Après 15 mois de pandémie, 31% des étudiants présentent un trouble de stress post-traumatique

Rédaction Univadis

Auteurs et déclarations

1er mars 2023

Lille, France — Quinze mois après la sortie du premier confinement, 30% des étudiants présentent un trouble de stress post-traumatique, selon l'étude COSAMe qui a mesuré la prévalence des troubles psychiatriques [1].

Décrire la prévalence des troubles de santé mentale des étudiants

L’étude COSAMe, lancée en avril 2020a pour but de cette étude de décrire la prévalence des troubles de santé mentale et leur évolution en période pandémique et identifier les facteurs de vulnérabilités associés. Les résultats des questionnaires montrent que la prévalence du stress, de l’anxiété et de la dépression a suivi une courbe en V, se réduisant à 1 mois après la sortie du premier confinement et affichant un niveau plus élevé 15 mois plus tard.

La prévalence des pensées suicidaires a, quant à elle, régulièrement augmenté entre 1 et 15 mois suivant la sortie du premier confinement, tandis que près d’un étudiant sur 3 souffrait encore de troubles de stress post-traumatique à 15 mois.

Les résultats de cette étude montrent que la pandémie et les confinements successifs ont eu des conséquences à long terme sur la santé mentale des étudiants universitaires français.

Les auteurs invitent à renforcer la prévention et l’accès aux soins dans cette population.

Pourquoi est-ce important ?

L’étude « Conséquences de la pandémie de COVID-19 sur la santé mentale des étudiants » (COSAMe) avait évalué la santé mentale des étudiants universitaires français au cours du premier confinement (T1), puis un mois suivant la sortie de cet épisode (T2). Les résultats avaient fait état d’une forte prévalence de différents troubles psychiatriques à T1. Par rapport à ce point de référence, une légère baisse de l’anxiété, de la dépression et du niveau de stress avait été observée à T2, alors que la prévalence des idées suicidaires avait au contraire augmenté durant cette même période et qu’un étudiant sur 5 avait des troubles de stress post-traumatique à ce deuxième point de mesure. À la suite de ces premières constatations, les chercheurs lillois et parisiens ont réalisé une troisième tranche de mesures, afin d’évaluer les répercussions à plus long terme de l’épidémie.

Méthodologie

Ainsi, les étudiants participant à l’étude COSAMe ont été réinterrogés par questionnaires 15 mois après le premier confinement (T3). La prévalence auto-rapportée des pensées suicidaires, des troubles de stress post-traumatique (PCL-5), de l’anxiété (State-Trait Anxiety Inventory) et de la dépression (Beck Depression Inventory) a été comparée à celle observée aux points de mesure T1 et T2. Une analyse multivariée par régression logistique a ensuite identifié les facteurs de risque associés.

Principaux résultats

Les données de près de 45 000 étudiants ont pu être analysées, 70 % étaient des femmes et l’âge moyen était de 19 ans. Après ajustement sur le sexe et le niveau d’étude, les taux de prévalence pour les différents troubles psychiatriques recherchés étaient : anxiété 23,7 %, stress 20,6 %, dépression 15,4 % et pensées suicidaires 13,8 %. Une prévalence particulièrement élevée de troubles de stress post-traumatique a été observée : 29,8 %.

Alors qu’une baisse de la prévalence avait été observée à T2, une augmentation a été mesurée entre T2 et T3 pour le stress (+2,5 %), l’anxiété (+13,8 %) et la dépression (+22,2 %).

Pour les idéations suicidaires et les troubles de stress post-traumatique, la prévalence a augmenté de T1 à T3, passant de 10,6% à 13,8% pour les premières et de 1/ 5 à 1/ 3 pour les seconds.

Après ajustement, le fait d’être une femme ou une personne non binaire, de rencontrer des difficultés financières, des problèmes de santé (maladie chronique, antécédents psychiatriques ou de Covid-19), d’être isolé socialement, ou encore d’avoir le sentiment de recevoir une information de mauvaise qualité, constituaient des facteurs de risque pour ces différents troubles psychiatriques.

En revanche, avoir un enfant et vivre en zone rurale et avoir un diplôme universitaire (vs le baccalauréat), semblaient protecteurs. 

 

Cet article a initialement été publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape

 

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