
Le nombre de personnes âgées de 60 ans ou plus devrait doubler d'ici 2050 . Les préoccupations concernant la prévention ou l'atténuation des problèmes de santé liés au vieillissement suscitent naturellement un grand intérêt. Récemment, plusieurs études ont identifié des facteurs liés au mode de vie et des approches cliniques susceptibles de ralentir le déclin de la mémoire.
Impact du mode de vie
Les résultats d'une vaste étude de population indiquent que six comportements sains ralentissent le déclin cognitif, indépendamment du statut génétique ApoE4. [1] Après ajustement des facteurs de santé et socio-économiques, les chercheurs ont constaté que les modes de vie « favorables » étaient associés à un déclin de la mémoire plus lent que la moyenne sur une décennie. Le régime alimentaire sain est le facteur qui eu l’impact positif le plus important, suivi par des activités de stimulation cognitive et l'exercice physique. Les participants (n = 29 072 ; âge moyen 72,2 ans ; 48,5% de femmes ; 20,4% de porteurs de l'ApoE4) avaient une fonction cognitive normale au départ.
Par rapport au groupe avec un mode de vie « défavorable », le déclin de la mémoire par année d'âge supplémentaire était plus lent dans les groupes au mode de vie « favorables » (0,007 point [IC 95 %, 0,005-0,009] ; p < 0,001) et au « mode de vie moyen » (0,002 point [IC 95 %, 0,000-0,003] ; p = 0,033). Le déclin de la mémoire s'est produit plus rapidement chez les participants porteurs de l'ApoE4 (0,002 point/an [IC à 95 %, 0,001-0,003] ; p = 0,007). Cependant, les participants porteurs de l'ApoE4 qui avaient un mode de vie favorable ou moyen ont présenté un déclin de la mémoire plus lent (0,027 point [IC à 95 %, 0,023-0,031] et 0,014 [IC à 95 %, 0,010-0,019], respectivement) par rapport à ceux qui avaient un mode de vie défavorable. Les participants ayant un mode de vie favorable ou moyen étaient respectivement 90 % et 30 % moins susceptibles de développer une démence ou un déclin cognitif léger comparativement à ceux qui présentaient un mode de vie défavorable.
Exercices brefs de haute intensité
Une autre recherche récente a montré que même de courtes périodes d'exercice peuvent contribuer à protéger contre le déclin cognitif. [2] Dans cette petite étude portant sur des adultes en bonne santé, 6 minutes de cyclisme de haute intensité ont permis d’augmenter les niveaux circulants du facteur neurotrophique issu du cerveau (Brain-Derived Neurotrophic Factor, BDNF) ─ une protéine clé impliquée dans la mémoire, la neuroplasticité et l'apprentissage. Cette augmentation était plus importante que celle associée à des périodes plus longues de cyclisme modéré ou de jeûne.
L'étude a porté sur 12 hommes (n = 6) et femmes (n = 6) en bonne santé et en bonne forme physique, âgés de 20 à 40 ans. Les chercheurs ont évalué les niveaux de BDNF circulants après un jeûne de 20 heures, un cyclisme léger prolongé (90 minutes), un cyclisme à haute intensité de courte durée (6 minutes) et une combinaison de jeûne et d'exercice. Les activités de 6 minutes d'exercice de haute intensité se sont avérées être les plus efficaces ; elles ont augmenté chaque mesure de BDNF circulant de quatre à cinq fois plus que l'exercice prolongé de faible intensité. Le jeûne n'a eu aucun effet sur les paramètres du BDNF.
Photobiomodulation transcrânienne
Au-delà des interventions sur le mode de vie, une nouvelle étude a montré que la thérapie par lumière laser non invasive peut améliorer la mémoire à court terme chez les jeunes adultes. [3] Les chercheurs ont comparé l'effet de la photobiomodulation transcrânienne (tPBM) de 1064 nm administrée pendant une session de 12 minutes sur le cortex préfrontal droit à celui de trois autres bras de traitement : l'administration de la même intervention au cortex préfrontal gauche, l'administration de l'intervention à une fréquence plus basse et une intervention fictive.
Les participants qui ont reçu le tPBM 1064 nm dans le cortex préfrontal droit ont montré une amélioration allant jusqu'à 25% dans les tâches liées à la mémoire par rapport aux autres groupes. Les participants qui ont reçu le traitement ciblé se sont souvenus de quatre à cinq objets testés, tandis que ceux qui ont reçu les autres traitements ne se sont souvenus que de trois à quatre objets.
« Micro-éveils » et consolidation de la mémoire
Le lien entre le sommeil et la mémoire est un autre sujet de recherche actuel. Une étude réalisée sur des souris et publiée dans la revue Nature, suggère que de brefs réveils pendant le sommeil pourraient être bénéfiques. [4]
Les "micro-éveils" étaient liés au renforcement de la mémoire. Selon les auteurs, plus les sujets sont "éveillés" pendant un micro-éveil, meilleure est la consolidation de la mémoire. Les résultats indiquent que, même si le sommeil agité n'est pas considéré comme "bon", se réveiller brièvement pourrait être une partie naturelle des phases de sommeil liées à la mémoire et pourrait même indiquer un sommeil de qualité.
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Source image : Medscape
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Citer cet article: Dans l’Actu : ralentir le déclin de la mémoire - Medscape - 10 févr 2023.
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