Présentation
Une fillette de 12 ans s'est présentée au service des urgences pédiatriques en raison d'une épistaxis spontanément récidivante. [1]
L'enfant est pâle, mais ne présente pas d'hématomes, de pétéchies, de saignements des muqueuses ou d'hépatosplénomégalie.
À l’urgence, la jeune fille a soudainement vomi du sang et a été victime d'une syncope, si bien qu'elle a été admise aux soins intensifs, où elle a dû être isolée en raison d'une PCR positive au SARS-CoV-2. Le saignement persistant, la fillette était de plus en plus en état de choc. L'hémorragie a dû être stoppée chirurgicalement par cautérisation. Le lendemain, une nouvelle intervention chirurgicale a été nécessaire en raison d'un suintement réfractaire.
Observations, diagnostic et prise en charge
Les résultats d’examen sont les suivants :
analyses des gaz du sang équilibrées
analyse de sang : anémie ainsi qu'une thrombocytopénie légère n'expliquant pas le saignement de nez (min. 124 Gpt/l)
diagnostic de la coagulation normal (temps de thromboplastine, INR, temps de thromboplastine partielle activée, fibrinogène, D-dimères, temps de thrombine, antithrombine)
paramètres d'inflammation et d'hémolyse dans la norme
rhinoscopie : dans la fosse nasale gauche, zone de muqueuse hyperémique interpellante, possible vascularite
critères de Curaçao : un seul critère est rempli, le diagnostic de la maladie d'Osler est donc improbable.
scanner avec produit de contraste : hématosinus dans les sinus, pas de signe de fracture, de malformation vasculaire, de corps étranger ou de tumeur maligne
Le diagnostic établi est celui d’épistaxis spontanément récidivante due à une vascularite, le plus probablement à l'infection par le COVID-19.
Les tampons ont été retirés le 4e jour après réopération. La fillette est sortie de l'hôpital au bout de 8 jours, avec une prescription de gouttes décongestionnantes pour le nez.
Discussion
L'épistaxis est un motif de consultation fréquent. Entre 10 et 60% de la population souffrent d'épistaxis au moins une fois dans leur vie et jusqu'à 10% consultent un médecin pour cette raison. Toutefois, seuls quelques patients souffrant de saignements de nez ont besoin d'un traitement en milieu hospitalier. Les enfants sont souvent concernés. Les processus inflammatoires jouent un rôle prépondérant dans la genèse, notamment en cas de rhinite allergique et d'infections des voies respiratoires supérieures. [1]
En cas de saignements difficiles à arrêter, il convient d'exclure une diathèse hémorragique, une hypertension artérielle et également des fractures du tiers moyen de la face. En outre, un diagnostic de coagulation élargi est indiqué. En fonction de l'anamnèse, une IRM ou un scanner cérébral doivent être effectués pour exclure des fractures, des malformations vasculaires, des tumeurs, etc. Chez cette patiente, les pédiatres ont conclu que l'infection COVID-19 devait être considérée comme la cause de l'hémorragie nasale foudroyante avec début de symptomatologie de choc.
Les premières mesures thérapeutiques en cas d'épistaxis persistante comprenent la compression des ailes du nez et la vasoconstriction topique, par exemple avec du chlorhydrate d'oxymétazoline. Il est indiqué de consulter rapidement un médecin ORL en cas de saignements de nez récurrents ou persistants.
Inscrivez-vous aux newsletters de Medscape : sélectionnez vos choix
Suivez Medscape en français sur Twitter, Facebook et Linkedin.
Source : Dreamstime
Medscape © 2023
Citer cet article: Étude de cas : saignements de nez récurrents chez une fillette - Medscape - 21 mars 2023.
Commenter