France — L’hydroxychloroquine (Plaquenil®) est indiquée chez l’adulte dans la polyarthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux subaigu ou discoïde, les lupus systémiques et les lucites.
Un effet tératogène identifié
Une étude américaine [1] a mis en évidence un effet tératogène de l’hydroxychloroquine avec un risque de malformation multiplié par 1,33 en cas d'exposition au 1er trimestre par rapport aux enfants non exposés. Ce sont des malformations classées comme graves mais il n’a pas été mis en évidence un type particulier de malformation sur le plan statistique. Le résumé des caractéristiques du produit et la notice de Plaquenil® vont être mis à jour en conséquence.
Dans cette étude, 2 045 grossesses exposées à l’hydroxychloroquine au premier trimestre ont été comparées à 19 080 grossesses non exposées. La cohorte a été limitée aux femmes souffrant de pathologies rhumatologiques et en utilisant l'appariement par score de propension pour contrôler l'indication, les données démographiques, les comorbidités et les médicaments. L’augmentation du risque malformatif a été identifiée comme statistiquement significative à partir d’une dose ≥ 400 mg/jour (RR= 1,33; IC 95% 1,08-1,65) mais les données sont trop limitées pour exclure ce risque à une dose inférieure.
Parmi les différents groupes de malformations considérés, des augmentations plus substantielles du risque de fentes orales, d'anomalies respiratoires et de malformations urinaires ont été observées, bien que les estimations soient imprécises.
Informer les patientes
Il est important d’informer les patientes en âge de procréer prenant de l’hydroxychloroquine [2] :
En l’absence de projet de grossesse, une contraception est recommandée.
En cas de projet de grossesse, la patiente doit savoir qu’il est nécessaire d’en discuter avec son médecin pour déterminer la prise en charge adaptée.
En cas de grossesse, il est important de prévenir immédiatement son médecin pour évaluer le rapport bénéfice-risque du traitement. En cas de poursuite de l’hydroxychloroquine, la dose efficace la plus faible doit être prescrite. Une surveillance obstétricale renforcée doit être mise en place, ainsi qu’un suivi médical de l’enfant après la naissance, notamment de sa vision, compte tenu des effets indésirables ophtalmologiques de la molécule.
Dans tous les cas, les patientes ne doivent pas arrêter leur traitement sans avis médical.
Pour rappel : ce n’est pas un traitement du COVID-19
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) [3] tient à rappeler que l’hydroxychloroquine n’est pas un traitement du COVID-19 et qu’elle est fortement déconseillée dans cette indication. Les données publiées à ce jour ne sont pas en faveur d’un bénéfice clinique de l’hydroxychloroquine, associée ou non à l’azithromycine, dans le traitement de cette infection. Elles montrent même que cette utilisation est délétère en raison d’une exposition accrue à des effets indésirables sur la fonction cardiaque
Cet article a initialement été publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape
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Crédit de Une : Dreamstime
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Citer cet article: Les enfants exposés à l’hydroxychloroquine in utero courent un risque plus élevé de malformation grave à la naissance - Medscape - 13 avr 2023.
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