France — Selon les évaluations de la qualité de l’air de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) publiées le 24 avril, « la pollution atmosphérique est à l’origine de plus de 1 200 décès prématurés par an chez les moins de 18 ans en Europe et augmente considérablement le risque de maladie plus tard dans la vie » [1].
« Les enfants et les adolescents sont particulièrement vulnérables à la pollution atmosphérique car leur corps, leurs organes et leur système immunitaire sont encore en développement », souligne l’agence.
Il faut donc « faire davantage pour protéger la santé des enfants et des adolescents contre les effets négatifs de la pollution atmosphérique ».
Quelles conséquences chez les enfants ?
L’exposition de la mère à la pollution atmosphérique pendant la grossesse est associée à un faible poids de naissance et à un risque de naissance prématurée.
Aussi, la fonction pulmonaire et le développement des poumons des enfants sont affectés par la pollution atmosphérique, en particulier par l’ozone et le dioxyde d’azote (NO2) à court terme, et par les particules fines (PM2.5) à long terme.
Après la naissance, la pollution de l’air augmente aussi le risque d'infections respiratoires, d'allergies et d’asthme, et diminue la fonction pulmonaire.
Elle peut également aggraver des maladies chroniques comme l’asthme, qui touche 9 % des enfants et des adolescents en Europe, et augmenter le risque de certaines maladies chroniques à l’âge adulte.
Une diminution des émissions encore insuffisante
Dans le cadre du plan d’action “Zéro pollution” du Green Deal européen, la Commission européenne s’est fixée comme objectif pour 2030 de réduire le nombre de décès prématurés causés par les PM2.5 d’au moins 55 % par rapport aux niveaux de 2005. Les PM2.5 étant l’une des principales causes d’accidents vasculaires cérébraux, de cancers et de maladies respiratoires.
Les résultats obtenus sont encourageants. Les émissions ont diminué au cours des dernières décennies avec des résultats visibles sur le terrain. En 2020, le nombre de décès prématurés imputables à une exposition à des particules fines dépassant le niveau recommandé par l’OMS avait déjà diminué de 45 % dans l’UE-27 par rapport à 2005.
Mais des efforts restent à faire. Les niveaux des principaux polluants atmosphériques dans de nombreux pays européens restent supérieurs aux recommandations sanitaires de l’OMS, en particulier en Europe centrale et orientale et en Italie.
Une forte exposition urbaine
D’après les mesures de pollution qui ont été effectuées dans plus de 4 500 stations de surveillance à travers l’Europe, en 2021, plus de 90 % de la population urbaine de l’Union européenne (UE) était exposée à des niveaux nocifs de dioxyde d’azote, d’ozone et de particules fines (PM2.5).
Plus spécifiquement, 97 % de la population urbaine était exposée à des concentrations de PM2.5 supérieures à la recommandation annuelle de l’OMS de 5 µg/m3.
Selon les données préliminaires de 2022, l’Europe centrale et orientale et l’Italie ont enregistré les concentrations les plus élevées de PM2.5, principalement en raison de la combustion de combustibles solides tels que le charbon pour le chauffage domestique et de leur utilisation dans l’industrie.
Faro, au Portugal, et les villes suédoises d’Umeå et d’Uppsala ont été classées parmi les villes européennes les plus propres et ont enregistré les niveaux moyens les plus bas de particules fines, ou PM2.5, au cours des deux dernières années civiles.
À noter que Saint-Denis (La Réunion) et Brest sont les deux villes françaises retenues comme étant les moins polluées sur le plan atmosphérique. Elles ont été positionnées respectivement aux rangs 14 et 18 du classement général de 375 villes des 32 pays européens avec des concentrations en PM2.5 de 5,8 µg/m3 et 6,8 µg/m³. Paris a été située en 210ème position (11,2 µg/m³).
Améliorer la qualité de l’air autour des écoles et des jardins d’enfants
Pour protéger les enfants dans ce contexte de pollution, l’agence européenne recommande d’améliorer la qualité de l’air autour des écoles et des jardins d’enfants et pendant les trajets scolaires et le sport.
Penser l’urbanisme en ce sens est donc aujourd’hui une priorité déjà prise en compte dans de nombreuses villes.
L’établissement de “zones d’air pur” autour des écoles, notamment, peut réduire la concentration de polluants. Elle peut être obtenue par des restrictions de la circulation, comme l’interdiction de circuler au début et à la fin de la journée scolaire à proximité immédiate de l’école, ou le déplacement des points de dépôt et de ramassage loin des entrées des écoles.
Aussi, la conception des écoles et des crèches peut contribuer à minimiser l’exposition des enfants à la pollution de l’air via la ventilation mais aussi en pensant les pièces ou les zones les plus fréquentées aussi loin que possible de la circulation routière, et l’aire de jeu derrière des bâtiments, des murs ou des plantes.
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Crédit de Une : Dreamstime
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Citer cet article: Pollution de l’air en Europe : plus de 1 200 décès prématurés d’enfants par an - Medscape - 28 avr 2023.
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