POINT DE VUE

Cardiologie : la revue de presse d’avril

Auteurs et déclarations

17 avril 2023

TRANSCRIPTION

« Bonjour et bienvenue dans cette revue de presse de Medscape. Aujourd’hui, je vais vous présenter quatre articles que j’ai trouvés intéressants dans la littérature.

FOURIER-OLE : maintien de l’effet de évolocumab sur le LDL-cholestérol

Le premier article s’intéresse à la cible de LDL-cholestérol et il est tiré d’une analyse de l’étude FOURIER-OLE. [1] En fait, FOURIER est l’étude randomisée qui a évalué l’évolocumab, un inhibiteur de la PCSK9, et FOURIER-OLE est la partie en ouvert, après la fin de l’étude, où les patients étaient sous placebo et ont été mis sous évolocumab en ouvert, puis ont été suivis pendant plus de deux ans.

Quels sont les messages pratiques ?

  • plus le LDL est bas et plus le bénéfice cardiovasculaire sur l’évènement primaire était important, y compris des LDL inférieurs à 0,2 g/L.

  • il n’a pas été retrouvé d’augmentation des évènements indésirables avec le LDL bas. Cela est très rassurant sur le fait que lower is better, and even lower is better : plus on va bas et plus on a un bénéfice, et pour autant, on n’augmente pas les effets adverses.

PARADIGM-HF : classifier les patients avec la classe NYHA

La deuxième étude est une analyse secondaire de l’essai PARADIGM-HF qui s’était intéressé à l’insuffisance cardiaque. [2] Ici, les chercheurs s’intéressent à la classe NYHA et de savoir si la classe NYHA permet de bien classifier les patients. L’analyse a porté sur plus de 8000 individus.

La première constatation est que les patients qui ont des classes NYHA élevées – III ou IV – ont un mauvais pronostic. Par contre, chez les patients qui ont des classes NYHA I et II, la classe n’était pas un assez bon discriminant puisque les patients qui ont une classe NYHA I et des scores de BNP ou NT-proBNP élevés ont un risque d’évènements élevé, en tout cas plus élevé que chez les patients qui ont des peptides natriurétiques bas et n’importe quelle classe NYHA. Cela nous incite, bien entendu, à aller doser nos peptides natriurétiques, notamment dans le suivi de nos patients.

Activité sportive et arrêt cardiaque : le bénéfice dépasse le risque

La troisième étude s’intéresse au risque d’arrêt cardiaque lors des sports chez les sujets âgés de plus de 65 ans.[3] Il s’agit de bases de données américaines qui portent sur plus d’un million de sujets – les chercheurs ont identifié environ 4000 arrêts cardiaques, et ils se sont intéressés à ceux qui surviennent lors du sport, puisqu’ils ont une cohorte très importante.

  • première constatation : l’incidence annuelle des arrêts cardiaques liés au sport est très faible – à peine 2 à 3 cas pour 100 000 sujets.

  • deuxièmement, les sujets qui font du sport ont une faible prévalence des facteurs de risque et des comorbidités.

  • et troisièmement, la survie des sujets qui font un arrêt cardiaque et qui font du sport est plus importante que celle des sujets qui font un arrêt cardiaque alors qu’ils ne font pas de sport.

Quelles sont les implications pratiques ? La première est que les bénéfices de l’exercice physique dépassent les risques liés à l’arrêt cardiaque.  Deuxièmement, cela pousse à améliorer l’éducation des sujets pour gérer un arrêt cardiaque ― massage cardiaque, prévenir les secours et localiser et positionner les défibrillateurs externes aux bons endroits, notamment dans les lieux où les gens font du sport.

Les bénéfices de l’exercice physique dépassent les risques liés à l’arrêt cardiaque.

ACTIVE-AF : bénéfice de l’activité sportive sur les symptômes et la récidive de FA

La quatrième étude (ACTIVE-AF) s’intéresse à augmenter l’activité physique de nos patients lorsqu’ils font de la fibrillation atriale et d’évaluer si l’activité physique et cette hygiène de vie permettent d’améliorer leurs récidives de fibrillation atriale (FA). [4]

Dans cette étude, les investigateurs ont inclus 120 patients avec une FA paroxystique ou persistante, en deux groupes :

  • un groupe contrôle où on éduquait les patients sur l’activité physique, on leur recommandait 150 minutes par semaine d’activité physique modérée et on les revoyait tous les trois mois pour repasser ces messages.

  • un groupe « exercice » dans lequel on avait vraiment une attitude beaucoup plus proactive : les patients avaient des visites hebdomadaires pendant les trois premiers mois, puis tout un programme d’éducation pour augmenter leur activité physique, idéalement à des niveaux de 210 minutes par semaine.

Résultat des courses : les sujets qui avaient un programme d’activité physique adapté réduisaient leur récurrence de FA et amélioraient également la sévérité de leurs symptômes en cas de récidive de FA. Donc chez vos patients qui font de l’arythmie, pensez à renforcer le message de l’activité physique et, peut-être, organiser, notamment lorsqu’ils ont une cardiopathie, une réadaptation cardiaque pour les mettre dans les bons circuits.

J’espère que cette revue de presse assez variée vous a intéressés et je vous dis à très bientôt. »

 

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