Présentation
Un homme de 60 ans s'est présenté pour des douleurs dorsales qui duraient depuis six mois ; il faisait également état d'une perte de poids de plus de 5 kg en trois mois. L'anamnèse était globalement sans particularité (pas de maladies associées, pas d'abus d'alcool ni de nicotine).
Examens et diagnostic
Lors de l'examen d'admission, l'homme d'apparence pâle n'était pas sensible à la douleur dans la région de la colonne vertébrale lombaire. L'examen clinique de l'abdomen était sans particularité, de même que le toucher rectal.
Le diagnostic de laboratoire a révélé un taux d'hémoglobine de seulement 84 g/l, raison pour laquelle une transfusion sanguine a été effectuée.
La radiographie a montré le tassement de plusieurs corps vertébraux.
L'échographie montrait plusieurs lésions à faible écho dans le foie, indiquant la présence de métastases.
Une biopsie du foie guidée par ultrasons a permis de diagnostiquer un mélanome métastatique.
Suivi et évolution
Comme on soupçonnait une métastase d'un mélanome cutané, un examen approfondi de la peau a été effectué mais s'est révélé négatif. Le patient a également nié tout antécédent de taches noires sur la peau. Ni l'examen ophtalmologique, ni la coloscopie n'ont révélé de résultats significatifs. En raison de selles goudronneuses fréquentes, une gastroscopie a été effectuée ; une seule « tache » superficielle de 3×2,5 cm avec des dépôts noirâtres sur la muqueuse gastrique a été observée. L'examen histologique a révélé une tumeur infiltrante qui s'est avérée être un mélanome. Une tomographie par émission de positrons au 18-fluorodésoxyglucose (TEP) du corps entier a révélé plusieurs lésions dans le foie et les os.
Le diagnostic final des médecins est celui d’un mélanome de l'estomac avec métastases hépatiques et osseuses multiples (stade IV). Le patient est décédé cinq mois après le diagnostic de la tumeur. [1]
Discussion
Le mélanome des muqueuses est un sous-type très rare. Il représente environ 1% de tous les mélanomes et se trouve principalement dans la région de la tête et du cou (p. ex. dans la muqueuse buccale), mais aussi dans la région anorectale, ainsi que dans le tractus génital. Les mélanomes des muqueuses sont nettement plus souvent amélanotiques que les mélanomes cutanés.
Outre les muqueuses buccales et génitales, d'autres zones plus cachées, comme les sinus, peuvent être touchées. Les mélanomes primaires du tractus gastro-intestinal sont particulièrement rares.
Souvent, les patients ne présentent aucun symptôme au moment du diagnostic. Certains mélanomes provoquent des démangeaisons ou se font remarquer par un saignement. Le premier symptôme d'un mélanome des muqueuses peut par exemple être un saignement de nez.
En l'absence de lésions pigmentées, il existe un risque élevé d'erreur de diagnostic [1]. Le diagnostic souvent retardé ainsi que la forte malignité rendent le pronostic des patients défavorable. La plupart des mélanomes primaires du tractus gastro-intestinal sont découverts lors d'autopsies.
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Source : Dreamstime
Medscape © 2023
Citer cet article: Étude de cas : dorsalgie et perte de poids chez un homme de 60 ans - Medscape - 6 févr 2023.
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