« Femmes de santé 2023 » : qui sont les huit lauréates ?

Paris, France — Cette année, sur l’agora de la Fédération hospitalière de France lors de l'édition 2023 du salon SantExpo, 8 lauréates ont reçu le prix « Femmes de santé 2023 » en présence d’Agnès Firmin le Bodo, Ministre déléguée auprès du Ministre de la Santé et de la Prévention.

L’initiative qui récompense chaque année des femmes pour les projets de santé qu’elles portent a été lancée par le collectif Femmes de Santé * (2700 membres) en 2019. Le principe : les femmes sont nominées par les membres du collectif Femmes de Santé puis sélectionnées par un comité de sélection.

8 nominées, 8 projets

Se sont partagées les honneurs :

o Anne Vincent-Salomon pathologiste, chef du département de médecine diagnostique et théranostique à l'Institut Curie depuis 1993 et professeure à l'Université Paris-Sciences et Lettres.

« J’ai été très émue et extrêmement honorée d’être choisie. Le projet qui a retenu l’attention du jury est le développement d’un algorithme d’intelligence artificielle pour détecter une altération génétique (défauts de recombinaison homologue) dans les cancers du sein par analyse de la lame histologique numérisée. Notre projet de recherche a permis de montrer la présence de ce défaut de réparation de l'ADN simplement sur les images de leur cancer ».

Ce travail devrait permettre un jour de repérer ces anomalies génétiques rapidement et à moindre coût, a expliqué la future directrice de l'Institut des Cancers des femmes.

o Cécile Badoual, professeure et cheffe de service d’anatomo-pathologie à l’hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP).

Elle porte le projet CoMPap, une consultation dédiée aux patients ayant un cancer lié aux Papillomavirus Humain (HPV).

« Quand les patient(e)s intègrent la consultation ils/elles ont des questions, des doutes, des culpabilités et des angoisses qu’il faut prendre en charge, c’est ce qui a motivé la création de CoMPap. Nous avons étendu cette consultation à d’autres hôpitaux de l’AP-HP, bien sûr notre souhait est que cette consultation devienne à terme la norme de suivi de patients ayant eu un cancer lié à HPV ».

o Clémence Monvoisin, présidente et fondatrice de Facettes Festival, le premier festival sur la santé mentale conçu par des jeunes pour des jeunes. 

« En plus du festival qui a démontré être un outil pertinent pour mobiliser les jeunes pour parler santé mentale, créer les conditions du pouvoir d’agir, et incarner la puissance du lien social comme outil de destigmatisation et vecteur de prévention, le projet Facettes a eu un impact direct sur les bénévoles. Cela signifie que le projet est venu satisfaire des besoins non couverts par les services offerts aux jeunes, et plaide en faveur du développement de ces nouvelles approches communautaires ».

o Aude Michon Bouquet, artiste au parcours engagé, elle fonde en 2012 l’action associative inclusive et solidaire : Elles Dansent. Elle accompagne des personnes qui sont touchées par le cancer, quotidiennement, grâce à la danse. 

« L’action Elles Dansent pour laquelle je m’engage depuis 10 ans auprès des femmes et des hommes, et bientôt des adolescents et jeunes adultes, dans leur combat contre le cancer et pour la vie, prend un coup de projecteur dont je me réjouis ».

o Colette Casimir, patiente-experte et ingénieure en éducation thérapeutique du patient, son projet qui est également sa thèse de doctorat s'appelle Agir pour la sexualité des femmes atteintes du cancer. Il porte sur les impacts du cancer sur la vie intime et sexuelle des femmes. 

« Mon projet "Agir pour la sexualité des femmes atteintes du cancer" a pour but de lever le double tabou Cancer & Sexualité ; de faire prendre conscience aux femmes que les traitements du cancer, de tous types, peuvent directement impacter leur vie intime et sexuelle, alors que leurs soignants les en informent que très rarement ; de pousser les femmes à passer à l'action et de ne plus subir cette double peine ; de contribuer à un accompagnement plus efficace des femmes en s'appuyant sur les résultats de ma thèse de doctorat portant sur ce sujet sensible. Gardons présent à l'esprit que la santé sexuelle doit être traitée au même titre que la santé physique et la santé mentale (OMS) ».

o Alexandra de la Fontaine, CEO et co-fondatrice de Ludocare start-up qui a conçu Joe, un petit robot compagnon de santé connecté pour les enfants souffrant d'asthme non contrôlé. Joe est paramétré à distance par les parents et va accompagner l'enfant dans chaque prise médicamenteuse.

« Une fois paramétré, le robot sonne et appelle l’enfant au moment des prises. Il parle, le guide pas à pas, énonce les médicaments, la posologie et indique les bons gestes à faire. Une fois le médicament pris, le robot-compagnon motive l’enfant en débloquant des récompenses quotidiennes et personnalisées. Les parents reçoivent de leur côté des notifications sur leur smartphone. Les informations liées aux traitements et à l’observance sont transcrites dans un rapport mensuel édité automatiquement dans leur application. Ludocare c’est l’alliance de l’innovation et du ludique au service du soin pour améliorer la santé des enfants et leur qualité de vie à long terme ».

o Marianne Lainé, médecin généraliste spécialisée en suivi gynécologique et obstétrical et fondatrice de l’Institut médical Simone Veil, une nouvelle forme d’organisation des soins pour améliorer l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en ville.

« L’objectif de l’Institut médical Simone Veil est de garantir une information précoce des femmes et une prise en charge adaptée tant sur le plan médical que pour leur vie professionnelle et familiale. Unique en France, ce modèle consiste en un regroupement de professionnels autour de l’IVG : médecins généralistes, sage-femmes, infirmières, psychologues et avocats. Les praticiens ont
leur propre cabinet et viennent réaliser des demi-journées à l’Institut. La prise en charge est globale » a expliqué Marianne Lainé. 

« L’institut médical Simone Veil répond à une injustice dans l’accès aux soins pour les femmes en demande d’IVG. Nous espérons grâce à ce prix, poursuivre notre activité et encourager le déploiement d’un institut médical Simone Veil dans chaque département ».

o Charlotte Bouvard, fondatrice de l’association SOS Préma qui s'occupe de la prématurité en France en soutenant les familles, en travaillant avec les équipes médicales et en sensibilisant les pouvoirs publics. L’association est notamment à l’initiative de la charte du nouveau-né hospitalisé.

« J’ai créé SOS Préma 9 mois après la naissance prématurée de mon 2ème enfant, avec la rage du « Plus jamais ça » : séparation de plusieurs km à la naissance, rencontre de mon bébé à 4 jours de vie, soins en inadéquation avec les études scientifiques, etc. L’association compte aujourd’hui 70 antennes en France, 110 bénévoles et une équipe opérationnelle de 12 personnes. SOS Préma fait bouger les lignes en soutenant les familles (900 000 familles aidées gratuitement depuis 2004), en travaillant avec les équipes médicales et en les
formant au vécu des parents de prématurés et en sensibilisant les pouvoirs publics ».

 

 

*Fort de près de 2 700 membres, le collectif Femmes de Santé a pour missions de co-construire un système de santé plus juste, plus équitable et plus égalitaire, et de faire avancer la santé par l’intelligence collective et pluridisciplinaire, grâce à la sororité.

 

 

Suivez Medscape en français sur Twitter.

Suivez theheart.org | Medscape Cardiologie sur Twitter.

Inscrivez-vous aux newsletters de Medscape : sélectionnez vos choix

 

Crédit image de Une : Dreamstime

Actualités Medscape © 2023 

Citer cet article: « Femmes de santé 2023 » : qui sont les huit lauréates ? - Medscape - 1er juin 2023.