ECNI blanches : le retour des bugs

Jacques Cofard

Auteurs et déclarations

20 mars 2023

Paris – Comme en 2015, 2016 ou encore 2017, les étudiants en médecine ont bachoté pour rien ces 13 et 14 mars lors des ECNi blanches. En effet, l'une des épreuves nationales a dû être annulée, du fait de bugs à répétition.

Succession d'échecs écrasants

Les étudiants en médecine pensaient que les ratages des ECNi blanches faisaient partie du passé. Que nenni. « Ces lundi 13 et mardi 14 mars, les étudiants en sixième année de médecine composaient les premières épreuves classantes nationales nouvelle formule [...] Dès le premier jour sont apparus une succession d'échecs écrasants : ralentissements, problème d'affichage et de validation des questions, déconnexions... Ces dysfonctionnements ont même contraint certaines facultés à clôturer les épreuves avant le temps imparti. Pour parfaire le déboire, la dernière composition a été nationalement annulée, sans en avertir officiellement les étudiants », peste l'association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) dans un communiqué.

De nouvelles ECNi blanches ?

Loin d'être une simple répétition, les ECNi blanches, pour l'Anemf, « sont la seule et unique manière à disposition des étudiants pour avoir une estimation de leur positionnement avant le mois de juin ». Pour cette raison, l'Anemf demande au centre national de gestion, organisateur de cette épreuve, d'organiser une nouvelle ECNi blanche nationale, « sur une plateforme fonctionnelle à l'issue desquelles ils obtiendront un classement représentatif ».

Sur les réseaux sociaux, les étudiants en médecine faisaient preuve de moins de retenue et rivalisaient d'ironie et d'insultes pour qualifier ce ratage des ECNi blanches : « Une honte cet ECN blanc. Un plaisir de voir qu'encore une fois, on est considéré comme de la merde. Pas merci le CNG, en restant poli », « Je pense les ECN blanc c'est une expérience sociale pour savoir qui va tenir », etc.

Des tests presque réussis pour le CNG

Côté CNG, on minimise l'importance de ce raté en rappelant qu'il ne s'agissait pas d'ECNi blanches, mais seulement de tests, afin de se conformer à la réforme du deuxième cycle des études médicales : « Ces tests ne sont ni des ECNi blanches, ni des ECN préparatoires dont l’organisation relève des seules UFR. Ils sont liés aux nouvelles modalités d’entrée dans le 3ème cycle des études médicales. » Avec la réforme du deuxième cycle des études médicales, les épreuves classantes nationale (ENC) vont être remplacées fin 2023 par des épreuves dématérialisées nationale (EDN). L'adaptation de ces changements sont à l'origine des bugs constatés ces 13 et 14 mars, selon le CNG.

Journée test complémentaire

Malgré la colère exprimée par l'anemf, et les étudiants concernés, le CNG relativise les bugs en annonçant par exemple que « 99% des étudiants ont pu mener à terme l’épreuve de Lecture critique d’Articles (LCA). La veille, ce sont 97% des étudiants qui ont pu valider totalement leur épreuve de composition ». Seul point noir : la première épreuve du lundi 13 mars après-midi, durant laquelle « des dysfonctionnements du système informatique sont apparues inédites par rapport aux sessions des années précédentes. Il s’agissait principalement de difficultés de validation par les étudiants des réponses aux questions traitées, dont la répétition a perturbé le bon déroulement de l’épreuve et a suscité légitimement des inquiétudes chez les étudiants. L’équipe technique du CNG a constaté que 85% des étudiants ont pu traiter complètement l’épreuve dans le temps imparti ». Le CNG ne compte pas en rester là et envisage l'organisation « d'une journée test complémentaire », pour « sécuriser au mieux les épreuves classantes nationales du mois de juin 2023 ».

En 2015 et 2016, les premières ECNi blanches avaient connu de gros bugs, dus à la saturation des serveurs, mais aussi à des applications imparfaites. Néanmoins, en juin 2016, les véritables épreuves d'ECNi s'étaient déroulées sans encombre. Ce qui ne fut pas le cas des ECNI de juin 2017, qui ont connu l'annulation d'au moins deux épreuves, causée par l'apparition de sujets déjà traités l'année précédente. Le CNG s'était alors excusé, ce qui n'avait pas empêché l'Anemf de lancer une pétition pour exiger la tête des responsables de ce fiasco.

 

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