La revue de presse en cardiologie de mars

Études PARTY-PVI, myPACE, et nouvelle technique d’ablation… La revue de presse en cardiologie

Dr Walid Amara

Auteurs et déclarations

30 mars 2023

TRANSCRIPTION

Bonjour et bienvenue dans cette revue de presse de Medscape. Je suis Walid Amara et je vais vous présenter aujourd’hui quatre articles que j’ai trouvés intéressants.

Exclusion de l’auricule chez les patients avec indication de pontage

Le premier article est une étude de cohorte en chirurgie cardiaque qui s’intéresse à l’exclusion de l’auricule. [1] Elle a inclus des patients qui ont une indication de pontage et qui ont eu des pontages sans circulation extracorporelle.

À l’occasion de ce pontage, 255 patients ont eu une exclusion de l’auricule, 1 267 n’en ont pas eu – ils ont été « matchés » par un score de propension et les chercheurs ont évalué comme critère primaire la survenue d’AVC. À noter que tous ces patients étaient en rythme sinusal.

Les patients du groupe exclusion de l’auricule ont eu une réduction significative de risque d’AVC, même s’il n’y a pas eu de différence en termes de mortalité ou de réhospitalisation. Les patients qui bénéficiaient le plus de cette procédure étaient ceux qui avaient un score CHADS-VASC supérieur ou égal à 3. Cette étude de cohorte vient se rajouter aux données des études randomisées en faveur de proposer une exclusion de l’auricule à l’occasion d’une chirurgie cardiaque. Pensez-y si vous adressez vos patients pour une chirurgie.

PARTY-PVI : récidives de FA malgré une isolation durable de la veine pulmonaire

La deuxième étude s’appelle PARTY-PVI. [2] Elle est française – le premier auteur est Karim Benali – et dans cette étude, ils se sont intéressés aux patients qui ont une ablation de fibrillation atriale (FA), qui refont de la FA et qui, à l’occasion de cette deuxième procédure, n’avaient pas de reconnexion de leurs veines pulmonaires. La stratégie à avoir dans ces cas-là n’est pas claire. Les chercheurs ont inclus 367 patients et ils pouvaient leur proposer différentes stratégies : soit ne rien faire – uniquement dans 2 % des cas, soit faire différentes stratégies : des lésions linéaires dans l’oreillette, une ablation de potentiels fragmentés, refaire l’isolation des veines pulmonaires même si on a l’impression qu’elles sont isolées, aller chercher des triggers ou combiner toutes ces procédures.

  • Premièrement, en termes de récurrence d’arythmie à deux ans, il y en avait autant dans tous les groupes, y compris le groupe qui n’avait pas eu de nouvelle ablation.

  • Deuxièmement, il y avait un pronostic assez similaire des patients au cours du suivi, que cela soit des patients avec une FA paroxystique ou persistante.

  • Et troisièmement, le meilleur facteur prédictif de récidive d’arythmie est la taille de l’oreillette gauche.

On reste un peu sur notre faim quant à quoi proposer à ces patients – on sait qu’il y a maintenant l’alcoolisation de la veine Marshall qui n’a pas été évaluée ici…. Donc à suivre sur d’autres études.

Nouvelle technique d’ablation de FA par isolation des veines pulmonaires avec ballon de radiofréquence

Le troisième travail est une autre technique d’ablation de FA. C’est une étude monocentrique qui évalue les résultats de l’isolation des veines pulmonaires, cette fois-ci avec un ballon de radiofréquence.[3]  Vous connaissez tous le ballon de cryothérapie, et ici c’est un ballon de radiofréquence.

Les investigateurs ont inclus, pour leur évaluation, 104 patients et une durée de procédure finalement courte, d’environ 59 minutes. Ils avaient un taux d’absence de récurrence de 83 %, ce qui est très bien. Ils avaient identifié ici des facteurs prédictifs d’absence de récidive, notamment les chutes d’impédance, qui indiquent que la lésion est transmurale, et également des élévations de température pendant l’ablation.

C'est donc une technique à suivre avec l’arrivée prochaine de ces ballons d’ablation par radiofréquence sur le marché français.

myPACE : FC adaptée chez les patients avec pacemaker et IC cardiaque préservée

Enfin, une étude qui s’appelle myPACE qui s’intéresse aux patients qui ont une insuffisance cardiaque préservée et qui ont un stimulateur cardiaque, et de savoir si on peut les accélérer avec une fréquence cardiaque adaptée. [4] On sait qu’il a eu récemment une étude négative au congrès de l’ACC, mais là, dans cette étude, ce sont des patients qui ont déjà un pacemaker et qui ont une insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée.

C’est une petite étude – 107 patients – ont été randomisés en deux groupes : le groupe standard, dans lequel ils étaient stimulés à 60 par minute, et le groupe adapté qui prenait en compte la fréquence de base pour pouvoir stimuler les patients à une fréquence un peu plus rapide. Le critère primaire est une amélioration de la qualité de vie, mais ils se sont intéressés également au score de NT-proBNP, à l’activité physique, aux récidives de FA et aux événements adverses.

Ce qu’ils ont montré, c’est que les patients qui avaient une légère accélération de la fréquence cardiaque personnalisée avaient une amélioration de leur qualité de vie, de leur NT-proBNP, de leur activité physique et de leurs chiffres de FA par rapport à des patients qui avaient une fréquence cardiaque standard à 60 par minute. Il est donc intéressant de voir qu’on pourra ajuster la fréquence cardiaque de nos patients implantés de simulateurs cardiaques.

Les patients qui avaient une légère accélération de la fréquence cardiaque personnalisée avaient une amélioration de leur qualité de vie.

 

J’espère que cette revue de presse vous a intéressés et je vous dis à très bientôt.

 

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