Dans l’Actu : nouveaux effets bénéfiques de la vitamine D

Ryan Syrek

Auteurs et déclarations

24 février 2023

 

Les bénéfices potentiels de la vitamine D font actuellement l'objet de nombreuses recherches . De nouvelles études ont tenté de confirmer si une supplémentation pouvait avoir un effet préventif sur certaines conditions, comme le diabète, la suicidalité ou le risque de mélanome.

Vitamine D et prédiabète

Dans des résultats publiés début février, des chercheurs ont détaillé l'impact de la vitamine D chez les patients atteints de prédiabète (voir infographie). [1]  Ils n'ont trouvé aucune différence dans les taux d'événements indésirables (calculs rénaux, 1,17 [IC 95%, 0,69-1,99] ; hypercalcémie, 2,34 [IC 95%, 0,83-6,66] ; hypercalciurie, 1,65 [IC 95%, 0,83-3,28] ; décès, 0,85 [IC 95%, 0,31-2,36]) entre les participants ayant reçu de la vitamine D et ceux ayant reçu un placebo. Les auteurs ont reconnu que la réduction du risque absolu est faible (3,3 %), et ils ont confirmé que les modifications intensives de style de vie et la metformine restent des interventions plus efficaces. Cependant, ils ont noté que « l'extrapolation aux plus de 374 millions d'adultes dans le monde qui souffrent de prédiabète suggère qu'une supplémentation en vitamine D, qui est peu coûteuse, pourrait retarder le développement du diabète chez plus de 10 millions de personnes. »

 
Une supplémentation en vitamine D pourrait retarder le développement du diabète chez plus de 10 millions de personnes.
 

Les auteurs suggèrent également que le taux sanguin optimal de vitamine D nécessaire pour réduire le risque de diabète pourrait être plus élevé qu'on ne le pensait auparavant. Les auteurs précisent ainsi que « le taux sanguin de 25-hydroxyvitamine D nécessaire pour réduire de manière optimale le risque de diabète pourrait être proche, voire supérieur, à la fourchette de 125 à 150 nmol/L (50 à 60 ng/mL) que le Comité médical de révision des apports nutritionnels en calcium et vitamine D avait fourni en 2011, correspondant à l'apport maximal tolérable de 4000 UI/j en vitamine D »,

Un éditorial accompagnant l’article invite à considérer la posologie avec prudence. [2] Les auteurs notent qu’une « supplémentation quotidienne en vitamine D de 10 à 20 mcg (400 à 800 UI) peut être appliquée en toute sécurité au niveau de la population pour prévenir les pathologies osseuses et éventuellement les maladies non squelettiques. Un traitement à très forte dose de vitamine D pourrait prévenir le diabète de type 2 chez certains patients, mais pourrait également s’avérer nocif. »

Vitamine D et risque de suicide / automutilation

Autre nouvelle encourageante, la supplémentation a permis de réduire de près de moitié les taux de suicide et d'automutilation chez les vétérans américains présentant une carence en vitamine D. Les effets étaient encore plus marqués chez les anciens combattants Afro-américains.

L’étude de cohorte rétrospective a examiné les dossiers de 1,3 million de vétérans américains et a répertorié 490 885 sujets ayant reçu de la vitamine D3 (cholécalciférol) et 169 241 de la vitamine D2 (ergocalciférol). [3] Ces patients ont été comparés individuellement à des anciens combattants présentant des caractéristiques démographiques et des antécédents médicaux similaires et n'ayant pas reçu de supplémentation en vitamine D.

Les taux non ajustés de tentatives de suicide et d'automutilation intentionnelle étaient de 0,27 % pour ceux qui prenaient de la vitamine D2 et de 0,52 % pour ceux qui n'en prenaient pas. Pour la vitamine D3, les taux étaient respectivement de 0,20 % et 0,36 %. La supplémentation en vitamine D2 a été associée à une réduction de 48,8 % des risques de suicide ou d'automutilation. La vitamine D3 était quant à elle associée à une réduction de 44,8 %.

Les réductions de risque étaient similaires chez les hommes et les femmes ; cependant, la supplémentation avait un effet plus important chez les anciens combattants afro-américains (57,9 % de réduction pour la vitamine D2, 63,8 % pour la vitamine D3) que chez les anciens combattants de type caucasien (46,3 % pour la vitamine D2, 38,7 % pour la vitamine D3). Ces résultats ne s'appliquaient qu'à ceux dont le taux de vitamine D était insuffisant. Parmi ceux dont le taux était ≥ 40 ng/mL, aucune association significative globale ou dose-réponse n'a été observée avec le risque de suicide ou d'automutilation.

Vitamine D et mélanome

La vitamine D pourrait également contribuer à réduire le risque de mélanome. Une étude finlandaise, menée auprès de 500 personnes, a montré que les individus qui prennent régulièrement des suppléments en vitamine D sont significativement moins susceptibles d'avoir un mélanome malin ou des cancers de la peau de tout type. [4] Les consommateurs réguliers de vitamine D avaient une réduction significative de 55% du diagnostic de mélanome. Une prise occasionnelle était associée à une diminution non significative de 46 %.

La réduction était similaire pour tous les types de cancer cutané. Cependant, l'auteur principal, le Dr Ilkka T. Harvima, a précisé les limites de l'étude. Malgré la prise en compte de plusieurs facteurs de confusion, « il est toujours possible que d'autres facteurs, encore non identifiés ou testés, puissent encore fausser ce résultat », a-t-il déclaré.

Supplémentation et poids corporel

Une autre étude apporte de nouvelles informations concernant la supplémentation en vitamine D chez les patients en surpoids ou obèses. [5] Cette nouvelle analyse post hoc a examiné l'essai VITAL (Vitamin D and Omega-3 Trial) qui n'a trouvé aucun avantage global associé à la supplémentation en vitamine D (2000 UI/j) pendant 5 ans en termes de cancer ou de maladies cardiovasculaires majeures. Toutefois, des analyses secondaires préspécifiées en fonction du poids corporel ont montré que les patients ayant un poids sain (IMC < 25) présentaient des avantages significatifs par rapport au placebo en termes d'incidence du cancer (24 % de moins), de mortalité par cancer (42 % de moins) et de maladies auto-immunes (22 % de moins). L'une des principales théories expliquant pourquoi un IMC élevé serait lié à une réduction des bienfaits de la supplémentation est que la vitamine D étant liposoluble, l'augmentation de l'adiposité et de la capacité de stockage des graisses associée à un IMC élevé entraîne une plus grande élimination de la vitamine de la circulation.

 

Inscrivez-vous aux newsletters de Medscape : sélectionnez vos choix

Suivez Medscape en français sur Twitter, Facebook et Linkedin.

Suivez theheart.org | Medscape Cardiologie en français sur Twitter.

 

Commenter

3090D553-9492-4563-8681-AD288FA52ACE
Les commentaires peuvent être sujets à modération. Veuillez consulter les Conditions d'utilisation du forum.

Traitement....