Cancer du poumon à petites cellules : la lurbinectedine efficace en vie réelle

Stéphanie Lavaud

Auteurs et déclarations

22 juin 2023

Chicago, Etats-Unis – L’étude LURBICLIN a analysé les données de vie réelle des patients français atteints de cancer du poumon à petites cellules (CPPC) ayant reçu la lurbinectedine pour évaluer l’efficacité de ce nouveau médicament en deuxième ligne. Les résultats, présentés sous forme de poster lors du congrès de l’ASCO 2023 par le Pr Nicolas Girard, pneumologue, coordinateur de l’Institut du thorax Curie-Montsouris, montrent que la lurbinectedine représente une option thérapeutique tout à fait pertinente avec une efficacité qui semble supérieure à celle des médicaments classiques [1].

Chez 312 patients français

Le cancer du poumon à petites cellules est une maladie aux options de traitement limitées et la question de l’administration d’un traitement de seconde ligne en cas de rechute est une question complexe. Aucune thérapeutique n’est recommandée spécifiquement, néanmoins plusieurs options sont possibles.

Parmi celles-ci, figure la lurbinectedine, un nouveau médicament (issu des algues de mer, voir encadré). Elle s’est montrée efficace en cas de rechute du cancer à petites cellules dans une étude de phase 2[2]. Cela a conduit à une approbation accélérée en 2020 par la FDA et à une mise à disposition en accès précoce la même année en France pour les patients adultes atteints de CPPC dont la maladie a progressé après une chimiothérapie à base de platine.

Menée sous la houlette du Pr Nicolas Girard, avec l’Intergroupe Francophone de Cancérologie Thoracique (IFCT), l’étude LURBICLIN a inclus au total, 312 patients – 64% d'hommes, âge médian de 65 ans, 72% PS0-1, 47% avec des métastases cérébrales, 58% avec une immunothérapie antérieure – .

La lurbinectedine a été administrée en deuxième intention chez 44 % des patients ; 58 % étaient réfractaires à la chimiothérapie. Les patients ont reçu un nombre médian de 3 cycles de lurbinectedine. Une radiothérapie concomitante des métastases a été administrée à 38% des patients.

Le taux de réponse a été de 22% [IC95% : 17-27%], le taux de contrôle de la maladie de 38% [IC95% : 32-44%]. Après un suivi médian de 20,8 mois, la survie sans progression (SSP) et la survie globale (SG) médianes étaient de 1,9 [IC 95% : 1,8-2] et 4,7 [IC 95% : 4-5,4] mois ; la SSP et la SG à 6 mois étaient de 7 % [4-10 %] et 42 % [IC 95 % : 37-48 %].

Le PS ≤ 2 et l'intervalle sans chimiothérapie ≥ 90 jours étaient associés à une SG significativement plus longue (HR = 0,71 [IC 95 % : 0,53-0,95] et HR = 0,58 [IC 95 % : 0,44-076] respectivement).

« En analysant les données en vie réelle de 312 patients en France ayant reçu ce médicament, nous mettons en évidence que la lurbinectedine représente une nouvelle option thérapeutique pour les patients atteints de cancer du poumon à petites cellules », a commenté le Pr Girard [3].

Nous mettons en évidence que la lurbinectedine représente une nouvelle option thérapeutique pour les patients atteints de cancer du poumon à petites cellules.

 

La lurbinectédine (Zepzelca™), également connue sous le nom de PM1183, est un analogue du composé marin ET-736 isolé de l'ascidie plissée Ecteinacidia turbinata où un atome d'hydrogène a été remplacé par un groupe méthoxy. Il s'agit d'un inhibiteur sélectif des programmes de transcription oncogénique dont de nombreuses tumeurs sont particulièrement dépendantes. En plus de son effet sur les cellules cancéreuses, la lurbinectédine inhibe la transcription oncogénique dans les macrophages associés aux tumeurs, réprimant ainsi la production de cytokines essentielles à la croissance des tumeurs. 

 

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