France — Face à la recrudescence d’infections à streptocoques A chez les enfants de moins de 10 ans, l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) a tenu à rappeler les risques associés aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) dans un communiqué d’avril 2023 [1].
« Plusieurs cas de complications infectieuses d’issue parfois fatale chez des adultes et des enfants ayant pris des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), sur prescription ou en automédication, nous ont été rapportés en mars 2023 par des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV). Ces complications peuvent survenir y compris en cas de coprescription d’antibiotiques », a souligné l’agence.
Bien que certains AINS soient disponibles sans ordonnance (ibuprofène et kétoprofène), ils ne restent pas sans risque et peuvent avoir des effets secondaires modérés à graves, parfois mortels.
L’ANSM avait ordonné une enquête en 2018 à la suite d’intoxications et complications graves liés à la prise des anti stéroïdiens chez l’adulte et l’enfant.
L’enquête avait confirmé que les deux AINS les plus utilisés pouvaient avoir un rôle aggravant en cas d’infection. L’objectif était de déterminer si ces complications infectieuses graves étaient favorisées par la prise du médicament ou si elles traduisaient l’évolution de la pathologie infectieuse initiale.
AINS et complications infectieuses
En effet, l’ibuprofène et le kétoprofène, souvent utilisés en automédication contre les douleurs et la fièvre, peuvent masquer les symptômes d’une infection à streptocoques (ou pneumocoques) et conduire à un retard de diagnostic et de prise en charge du patient.
Il est important de rappeler que l’utilisation de ces médicaments lors d’une infection courante (angine, otite, varicelle…) doit être évitée car ils peuvent entraîner des complications infectieuses graves. Il est donc préférable d’utiliser le paracétamol en cas de survenue de fièvre et de douleurs.
La co-prescription d’antibiotique et d’anti-inflammatoire non stéroïdien permettrait un rétablissement plus rapide. Néanmoins, l’inflammation est un élément important dans la réponse immunitaire, et l’inhiber favorise la diffusion de l’infection en cas d’administration associée à une antibiothérapie qui pourrait être inefficace sur la bactérie en cause dans un foyer infectieux. C’est pourquoi, les AINS sont à proscrire lors d’une infection bactérienne car, s’ils peuvent soulager des symptômes gênants de l’inflammation comme les gonflements, les rougeurs ou les douleurs, ils freinent aussi le processus de guérison de l’infection.
Rappel des règles de bon usage des AINS
Privilégiez l’utilisation du paracétamol en cas de douleur et/ou de fièvre, notamment dans un contexte d’infection courante comme une angine, une rhinopharyngite, une otite, une toux, une infection pulmonaire, une infection dentaire, une lésion cutanée ou la varicelle.
Prescrire et utiliser les AINS à la dose la plus faible possible et sur la durée la plus courte possible (3 jours si fièvre, 5 jours si douleurs)
Arrêter le traitement dès la disparition des symptômes
Ne pas prendre en même temps un autre AINS
Éviter les AINS en cas de varicelle.
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Crédit de Une : BSIP
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Citer cet article: AINS et complications infectieuses : nouvelle alerte de l’ANSM - Medscape - 19 mai 2023.
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