Cancer du sein RH+/ HER2- métastatique : accès précoce pour l’anticorps conjugué sacituzumab govitecan

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

23 mars 2023

France — La Haute Autorité de Santé (HAS) a octroyé une autorisation d’accès précoce à l’anticorps conjugué sacituzumab govitecan (Trodelvy®, Gilead), premier représentant de sa classe thérapeutique, en monothérapie pour le traitement des patients adultes atteints d’un cancer du sein RH positifs / HER2 négatifs (IHC 0, IHC 1+ ou IHC 2+/ISH-) non résécable ou métastatique, ayant reçu au moins deux lignes de chimiothérapie au stade métastatique[1,2].

« Le taux de survie relatif à cinq ans chez les patients atteints d'un cancer du sein RH+/HER2- métastatique est de 30% », rappelle le laboratoire Gilead dans un communiqué. La nouvelle option thérapeutique est donc intéressante pour les patients avec un cancer avancé qui ont déjà épuisé plusieurs lignes de traitement.

Le principe

Le sacituzumab govitecan est dirigé contre l’antigène Trop-2 surexprimé à la surface des cellules dans de nombreux types de tumeurs, et retrouvé dans plus de 90% des cancers du sein et de la vessie. Il est absorbé par la cellule tumorale exprimant Trop-2 et libère du SN-38, de la chimiothérapie (principe actif de l’irinotécan) qui va détruire la cellule tumorale.

Une deuxième indication en accès précoce

La HAS a rendu sa décision le 23 février 2023 après l’avis favorable de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) « sur sa présomption de rapport bénéfice-risque », indique le laboratoire.

L’accès précoce de sacituzumab govitecan pour le traitement des patients adultes atteints d’un cancer du sein RH+/ HER2- est accordé pour une durée de 1 an mais pourra être renouvelé.

En France, depuis l’automne 2021, l’anticorps conjugué dispose déjà d’une autorisation d’accès précoce pour le traitement en monothérapie des patients adultes, ayant un cancer du sein triple négatif non résécable ou métastatique, ayant reçu préalablement 2 lignes de traitement systémiques ou plus, comprenant au moins l'une d'entre elles au stade avancé.

Données cliniques

L’autorisation d’accès précoce dans le cancer du sein RH+/HER2- non résécable ou métastatique s’appuie sur les résultats de l’essai multicentrique randomisé en ouvert TROPiCS-02 mené chez 543 patients dont la maladie a progressé après l'un des traitements suivants, quel que soit le contexte : un inhibiteur de CDK 4/6, une hormonothérapie et un taxane ; les patients ont reçu au moins deux chimiothérapies antérieures pour une maladie métastatique (dont l'une pouvait être néo-adjuvante ou adjuvante en cas de progression ou de récurrence survenue sous 12 mois).

Les patients ont été randomisés pour recevoir soit le sacituzumab govitecan 10 mg/kg en perfusion intraveineuse à J1 et J8 d'un cycle de 21 jours (n = 272), soit le traitement au choix du médecin (n = 271) : monothérapie d’éribuline (n = 130), vinorelbine (n = 63), gemcitabine (n = 56) ou capécitabine (n = 22).

Le sacituzumab govitecan a entraîné une amélioration statistiquement significative modérée de la médiane de survie sans progression (5,5 vs 4 mois). Aussi, le taux de survie sans progression à 12 mois était de 21 % vs 7%. La survie globale médiane était de 14,4 vs 11,2 mois (RR= 0,79, p = 0,02).

Quelle tolérance ?

Selon le résumé des caractéristiques du produit, les effets indésirables les plus fréquemment rapportés chez les patients traités par sacituzumab govitecan sont la neutropénie (67,6%), les nausées (62,6%), la diarrhée (62,5%), la fatigue (61,5%), l’alopécie (45,6%), l’anémie (40,7%), la constipation (36,2%), les vomissements (33,6%), la perte d'appétit (25,7%), la dyspnée (22,1%) et les douleurs abdominales (20,2%).
Les effets indésirables de grade ≥ 3 les plus fréquents sont la neutropénie (50,7%), la leucopénie (10,5%), la diarrhée (10,3%), l’anémie (9,3%), la fatigue (6,8%), la neutropénie fébrile (6,1%), l’hypophosphatémie (4,2%), la dyspnée (3,1%), la lymphopénie (2,9%) les douleurs abdominales (2,8%), les nausées (2,8%), les vomissements (2,5%), l'hypokaliémie (2,5%), la pneumonie (2,3%) et l'augmentation des taux d'aspartate aminotransférase (2,2%).
Les effets indésirables graves les plus fréquemment rapportés sont la neutropénie fébrile (4,8%), la diarrhée (3,9%), la neutropénie (2,6%)
et la pneumonie (2%).

 

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