POINT DE VUE

Cardiologie : la revue de presse de mai

Dr Walid Amara

Auteurs et déclarations

23 mai 2023

TRANSCRIPTION

Bonjour et bienvenue dans cette revue de presse pour Medscape. Je suis Walid Amara et aujourd’hui je vais vous parler de quatre articles récents qui ont attiré mon attention. Ils abordent des domaines très variés.

Statines en post-infarctus du myocarde

La première étude s’intéresse à l’utilisation des statines après un infarctus du myocarde et si la dose de statines est corrélée aux bénéfices cardiovasculaires. [1] De façon intéressante, il s’agit d’une cohorte de 70 000 patients tirés d’un registre, et les chercheurs ont regardé en pratique, en fonction des patients, s’ils avaient une forte dose, une dose modérée, ou une dose faible de statines et la corrélation aux événements cardiovasculaires au cours du suivi.

Résultats : plus la dose de statines est forte et plus le bénéfice cardiovasculaire est important. Cela répond à une de mes questions pratiques à savoir à quelle dose mon patient, après un syndrome coronaire aigu, doit sortir. Finalement, je vois qu’après un infarctus du myocarde, il faut donner la forte dose – ici, c’est un registre finlandais – et que cela se retrouve pour l’ensemble des événements cardiovasculaires, également pour la mortalité : les doses fortes font mieux que la modérée, et font encore mieux que la faible, et ce globalement quel que soit le sous-groupe. Bien entendu, concernant les doses, plus la dose est élevée, plus la tolérance peut être altérée et, bien sûr, il faut vérifier la tolérance au cours du suivi et le fait d’atteindre les cibles, et ne pas hésiter de combiner.

Utilisation de la stimulation du système de conduction

La deuxième étude est une enquête qui a été faite en France. L’article est publié par Pierre Ollitrault dans Archives of Cardiovascular Diseases,[2] revue de la Société française de cardiologie.

Les chercheurs se sont intéressés à une enquête menée auprès des rythmologues sur leur utilisation, en 2022, de la stimulation du système de conduction, c.-à-d. la stimulation du faisceau de His et de l’aire de la branche gauche. Une des limites est que ceux qui ont répondu à l’enquête sont probablement ceux qui s’intéressent le plus à la stimulation de la branche gauche.

120 rythmologues ont répondu, 69 % d’entre eux disaient utiliser déjà la technique et 33 % l’envisageaient. Donc soit ils l’utilisent, soit ils l’envisagent et aucun ne disaient qu’ils ne l’utilisaient pas, mais c’est peut-être ceux qui n’ont pas répondu.

Premièrement, ce qu’il y a d’intéressant, c’est qu’ils voyaient les indications essentiellement pour les BAV avec une fraction d’éjection altérée et à moindre mesure pour ceux qui ont une fraction d’éjection plutôt conservée. Et puis ils le voyaient également en cas d’échec de cathétérisme du sinus coronaire. Les limitations qui sont notées par les opérateurs sont que la sensibilité et la simulation peuvent être mises à défaut dans un certain nombre de cas, que la procédure est allongée pour 41 % des réponses et le risque de déplacement de la sonde dans 30 % des cas. Ils voyaient des limitations : l’absence de consensus ou de recommandation – ce qui a changé tout récemment avec les recommandations de l’EHRA – le manque d’entraînement, d’éducation et la durée de procédure. C’est intéressant parce que c’est français et que c’est publié dans Archives of Cardiovascular Diseases.

Radiothérapie chez les patients porteurs de pacemaker ou défibrillateur

La troisième étude s’intéresse à la radiothérapie. [3] Souvent, nos patients qui sont implantés d’un pacemaker ou d’un défibrillateur peuvent avoir des radiothérapies. Ici, c’est une méta-analyse qui est publiée dans Heart Rythm en mai, et dans laquelles il est montré que le risque est plus important pour les défibrillateurs que pour les stimulateurs cardiaques et que le risque est corrélé à l’énergie utilisée et à son intensité ; mais ils ne trouvaient pas un risque plus important avec une radiothérapie thoracique par rapport à une autre radiothérapie. En pratique, pour moi, cela veut dire que cela reste quand même des contrôles réguliers à effectuer, notamment si les patients sont implantés de défibrillateurs, et en collaboration avec nos collègues radiothérapeutes.

HTA et utilisation du téléphone portable

La dernière étude a été publiée dans European Heart Journal – Digital Health, et s’intéresse aux risques de survenue d’hypertension artérielle corrélés à l’utilisation du téléphone portable. [4]  Ici, ils se sont intéressés à 200 000 participants d’un registre d’une série au Royaume-Uni – UK Biobank – et chez ces utilisateurs, ils ont regardé l’utilisation du téléphone mobile pour passer des appels. On retrouve que chez ceux qui l’utilisent au moins 30 minutes dans la semaine, le risque de survenue d’une hypertension artérielle est augmenté. C’est un risque qui est d’autant plus augmenté que la durée d’utilisation dans la semaine est importante. Et ce risque est majoré ; le hazard ratio, lorsqu’il est de plus de six heures est de 1,25 et le hazard ratio lorsqu’il est de plus de 30 minutes, il est de 1,08, sachant que les participants qui ont des facteurs de risque génétiques ont également un risque plus élevé. La durée d’utilisation est également retrouvée comme un risque élevé de survenue d’une hypertension artérielle. On ne dit rien sur l’utilisation des réseaux sociaux, d’internet et de YouTube, mais on nous dit essentiellement que c’était la durée des appels et il y avait également, potentiellement, quelques facteurs confondants.

Voilà. J’espère que ces quatre articles portant sur des domaines assez variés (facteurs de risque, maladies coronaires, hypertension et rythmologie) vous ont intéressées et je vous dis à très bientôt pour une autre vidéo.

 

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