Jarnac, France — En déplacement dans un collège à Jarnac en Charente (16), mardi 28 février, Emmanuel Macron a annoncé que la vaccination contre les papillomavirus (HPV), responsables notamment du cancer du col de l’utérus, sera proposée systématiquement dès la rentrée prochaine aux élèves des classes de cinquième.
En pratique, les agences régionales de santé (ARS) se coordonneront avec les rectorats pour mettre en place des équipes médicales non scolaires chargées de sensibiliser et de vacciner.
« Le milieu scolaire est un milieu très propice à la vaccination » contre le papillomavirus, a commenté mardi 28 février sur franceinfo la Pre Elisabeth Bouvet, présidente de la Commission technique des vaccinations à la Haute autorité de santé (HAS).
En témoignent les résultats positif de l’expérimentation menée dans le Grand Est pendant deux ans qui a montré qu’une campagne de vaccination au collège permettait un rattrapage des vaccinations : 24% des élèves de cinquième se sont fait vacciner à l'école la première année et 21% la deuxième année. A noter que les résultats de l’expérimentation lancée en Guyane, deuxième région pilote sur la vaccination gratuite au collège, n’ont pas encore été communiqués.
L’annonce du président de la République intervient alors que la vaccination contre les HPV est toujours à la traine en France.
Après l’extension des recommandations aux garçons en 2021, la couverture vaccinale française plafonne toujours à 41% (45,8% pour les filles et 6% pour les garçons), un niveau très éloigné des objectifs fixés par la Stratégie nationale de santé sexuelle et le Plan cancer : 60% chez les adolescentes âgées de 11 à 19 ans en 2023 et 80 % à horizon 2030.
Or selon l’INCa, chaque année en France, 6 400 nouveaux cas de cancers sont liés aux papillomavirus humains (HPV). Dans la majorité des cas, les cancers liés à l’infection par les HPV concernent le col de l’utérus (n= 2900, 44 %), de l’anus (24 %) et l’oropharynx (22 %).
Pourtant, la vaccination contre les HPV prévient jusqu’à 90 % des infections HPV à l’origine des cancers, souligne l’Institut national du cancer.
En Angleterre où la couverture vaccinale est de 80%, une diminution du risque de lésions précancéreuses de 95% et une réduction du nombre de cancers de 87% a été observée. Et des résultats similaires ont déjà été obtenus par la Suède et l’Australie où les taux de vaccination sont très importants.
« L'expérience, et des études très bien menées sur des vastes cohortes, nous ont montré combien cette vaccination était efficace », martelait encore dernièrement le Pr Geoffroy Canlorbe (gynécologue obstétricien, Pitié-Salpêtrière, Paris) lors du congrès de la Société Française de Colposcopie et de Pathologie Cervico-Vaginale.
Les recommandations de vaccination en France
La vaccination contre les HPV est recommandée pour toutes les jeunes filles et pour tous les garçons âgés de 11 à 14 ans révolus, avec un rattrapage possible entre 15 et 19 ans révolus. Cette recommandation est applicable depuis le 1er janvier 2021, pour les garçons.
Le vaccin Gardasil® 9 doit aussi être disponible pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Ils présentent en effet des risques spécifiques (lésions précancéreuses et cancéreuses de l'anus, condylomes) et ne bénéficient pas de la protection indirecte apportée par la vaccination des jeunes filles. Ils peuvent bénéficier de cette vaccination jusqu’à l’âge de 26 ans.
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Crédit image de Une : Dreamstime
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Citer cet article: Une campagne de vaccination gratuite contre les HPV au collège dès la rentrée - Medscape - 1er mars 2023.
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