Nouvelle-Orléans, États-Unis – Une étude publiée en ligne le 1er mars dans l’American Journal of Clinical Nutrition a fait état de l’impact environnemental des différents régimes alimentaires suivis par les adultes dans la population américaine [1]. Suivre un régime pescétarien à base de poisson ou un régime végétarien ou végétalien à base de plantes est associé non seulement à un plus grand bénéfice pour la santé, mais aussi à un plus faible impact sur l’environnement, suggère une nouvelle analyse qui révèle que les régimes à base de viande, ainsi que les régimes cétogène (aussi appelé régime Keto) et paléolithique (ou régime paléo), sont les pires sur ces deux mesures.
Afin d’obtenir une vision concrète de l’impact environnemental et sanitaire des régimes alimentaires consommés par les adultes américains, l’équipe s'est appuyée sur une enquête représentative au niveau national sur les habitudes alimentaires d’un jour de plus de 16 000 personnes.
Il en ressort que le régime alimentaire de meilleure qualité est le régime pescétarien, suivi des régimes végétariens et végétaliens. Les régimes omnivores, bien que moins sains, ont tendance à obtenir de meilleurs résultats que les régimes cétogène et paléolithique, qui sont les moins bien classés.
Les régimes cétogène et paléolithique ont tendance à être plus riches en aliments d’origine animale et moins riches en aliments d’origine végétale que les autres régimes populaires, expliquent les chercheurs dans leur étude, et ils ont tous deux « été associés à des effets négatifs sur les lipides sanguins, en particulier à une augmentation du cholestérol LDL, ce qui soulève des inquiétudes quant aux effets à long terme de ces régimes sur la santé.»
L’analyse de l’impact environnemental des différents modes d’alimentation a montré que le régime végétalien avait l’empreinte carbone la plus faible, suivi par les régimes végétarien et pescétarien. Les régimes omnivore, paléolithique et cétogène ont une empreinte carbone beaucoup plus élevée, celle du régime cétogène étant plus de quatre fois supérieure à celle du régime végétalien.
« Le changement climatique est sans doute l’un des problèmes les plus urgents de notre époque, et de nombreuses personnes souhaitent adopter un régime alimentaire à base de végétaux », a déclaré l’auteur principal de l'étude, le Dr Diego Rose, dans un communiqué de presse.
« D’après nos résultats, cela permettrait de réduire l’empreinte écologique et serait généralement bon pour la santé », note le Dr Rose, directeur du programme de nutrition de l’École de santé publique et de médecine tropicale de l’Université de Tulane (Nouvelle-Orléans, Louisiane, États-Unis).
Il n’est pas nécessaire de renoncer entièrement à la viande
Pour déterminer l’empreinte carbone et la qualité des régimes populaires tels qu’ils sont consommés par les adultes américains, les Drs Keelia O’Malley, Amelia Willits-Smith et Rose, tous de Tulane, ont étudié des données de rappel de 24 heures provenant de l’enquête nationale permanente et représentative sur la santé et l’examen nutritionnel (National Health and Nutrition Examination Survey – NHANES) pour les années 2005 à 2010.
Les données, saisies par des enquêteurs formés à l’aide d’un outil validé, ont été comparées à la base de données Food Patterns Equivalents du ministère américain de l’agriculture afin de classer les participants dans l’une des six catégories suivantes, qui s’excluent mutuellement :
Végétalien
Végétarien
Pescétarien
Cétogène
Paléolithique
Omnivore
La catégorie des omnivores comprenait tous ceux qui n’entraient dans aucune des catégories précédentes.
L’impact environnemental des régimes alimentaires a ensuite été calculé en faisant correspondre les émissions de gaz à effet de serre (GES) de plus de 300 produits aux aliments répertoriés dans l’enquête NHANES, qui ont ensuite été résumées pour chaque individu afin d’obtenir une empreinte carbone pour leur régime alimentaire d’une journée.
Enfin, la qualité de leur alimentation a été estimée à l’aide des versions 2010 de l’Indice de consommation saine et de l’Indice alternatif de consommation saine, qui attribuent tous deux un score aux composants alimentaires en fonction de leur impact sur la santé.
Au total, 16 412 personnes ont été incluses dans l’analyse, dont 52,1 % de femmes.
Le régime alimentaire le plus courant était le régime omnivore, suivi par 83,6 % des personnes interrogées, puis par les régimes végétarien (7,5 %), pescétarien (4,7 %), végétalien (0,7 %), cétogène (0,4 %) et paléolithique (0,3 %).
L’empreinte carbone la plus faible a été observée avec un régime végétalien, avec une moyenne de 0,69 kg d’équivalents de dioxyde de carbone pour 1 000 kcal consommées, suivi par un régime végétarien (1,16 kg d’équivalents de dioxyde de carbone pour 1 000 kcal) et un régime pescétarien (1,66 kg d’équivalents de dioxyde de carbone pour 1 000 kcal).
Les empreintes carbones les plus élevées ont été observées avec les régimes omnivore (2,23 kg d’équivalents dioxyde de carbone pour 1 000 kcal), paléolithique (2,62 kg d’équivalents dioxyde de carbone pour 1 000 kcal) et cétogène (2,91 kg d’équivalents dioxyde de carbone pour 1 000 kcal).
En termes de qualité de l’alimentation, c’est le régime pescétarien qui a été le mieux classé pour les deux indices de consommation, suivi du régime végétarien, puis du régime végétalien. L’ordre des trois scores les plus bas dépendait de l’indice utilisé, le régime cétogène ou paléolithique étant considéré comme le moins bon.
L’analyse des personnes suivant un régime omnivore suggère que celles qui suivent les régimes DASH ou méditerranéen ont une alimentation de meilleure qualité, ainsi qu’un impact environnemental plus faible que les autres personnes du groupe.
« Nos recherches montrent qu’il est possible d’améliorer sa santé et son empreinte écologique sans renoncer totalement à la viande », a déclaré le Dr Rose.
Les chercheurs reconnaissent que l’utilisation de régimes d’un jour présente des limites, notamment puisque ce que les individus ont pu manger pendant ces 24 heures peut ne pas correspondre à leur régime alimentaire quotidien.
L’étude a été soutenue par le Wellcome Trust. Le Dr Rose déclare des relations avec le Center for Biological Diversity, le NCI et la Health Resources and Services Administration. La Dre Willits-Smith a reçu des fonds du CBD et du NCI. La Dre O’Malley a reçu des fonds de la HRSA.
Cet article a initialement été publié sur Medscape.com Keto/Paleo Diets 'Lower Quality Than Others,' and Bad for Planet. Traduit et adapté par Mona El-Guechati
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Crédit de Une : Dreamstime
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Citer cet article: Les régimes cétogène et paléo sont-ils mauvais pour la planète ? - Medscape - 16 mars 2023.
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