ChatGPT soumis à une épreuve de cardiologie des ECN

Christophe Gattuso

Auteurs et déclarations

9 février 2023

France __  ChatGPT a réponse à tout ou presque. Mais le nouvel agent conversationnel développé par Open AI réussirait-il à devenir médecin ? Le modèle de langage a récemment passé avec succès les examens de l’USMLE proposés aux aspirants médecins aux Etats-Unis. En serait-il de même en France ?

Medscape édition française a soumis à ChatGPT un dossier clinique progressif de cardiologie issu des épreuves classantes nationales informatisées de juin 2021 (DP4 dans ces annales). Voici en intégralité ses réponses aux QCM (discussion tenue le 30 janvier 2023 au matin).

Pr Gabriel Steg

Le Pr Gabriel Steg, cardiologue à l’Hôpital Bichat-Claude Bernard, Université Paris-Diderot, nous livre ses impressions sur la copie de ce candidat si particulier et les perspectives que pourrait ouvrir l’IA dans sa spécialité.

Salut ChatGPT, c’est Medscape édition française, comment vas-tu ?

 

ChatGPT : Bonjour Medscape Edition française! Je suis un modèle de langage développé par OpenAI, donc je n'ai pas de sentiments, mais je suis toujours prêt à vous aider avec vos questions. Comment puis-je vous aider aujourd'hui?

 

Penses-tu que tu pourrais faire un bon médecin ?

 

ChatGPT : En tant que modèle de langage développé par OpenAI, je suis conçu pour fournir des informations et des réponses précises et fiables sur de nombreux sujets, y compris la médecine. Cependant, je ne suis pas capable d'examiner les patients ou de prescrire des traitements. Mon but est de fournir des informations fiables pour aider les gens à mieux comprendre leur santé et les conditions médicales. Il est important de noter que les informations fournies par un modèle de langage comme moi ne doivent jamais être utilisées pour diagnostiquer ou traiter une maladie sans l'avis d'un médecin qualifié. Il est toujours préférable de consulter un médecin pour obtenir un avis médical personnalisé.

 

Pourrais-tu m’aider à répondre à quelques questions de cardiologie ?

 

ChatGPT : Bien sûr! Je suis programmé pour fournir des informations sur de nombreux sujets, y compris la cardiologie. Posez-moi votre question, et je ferai de mon mieux pour vous aider.

 

Enoncé : Vous recevez à votre cabinet de médecine générale l’un de vos patients, âgé de 61 ans. C’est un homme sans antécédent personnel notable, qui pèse 92 kg pour 173 cm. Son père est décédé à l’âge de 65 ans d’une rupture d’anévrisme cérébral, sa mère est décédée à l’âge de 80 ans d’un cancer de la tête du pancréas. Constatant un cholestérol total à 2,4 g/L avec un LDL à 1,6 g/L, un HDL à 0,4 g/L et des triglycérides à 2 g/L, vous lui avez donné des conseils alimentaires et suggéré de perdre du poids. Grâce à des substituts nicotiniques, il a cessé de fumer il y a 6 mois (30 paquet-années) et s’est remis au vélo. Vous l’avez reçu il y a 8 jours pour un syndrome grippal que vous avez traité par paracétamol. Il tousse encore et se mouche mais a maintenu son activité professionnelle d’agent administratif. Ce soir en rentrant chez lui à bicyclette, il a ressenti une douleur diffuse dans la poitrine qu’il a du mal à décrire et qui n’irradie pas, ce fond douloureux persiste depuis deux heures environ. L’inspiration profonde déclenche une quinte de toux. L’examen clinique objective quelques râles bronchiques, la température est à 37,5°C, l’auscultation cardiaque est normale et notamment sans frottement péricardique. Tous les pouls périphériques sont perçus et vous ne trouvez pas de souffle vasculaire.

 

Question 1 - Quelles décisions prenez-vous ? (une ou plusieurs réponses exactes)

Proposition A : dosage de troponinémie en urgence en laboratoire de ville

Proposition B : appel au SAMU centre 15

Proposition C : échocardiographie ce soir au cabinet d’un cardiologue

Proposition D : retour à domicile sous ibuprofène

Proposition E : radiographie thoracique ce soir en cabinet de radiologie

 

ChatGPT : Dans ce cas, il serait approprié de prendre les mesures suivantes :

  • Proposition B : appel au SAMU centre 15. La description des symptômes de la poitrine, tels que la douleur diffuse et la toux déclenchée par une inspiration profonde, suggère une possible maladie cardiaque. Par conséquent, il est important de faire appel au SAMU en urgence pour une évaluation plus approfondie et une prise en charge rapide en cas de maladie cardiaque.

  • Proposition A : dosage de troponinémie en urgence en laboratoire de ville. La mesure de la troponinémie peut aider à évaluer si une maladie cardiaque est présente et si le patient est en danger immédiat.

 

Il serait plus approprié d'attendre une évaluation plus approfondie par le SAMU avant de prendre d'autres mesures, telles que :

  • Proposition C : échocardiographie ce soir au cabinet d’un cardiologue.

  • Proposition E : radiographie thoracique ce soir en cabinet de radiologie.

  • Proposition D : retour à domicile sous ibuprofène. Le traitement symptomatique n'est pas approprié dans ce cas, car les symptômes peuvent indiquer une maladie cardiaque et nécessitent une évaluation plus approfondie en urgence.

 

>> MAUVAISE REPONSE

La bonne réponse était : B

 

Commentaire du Pr Gabriel Steg : On voit la difficulté de ChatGPT à hiérarchiser les réponses, a fortiori dans un contexte d’urgence, qui n’est visiblement pas appréhendé.

 

Question 2 - Vous reprenez l’interrogatoire. La douleur est un peu majorée par la respiration, elle est constrictive et diffuse dans le thorax, elle n’irradie pas, elle s’accompagne de sueurs visibles au niveau du front.

Pour ce patient, quelles sont les caractéristiques de la douleur thoracique en faveur d’un syndrome coronaire aigu ? (une ou plusieurs réponses exactes)

Proposition A : déclenchement à l’effort

Proposition B : absence d’irradiation

Proposition C : respiro-dépendance

Proposition D : caractère diffus

Proposition E : sueurs associées

 

ChatGPT : Le déclenchement à l'effort (Proposition A) et la respiro-dépendance (Proposition C) sont des caractéristiques de la douleur thoracique qui sont souvent associées à un syndrome coronaire aigu. La respiration profonde peut augmenter la douleur dans ce cas, ce qui est cohérent avec la description du patient. La sueur associée (Proposition E) peut également être un signe d'angor (douleur thoracique due à une ischémie myocardique).
Toutefois, il est important de noter que les caractéristiques cliniques de la douleur thoracique peuvent varier considérablement d'un patient à l'autre et peuvent ne pas correspondre parfaitement aux critères classiques. Par conséquent, une évaluation complète et une évaluation objective des signes vitaux et de l'examen clinique sont nécessaires pour établir un diagnostic précis.

 

>> MAUVAISE REPONSE

La bonne réponse était : A et E. L’intitulé a pu un peu piéger en évoquant une douleur constrictive et un peu respiro-dépendante.

 

Commentaire du Pr Gabriel Steg : A mon sens, c’est la question qui est mauvaise. Les douleurs de SCA peuvent parfaitement survenir au repos, c’est même le cas le plus fréquent (à la différence de la douleur d’angor d’effort qui survient…à l’effort ou au stress). Je ne vois pas pourquoi la présence de sueurs est considérée comme un argument pour un SCA…

La question 3, comprenant un élément visuel (électrocardiogramme) n’a pu être posée.

Commentaire du Pr Gabriel Steg : On touche aux limites (actuelles) de ce type d’IA. Il est clair qu’il existe des IAs parfaitement capables de lire un ECG et cela va être un élément tout à fait décisif dans un dossier d’infarctus.

 

 

Question 4 - Il s’agit d’un syndrome coronaire aigu avec sus décalage du segment ST inféro-latéral. Dans ce contexte, quel en est le mécanisme lésionnel usuel ? (une seule réponse attendue)

Proposition A : occlusion progressive de la lumière artérielle par croissance d’une plaque d’athérome circonférentielle

Proposition B : occlusion partielle avec micro-embolies fibrino-cruoriques dans le lit d’aval

Proposition C : embolie coronaire depuis le ventricule gauche

Proposition D : spasme coronaire sur artère saine

Proposition E : occlusion totale par un thrombus plaquettaire puis fibrinocruorique

 

ChatGPT : Le mécanisme lésionnel usuel dans le cas d'un syndrome coronaire aigu avec sus-décalage du segment ST inféro-latéral est généralement l'occlusion totale par un thrombus plaquettaire puis fibrinocruorique (Proposition E).

 

>> BONNE REPONSE (E)

 

Question 5 - Quelles sont les artères possiblement responsables de ce syndrome coronaire aigu ? (une ou plusieurs réponses exactes)

Proposition A : tronc commun coronaire gauche

Proposition B : artère circonflexe

Proposition C : artère interventriculaire antérieure

Proposition D : artère première diagonale

Proposition E : artère coronaire droite

 

ChatGPT : Le syndrome coronaire aigu avec sus-décalage du segment ST peut être causé par une occlusion partielle ou totale d'une ou plusieurs artères coronaires, telles que les artères coronaire gauche, l'artère circonflexe, l'artère interventriculaire antérieure, l'artère première diagonale et l'artère coronaire droite. Les propositions A, B, C, D et E peuvent donc être des réponses correctes.

 

>> MAUVAISE REPONSE

La bonne réponse était :  B et E

 

Commentaire du Pr Gabriel Steg : ChatGPT a répondu à la seule question 5, mais sans prendre en compte l’information qui avait été donnée dans l’énoncé de la question 4, c’est-à-dire que l’infarctus était inféro-latéral.

 

Question 6 - Le patient est rapidement acheminé par le SMUR (que vous avez appelé dans l'intervalle) vers un centre hospitalier équipé d’un plateau technique polyvalent, situé à 25 minutes du cabinet médical. L’équipe de chirurgie cardiaque comme celle de coronarographie sont disponibles, le patient ne présente pas de contre-indication à une thrombolyse. Le patient est à 2h30 du début de la douleur thoracique. Nonobstant la nette diminution de cette douleur, la répétition de l’électrocardiogramme montre un tracé inchangé. Quelle stratégie de prise en charge faut-il privilégier ? (une seule réponse attendue)

Proposition A : pontage aorto-coronaire en urgence

Proposition B : intervention coronaire (angioplastie) percutanée

Proposition C : thrombolyse intraveineuse

Proposition D : prise de décision à différer car la douleur régresse

Proposition E : admission en USIC pour échocardiographie et dosage des troponines avant toute prise de décision

 

ChatGPT : En cas de syndrome coronaire aigu avec sus-décalage du segment ST, la stratégie de prise en charge la plus appropriée est généralement la thrombolyse intraveineuse. En effet, dans ce contexte, il s'agit d'une occlusion aiguë de l'artère coronaire responsable, qui peut être traitée efficacement par thrombolyse en raison de la proximité de la survenue de la douleur thoracique (moins de 3 heures). La thrombolyse est une méthode rapide et peu invasive qui consiste à administrer un médicament qui dissout le thrombus responsable de l'occlusion coronaire. Cependant, la thrombolyse ne convient pas à tous les patients et peut entraîner des effets secondaires potentiellement graves, tels qu'hémorragies, donc une évaluation minutieuse de la faisabilité et des risques de cette stratégie est requise.

 

>> MAUVAISE REPONSE

La bonne réponse était : B

 

Commentaire du Pr Gabriel Steg : La base informationnelle de ChatGPT n’est visiblement pas à jour, mais cela est aisé à corriger et le sera dans les nouvelles itérations d’IA.

 

Question 7 - Le SMUR dépose le patient directement dans la salle de coronarographie. Une angioplastie avec pose d’une endoprothèse (stent) est effectuée sur l’artère coronaire droite. Les suites sont simples et le patient va bientôt regagner son domicile. L’échocardiographie montre une séquelle contractile avec hypocinésie inféro-latérale du ventricule gauche dont la fraction d’éjection est à 52%. Vous souhaitez contrôler les facteurs de risque cardiovasculaire. Quelles sont les propositions exactes ? (une ou plusieurs réponses exactes)

Proposition A : un sevrage tabagique définitif réduit le risque de nouvel infarctus chez ce patient

Proposition B : les statines réduisent la mortalité dans la situation de ce patient

Proposition C : l’arrêt des substituts nicotiniques réduit le risque de nouvel infarctus chez ce patient

Proposition D : la reprise de la pratique du vélo comme activité physique chez ce patient est contre-indiquée les trois premiers mois

Proposition E : la réduction des apports alimentaires en acide gras mono et poly-insaturés permettra de normaliser le niveau de HDL-cholestérol de ce patient

 

ChatGPT : Les propositions exactes sont A et B.
Un sevrage tabagique définitif réduit effectivement le risque de nouvel infarctus chez ce patient. Il est prouvé que le tabagisme est un facteur de risque majeur pour les maladies cardiovasculaires.
Les statines réduisent également la mortalité dans la situation de ce patient. Les statines sont des médicaments qui réduisent la quantité de cholestérol dans le sang et peuvent donc aider à prévenir les maladies cardiovasculaires.
Il est probablement préférable de ne pas recommencer la pratique du vélo dans les trois premiers mois après l'intervention, bien que ce ne soit pas une contre-indication absolue. Il est toujours conseillé de consulter un médecin pour savoir quoi faire dans ce type de situation.

En ce qui concerne les autres propositions, l'arrêt des substituts nicotiniques peut aider à réduire les symptômes de sevrage, mais il n'a pas été prouvé qu'il réduise directement le risque de nouvel infarctus. Quant à la réduction des apports alimentaires en acides gras mono et poly-insaturés, elle peut aider à réduire le niveau de mauvais cholestérol (LDL), mais il n'est pas sûr que cela permettra de normaliser le niveau de HDL-cholestérol. Il est important de discuter avec un médecin pour savoir comment contrôler les facteurs de risque de manière appropriée.

 

>> BONNE REPONSE (A et B)

 

Question 8 - Le patient est traité par une association de ramipril, bisoprolol, aspirine, ticagrélor et atorvastatine. Dans les semaines qui suivent, vous le revoyez en consultation au cours de laquelle, à deux reprises, vous constatez une pression artérielle à 155/92 mmHg aux deux bras. A propos de la pression artérielle chez ce patient, quelles propositions sont exactes ? (une ou plusieurs réponses exactes)

Proposition A : il peut s’agir d’un effet blouse blanche

Proposition B : on peut confirmer l’hypertension artérielle par l’automesure tensionnelle

Proposition C : il peut s’agir d’une hypertension artérielle à bas risque

Proposition D : il peut s’agir d’une hypertension artérielle réfractaire

Proposition E : le choix du traitement par ramipril n’est pas adapté au contrôle de la pression artérielle chez ce patient

 

ChatGPT : Proposition B : on peut confirmer l'hypertension artérielle par l'automesure tensionnelle. Proposition E : le choix du traitement par ramipril n'est pas adapté au contrôle de la pression artérielle chez ce patient.
L'effet blouse blanche peut effectivement jouer un rôle dans la mesure de la pression artérielle, mais il est nécessaire de la confirmer à l'aide de mesures à domicile. Une mesure de la pression artérielle à 155/92 mmHg aux deux bras suggère une hypertension artérielle, qui n'est généralement pas considérée comme à bas risque. L'hypertension artérielle réfractaire désigne une hypertension artérielle qui ne peut être contrôlée par un traitement médicamenteux approprié. Dans ce cas, il peut être nécessaire de changer de traitement pour contrôler la pression artérielle. Le ramipril est un inhibiteur de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (ACE), qui peut être efficace pour contrôler la pression artérielle, mais il peut ne pas être suffisant chez certaines personnes, ce qui peut nécessiter d'ajouter ou de changer de médicament.

 

>> MAUVAISE REPONSE

La bonne réponse était : A et B

 

Commentaire du Pr Gabriel Steg : ChatGPT a répondu B et E, mais dans le commentaire indique que la réponse A était également plausible. Il s’agit à mon sens d’un bug aisé à corriger. La réponse E n’est pas totalement erronée au sens strict. Si le traitement antihypertenseur n’est pas suffisant pour contrôler l’HTA, il doit être changé et donc ramipril seul ne peut plus être le traitement. La réponse du strict point de vue du langage n’est pas erronée. Cela ne veut pas dire que le ramipril est délétère ou devrait être interrompu, mais qu’une monothérapie antihypertensive par ramipril n’est pas adaptée… On touche à nouveau aux limites de l’ambiguïté des questions et des réponses pour une IA.

 

Question 9 - L’hypertension artérielle est confirmée par automesure tensionnelle et un syndrome d’apnées obstructives du sommeil est mis en évidence puis appareillé. Les chiffres de pression artérielle sont contrôlés après majoration de la dose de ramipril. Un an plus tard, le ticagrélor est stoppé. Un an encore plus tard (deux après l’infarctus), il se présente aux urgences pour dyspnée et palpitations évoluant depuis une semaine. L’électrocardiogramme montre une fibrillation atriale à 150 battements/minute. La pression artérielle est à 130/80 mmHg aux deux bras, la saturation en oxygène est normale, il n’y a ni douleur thoracique ni signe d’insuffisance cardiaque. La troponinémie est inférieure au seuil de détection ; la fonction rénale est normale ainsi que l’ionogramme sanguin. Quelle est votre stratégie immédiate ? (une ou plusieurs réponses exactes)

Proposition A : cardioversion électrique sous anesthésie générale

Proposition B : anticoagulant oral direct

Proposition C : arrêt du beta-bloquant

Proposition D : coronarographie en urgence

Proposition E : réintroduction du ticagrélor

 

ChatGPT : La stratégie immédiate pour ce patient dépend de plusieurs facteurs, tels que la durée de l'évolution des palpitations et de la dyspnée, la fréquence cardiaque et le mécanisme de la fibrillation atriale.
Proposition B (anticoagulant oral direct) est une réponse possible, car le patient présente une fibrillation atriale, ce qui le rend à risque de formation de caillots et d'accidents vasculaires cérébraux. L'anticoagulant oral direct peut aider à prévenir ces complications.
Proposition A (cardioversion électrique sous anesthésie générale) est également une réponse possible, car la cardioversion électrique peut être utilisée pour convertir une fibrillation atriale en un rythme sinusal normal. Cependant, cette approche peut entraîner une interruption temporaire de l'anticoagulation et un risque de complications.
Proposition C (arrêt du bêtabloquant) peut être considéré, mais seulement si le médecin pense que le bêtabloquant peut être impliqué dans la fibrillation atriale.
Proposition D (coronarographie en urgence) n'est pas une réponse immédiate appropriée pour ce patient, car il n'y a pas de signes d'insuffisance cardiaque ni de douleur thoracique, ni de signes de dommages cardiaques.
Proposition E (réintroduction du ticagrélor) n'est pas non plus une réponse appropriée, car le ticagrélor a été stoppé un an auparavant et il n'y a pas de preuve que cela ait un impact sur la fibrillation atriale.

 

>> MAUVAISE REPONSE

La bonne réponse était : B

 

Commentaire du Pr Gabriel Steg : La cardioversion ne peut être une réponse « immédiate » et par conséquent ChatGPT s’est fait piéger ici.

 

Question 10 – Quels éléments prenez-vous en compte pour décider ou non la poursuite du traitement par anticoagulant oral direct ? (plusieurs réponses possibles)

Proposition A : le rétablissement du rythme sinusal

Proposition B : l’unicité de cet épisode de fibrillation atriale

Proposition C : l’antécédent d’infarctus du myocarde

Proposition D : l’absence de thrombus à l’échographie transoesophagienne

Proposition E : l’hypercholestérolémie

 

ChatGPT : Pour décider de la poursuite ou non d'un traitement par anticoagulant oral direct, plusieurs facteurs sont pris en compte. Ceux-ci peuvent inclure :

  • Le rétablissement du rythme sinusal, étant donné que l'anticoagulation est souvent nécessaire en cas de fibrillation atriale pour réduire le risque de formation de caillots sanguins.

  • L'historique médical du patient, notamment l'existence d'un antécédent d'infarctus du myocarde, qui peut augmenter le risque de formation de caillots sanguins.

  • Les résultats de tests complémentaires, tels que l'échographie transœsophagienne, qui peut aider à détecter la présence de thrombus.

  • La gravité et la fréquence des épisodes de fibrillation atriale, car un traitement anticoagulant peut être plus ou moins long selon le cas.

  • Les autres facteurs de risque, tels que l'hypercholestérolémie, qui peuvent augmenter le risque de formation de caillots sanguins.

Il est important de considérer l'ensemble de ces facteurs pour prendre une décision éclairée quant à la poursuite ou non du traitement par anticoagulant oral direct.

 

>> MAUVAISE REPONSE

La bonne réponse était : A et C

 

Commentaire du Pr Gabriel Steg : Je ne vois pas comment A peut être une bonne réponse, car chez un coronarien hypertendu, ; le score chads2vasc2 est à 2, et donc une indication formelle a l’anticoagulation au long cours, indépendamment du retour ou pas en rythme sinusal.

 

Question 11 - Ce patient vous interroge sur le risque d’être porteur d’un anévrisme aortique (il vient de perdre un de ses collègues d’une rupture d’un anévrisme de l’aorte abdominale sous-rénale). A la palpation, vous n’avez pas perçu de masse abdominale. Quels éléments justifient le dépistage d’un anévrisme de l’aorte abdominale chez ce patient ? (une ou plusieurs réponses exactes)

Proposition A : le fait qu’il s’agisse d’un homme âgé de plus de 60 ans

Proposition B : la présence de facteurs de risque vasculaire

Proposition C : ses antécédents familiaux

Proposition D : l’existence de lésions athéroscléreuses dans un autre territoire

Proposition E : l'apnée du sommeil appareillée

 

ChatGPT : Proposition A : le fait qu’il s’agisse d’un homme âgé de plus de 60 ans
Proposition B : la présence de facteurs de risque vasculaire
Proposition C : ses antécédents familiaux
Ces trois propositions peuvent justifier le dépistage d'un anévrisme de l'aorte abdominale chez ce patient. En effet, l'âge avancé, les facteurs de risque vasculaire (tels que le tabagisme, l'hypertension artérielle, le diabète, l'obésité, etc.) et les antécédents familiaux peuvent tous être des facteurs de risque pour le développement d'un anévrisme de l'aorte. Cependant, le dépistage doit être effectué sur la base d'une évaluation complète du patient, y compris une évaluation clinique et des tests d'imagerie appropriés.
Proposition D : l’existence de lésions athéroscléreuses dans un autre territoire
Proposition E : l'apnée du sommeil appareillée
Ces deux propositions ne sont pas nécessairement des indicateurs de risque d'anévrisme de l'aorte abdominale. Bien que les lésions athéroscléreuses puissent être un facteur de risque pour la santé vasculaire en général, elles ne sont pas nécessairement associées à un risque accru d'anévrisme de l'aorte. De même, l'apnée du sommeil appareillée peut être un facteur de risque pour la santé cardiovasculaire, mais elle n'est pas spécifique pour l'anévrisme de l'aorte.

 

>> MAUVAISE REPONSE

La bonne réponse était : D

 

Commentaire du Pr Gabriel Steg : Il n’y a pas d’étude qui ait à ma connaissance démontré de façon formelle qu’un dépistage d’AAA est indispensable chez tout patient porteur de lésions d’athérosclérose et se traduise par un bénéfice clinique pour les patients dépistés. Cela n’est certainement pas une erreur de le faire, mais la réponse à la question est discutable.

 

Question 12 - Le fait qu’il s’agisse d’un homme porteur de facteurs de risque vasculaire présentant une atteinte athéromateuse dans un autre territoire vasculaire (coronaire chez ce patient) justifie la réalisation d’un examen de dépistage. Par quel moyen allez-vous rechercher cet anévrisme ? (une seule réponse attendue)

Proposition A : radiographie de l’abdomen sans préparation

Proposition B : artériographie de l’aorte abdominale

Proposition C : échocardiographie trans-oesophagienne

Proposition D : échographie de l’aorte abdominale

Proposition E : scanner thoraco-abdominal

 

ChatGPT : L'échographie de l'aorte abdominale est le moyen le plus fréquemment utilisé pour rechercher un anévrisme de l'aorte abdominale. Les autres techniques, telles que la radiographie de l'abdomen, l'artériographie de l'aorte abdominale et l'échocardiographie trans-œsophagienne, peuvent être utilisées pour une visualisation plus détaillée ou pour des indications spécifiques, mais elles sont moins couramment utilisées pour le dépistage initial. Le scanner thoraco-abdominal peut également être utilisé pour le dépistage de l'anévrisme de l'aorte abdominale, mais il est généralement réservé pour les cas complexes ou pour la confirmation diagnostique.

 

>> BONNE REPONSE (D)

 

Question 13 - L’échographie de l’aorte abdominale a mis en évidence un anévrisme de l’aorte abdominale sous-rénale de 37 mm de diamètre antéropostérieur. Quelles mesures pouvez-vous envisager face à la découverte de cet anévrisme ? (une ou plusieurs réponses exactes)

Proposition A : traitement endo-luminal

Proposition B : traitement chirurgical

Proposition C : surveillance échographique annuelle

Proposition D : traitement médical par inhibiteur calcique

Proposition E : arrêt des anticoagulants

 

ChatGPT : L'apparition d'un anévrisme de l'aorte abdominale peut représenter un risque potentiel de rupture, ce qui peut entraîner des conséquences graves pour la santé. Les options de traitement incluent la chirurgie, le traitement endoluminal, la surveillance échographique annuelle, et, dans certains cas, le traitement médical par inhibiteur calcique. Le choix de la stratégie de traitement dépendra de plusieurs facteurs, tels que la taille de l'anévrisme, son emplacement, la présence de maladies associées et le risque de rupture.
En ce qui concerne l'arrêt des anticoagulants, cela pourrait être considéré dans certaines situations, mais ce n'est généralement pas une stratégie de traitement recommandée pour l'anévrisme de l'aorte abdominale. Il est important de discuter avec le médecin de la patient de toutes les options de traitement pour déterminer la meilleure approche pour chaque cas individuel.

 

>> MAUVAISE REPONSE

La bonne réponse était : C

 

Commentaire du Pr Gabriel Steg : ChatGPT n’est visiblement pas informé des recommandations de prise en charge des AAA…et de l’importance des calibres et de leur évolution.

 

Question 14 - Le patient a été perdu de vue. Trois ans plus tard, ce patient se présente aux urgences pour la survenue de douleurs abdominales. La pression artérielle est mesurée à 168/74 mmHg aux deux bras ; il est apyrétique. Il est en rythme sinusal à 76 battements/min. La seule anomalie à l'examen clinique est un abdomen douloureux à la palpation douce. Quelle stratégie diagnostique adoptez-vous ? (une seule réponse attendue)

Proposition A : échographie de contrôle et avis chirurgical en urgence

Proposition B : scanner abdominal et avis chirurgical en urgence

Proposition C : artériographie aortique et avis chirurgical en urgence

Proposition D : artériographie au bloc opératoire en préalable à une cure chirurgicale en urgence

Proposition E : laparotomie exploratrice en urgence sans examen complémentaire

 

ChatGPT : En présence de douleurs abdominales soudaines chez un patient antérieurement diagnostiqué avec un anévrisme de l'aorte abdominale, il est important de rechercher une rupture de cet anévrisme qui peut être une urgence vitale. Dans ce cas, la stratégie diagnostique appropriée est une évaluation rapide et complète, qui peut inclure une échographie abdominale et un scanner abdominal pour évaluer la présence de signes de rupture de l'anévrisme. En cas de suspicion de rupture, une artériographie aortique pourrait être nécessaire pour confirmer le diagnostic et déterminer la localisation et la gravité de la rupture. Cependant, en cas d'urgence, la laparotomie exploratrice peut être le choix le plus approprié pour permettre une intervention immédiate et un traitement adéquat. En résumé, la proposition B (scanner abdominal et avis chirurgical en urgence) ou la proposition D (artériographie au bloc opératoire en préalable à une cure chirurgicale en urgence) sont les options les plus appropriées dans ce cas.

 

Sachant qu'une seule réponse est attendue, que choisiriez-vous entre la proposition B et la proposition D ?

 

ChatGPT : Dans ce cas, il est recommandé de réaliser un scanner abdominal en urgence (proposition B) pour évaluer l'état de l'anévrisme de l'aorte abdominale et évaluer les éventuelles complications associées. En cas de suspicion de rupture ou de déchirure de l'anévrisme, un avis chirurgical en urgence peut être requis.
L'artériographie aortique (proposition D) peut être réalisée en préparation à une intervention chirurgicale, mais elle n'est pas généralement considérée comme l'examen de premier choix pour évaluer l'état d'un anévrisme dans ce contexte, car elle nécessite un bloc opératoire et est associée à un risque accru de complications. En présence de douleurs abdominales et de signes suggérant une rupture ou une déchirure de l'anévrisme, un scanner abdominal en urgence est généralement considéré comme plus approprié.

 

>>BONNE REPONSE (B)

 

>>TOTAL 

Au final, ChatGPT a obtenu 4 bonnes réponses sur les 13 auxquelles il a répondu.

 

L’analyse du Pr Steg
Le score relativement faible obtenu par ChatGPT est à nuancer car certaines questions peuvent être jugées ambiguës ou critiquables et il est déjà impressionnant que ChatGPT soit en mesure de discuter les réponses aux différentes questions du dossier et de les argumenter, à fortiori si on considère qu’il y a au moins 4 bonnes réponses et si on prend en compte que les évolutions attendues dans un avenir proche vont considérablement améliorer la performance de ce type d’IA et que ChatGPT a la faculté d’apprendre des manuels rapidement et de façon complète. Faire lire les ouvrages de référence en cardiologie va rapidement transformer les performances de ce type d’IA, non seulement sur des pathologies relativement simples comme l’infarctus du myocarde mais encore plus sur des pathologies plus complexes.
On peut s’attendre à ce que dans les années à venir, les nouvelles générations d’IA fassent bien mieux que les étudiants en médecine… A nous de nous organiser pour utiliser ce qui doit être vu comme un outil bien plus qu’un concurrent.

 

Suivez Medscape en français sur Twitter.

Suivez theheart.org | Medscape Cardiologie sur Twitter.

Inscrivez-vous aux newsletters de Medscape : sélectionnez vos choix

 

Commenter

3090D553-9492-4563-8681-AD288FA52ACE
Les commentaires peuvent être sujets à modération. Veuillez consulter les Conditions d'utilisation du forum.

Traitement....