Etats-Unis — La FDA a donné son feu vert à la commercialisation de l'élacestrant (Orserdu®, Stemline Therapeutics, Inc) comme traitement du cancer du sein avancé ou métastatique ER-positif, HER2-négatif, muté ESR1 ayant progressé après au moins une ligne d’hormonothérapie chez les hommes ou les femmes ménopausées.
La FDA a également octroyé une AMM au test compagnon Guardant360 CDx pour identifier les patient.es susceptibles de répondre au traitement, selon le communiqué de presse de l’agence.
L’agent dégradant le récepteur aux œstrogènes (SERD) qui, à la différence du fulvestrant, est disponible par voie orale, a été approuvé sur la base de l'essai de phase 3 EMERALD qui a inclus 478 hommes et femmes ménopausées présentant un cancer du sein ER-positif, HER2-négatif dont environ la moitié présentait des mutations ESR1.
Les patients avaient progressé après une ou deux lignes antérieures d’hormonothérapie, dont une contenant un inhibiteur de CDK4/6.
Les participants pouvaient également avoir reçu une ligne antérieure de chimiothérapie dans le cadre d'un cancer du sein avancé ou métastatique.
Les participants ont été randomisés 1:1 pour recevoir soit l'élacestrant 345 mg par voie orale une fois par jour, soit l’hormonothérapie choisie par l'investigateur, qui comprenait le fulvestrant ou un inhibiteur d'aromatase.
Chez les 228 patient.es (48%) avec mutations de l'ESR1, la survie médiane sans progression (PFS) était de 3,8 mois avec l'élacestrant contre 1,9 mois dans le groupe fulvestrant ou inhibiteur d'aromatase (hazard ratio, 0,55 ; P = 0,0005). Les investigateurs n’ont observé aucune différence statistiquement significative de SSP chez les patient.es qui ne présentaient pas la mutation.
Une bonne comparaison ?
Dans un article de Medscape.com publié en juin, les experts ont exprimé des inquiétudes quant au choix du bras contrôle dans l'étude EMERALD. Des monothérapies ont été utilisées alors que les associations thérapeutiques sont de plus en plus courantes ce qui « peut avoir conduit à un groupe de comparaison de qualité inférieure », ont déclaré les Drs Timothée Olivier, Hôpital universitaire de Genève, Suisse, et Vinay Prasad, Université de Californie San Francisco, dans un éditorial accompagnant l'article.
Les investigateurs de l'étude EMERALD ont reconnu que le groupe contrôle posait problème, notant qu'aux « États-Unis et en Europe, la thérapie combinée avec le fulvestrant – au lieu de monothérapies – est de plus en plus utilisée comme traitement de deuxième intention [standard de soins] ».
Cependant, l'objectif de l'étude « était de comparer un nouveau traitement endocrinien par rapport aux traitements endocriniens actuellement disponibles », et non des associations de traitements, ont justifié les chercheurs.
De plus, « l'avantage de l'élacestrant par rapport au fulvestrant et aux IA dans notre essai de monothérapie... suggère que son utilisation comme traitement endocrinien de prédilection dans les futures études d'association de première ligne sera une stratégie prometteuse. »
Une surveillance lipidique nécessaire
Les effets indésirables les plus fréquents de l'élacestrant, survenant chez au moins 10 % des patients, sont les suivants : douleurs musculo-squelettiques, nausées, augmentation du cholestérol, augmentation des AST, augmentation des triglycérides, fatigue, diminution de l'hémoglobine, vomissements, augmentation des ALT, diminution du sodium, augmentation de la créatinine, baisse de l'appétit, diarrhée, maux de tête, constipation, douleurs abdominales, bouffées de chaleur et dyspepsie.
La notice du produit indique que l'élacestrant « peut provoquer une hypercholestérolémie et une hypertriglycéridémie » et qu’il est nécessaire de « surveiller le profil lipidique avant de commencer le traitement et périodiquement par la suite ».
La dose recommandée d'élacestrant est la dose de l'essai, soit 345 mg par voie orale prise au moment du repas une fois par jour jusqu'à progression de la maladie ou intolérance.
Cet article a été publié initialement sur Medscape.com sous l’intitulé : FDA OKs Elacestrant for ESR1+ Advanced, Metastatic Breast Cancer Traduit par Aude Lecrubier.
Suivez Medscape en français sur Twitter.
Suivez theheart.org | Medscape Cardiologie sur Twitter.
Inscrivez-vous aux newsletters de Medscape : sélectionnez vos choix
Crédit image de Une : Stemline A Menarini Group Company
Actualités Medscape © 2023
Citer cet article: La FDA approuve l'élacestrant pour le traitement du cancer du sein avancé ER+, HER2-, ESR1 + - Medscape - 3 févr 2023.
Commenter