicule peuvent également constituer un facteur de risque de maladie cardiovasculaire. Une étude espagnole, portant sur 6 514 sujets âgés de 40 à 75 ans vivant dans la ville de Madrid, a analysé l'effet des vagues de chaleur sur l'incidence d'un premier événement cardiovasculaire aigu chez les adultes et a conclu que les chaleurs extrêmes augmentaient de 15,3 % le risque d'un premier épisode de maladie cardiovasculaire, affectant principalement les hommes et les populations migrantes. [1]
Les chaleurs extrêmes peuvent élever le risque de déshydratation, de désorientation, de chute, d'évanouissement ou de décès chez les personnes âgées, les patients polymédiqués et les personnes souffrant de maladies mentales. Elles augmentent également le nombre de consultations de patients souffrant de maladies chroniques préexistantes. Ainsi, pendant les périodes de chaleur inhabituelle, les patients atteints de sclérose en plaques (SEP) consultent davantage pour des soins médicaux aigus. Une étude américaine, [2] dont les résultats ont été présentés au congrès de l'American Academy of Neurology (AAN) 2021, a montré, chez des patients atteints de SEP âgés de 18 à 64 ans, une augmentation de probabilité de :
+4 % se rendre dans un service des urgences,
+3 % se rendre à l'hôpital,
+1 % d'effectuer des visites en ambulatoire
Les épisodes de chaleur extrême représentent également un risque important pour la santé et le bien-être des patients atteints de maladies mentales. Une étude australienne [3] a estimé qu'au-delà du seuil de 26,7 °C, les admissions à l'hôpital pour des troubles mentaux et comportementaux tels que la démence, les troubles de l'humeur, les troubles liés au stress et les troubles somatoformes augmentaient de 7,3 % ; la mortalité due à la démence augmentait chez les personnes âgées de moins de 65 ans ; et la mortalité attribuée aux troubles mentaux et comportementaux augmentait pendant les vagues de chaleur dans le groupe d'âge des 65-74 ans et chez les personnes atteintes de schizophrénie, de personnalités schizotypiques et de troubles délirants.
Se préparer
Chez les personnes âgées, les patients polymédiqués et les personnes souffrant de maladies chroniques préexistantes, les températures élevées augmentent le risque de chute, de déshydratation, de désorientation, d'évanouissement ou d'arrêt cardio-respiratoire. C'est pourquoi une équipe d'experts en médecine générale et en gériatrie a élaboré des conseils à l'intention des professionnels de santé.
Les vagues de chaleur seront de plus en plus fréquentes, plus longues, et auront un impact à la fois direct et indirect sur la santé des individus sur toute la planète. Alors que l’Espagne a déjà enregistré trois vagues de chaleur successives en 2023 (avec des températures dépassant 40 °C et 1 807 décès attribuables à la chaleur), en France un plan national de gestion des vagues de chaleur a été présenté le 8 juin 2023 par le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. « La vocation de ce nouveau plan est de prolonger le Dispositif canicule géré par le ministère en charge de la santé, en l’élargissant aux impacts non directement sanitaires : transports, énergie, agriculture, éducation, sports… »
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Source image : Medscape
Medscape © 2023
Citer cet article: Dans l’Actu : les vagues de chaleur - Medscape - 26 juin 2023.
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