Cas clinique : paresthésies, ataxie et steppage bilatéral chez un jeune patient 

Dr Guillaume Davido

Auteurs et déclarations

7 février 2023

La prise en charge doit être pluridisciplinaire bien qu’aucune prise en charge ne soit clairement établie pour l’intoxication au protoxyde d’azote.

La littérature reste néanmoins assez unanime pour rapporter qu’une supplémentation en vitamine B12 avec arrêt du protoxyde d’azote est nécessaire. [4]

La surveillance neurologique reste évidente compte-tenu des complications neurologiques rapportées, ainsi qu’addictologiques évidement. La mise en place d'une rééducation est recommandée. [5]

À noter que le potentiel addictogène du protoxyde d’azote est controversé, certaines études soutenant que ce produit n’est pas addictif, au même titre que d’autres produits tel que l’alcool. [6] Mais d’autres auteurs ont décrit un syndrome de sevrage classique. [7]

Enfin, la prise en charge chirurgicale est parfois oubliée, mais il est important de ne pas banaliser les lésions dermatologiques induites par le froid du gaz. En effet, une mauvaise prise en charge peut entraîner une thrombose vasculaire et une ischémie cutanée progressive jusqu’à la nécrose du tissu.[8]

Nouvelle hospitalisation

Vous revoyez le patient six mois plus tard alors qu’il est à nouveau hospitalisé en neurologie pour des troubles bien plus sévères. Il présente à nouveau les troubles neurologiques évoqués initialement lors de sa première hospitalisation, mais il décrit désormais une gêne respiratoire avec disparition des réflexes ostéo-tendineux. De plus, le patient rapporte des troubles sphinctériens sous forme d’incontinence urinaire et anale nécessitant un sondage vésical.

L’EMG (électromyogramme) montre une atteinte démyélinisante et axonale avec perte neuronale secondaire et l’IRM cérébromédullaire retrouve une moelle cervico-dorsale hétérogène avec des hyper signaux centraux en T2 non rehaussés par le gadolinium.

Le bilan biologique rapporte à nouveau une carence en vitamine B12 (à 130 μg/L) et une hyperhomocystéinémie à 50 μmol/L (normale entre 0 à 15).

Un traitement par immunoglobulines en intraveineuses à été débuté, sans efficacité.

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