France — Selon une étude française, les événements indésirables (EI) psychiatriques surviennent à une fréquence de 1,70/personne-année parmi les enfants traités par un antipsychotique. Une majorité est considérée comme étant associée au traitement [1]. Il s’agit principalement d’agressivité ou d’agitation et de troubles de l’humeur.
Les auteurs engagent les cliniciens à avoir conscience du risque en cas de prescription d’un antipsychotique, et d’évaluer systématiquement la survenue de ces événements, notamment dans les premiers mois suivant son initiation. D’autres études plus larges seraient utiles pour confirmer l’incidence observée, et pour mieux comprendre les mécanismes qui sous-tendent ces manifestations.
Pourquoi est-ce important ?
L’utilisation des antipsychotiques se développe dans la population pédiatrique pour le traitement de différentes pathologies psychiatriques, psychotiques ou non, certaines prescriptions ayant lieu dans le cadre d’une utilisation hors AMM. Aussi, le risque d’EI se pose. Si beaucoup de travaux ont décrit les troubles notamment hormonaux ou métaboliques liés à cet usage, ceux consacrés aux EI de type psychiatrique sont plus rares au sein de cette population. Afin d’évaluer l’ampleur de ces prescriptions et leur tolérance, des chercheurs français ont conduit une étude observationnelle multicentrique.
Méthodologie
L’étude française ETAPE est une étude prospective observationnelle multicentrique qui a inclus des enfants qui venaient d’être placés sous antipsychotiques pour des symptômes psychotiques ou non psychotiques. Ils ont utilisé une échelle spécifique (Pediatric Adverse Events Rating Scale – PAERS) pour rechercher et identifier les EI durant les visites médicales qui ont eu lieu à l’issue de chacun des quatre premiers trimestres de traitement.
Principaux résultats
Au total, l’étude a inclus 190 patients (âge moyen 12 ans, 70,8 % de garçons). Les principales indications étaient la schizophrénie et autres troubles psychotiques (30 %), les troubles du comportement, du contrôle des impulsions et de la conduite (19,2 %), les troubles du spectre autistique et les troubles de la personnalité (10,8 % pour chacun). Ils avaient en moyenne une maladie de sévérité moyenne (selon le score Clinical Global Impressions Scale – CGI-S) et un impact modéré de la maladie sur leur fonctionnement social (selon le score Children Global Assessment Scale – CGAS).
Les deux molécules les plus prescrites étaient la rispéridone et l’aripiprazole (52,5 % et 30,8 % respectivement). Dans un quart des cas, un autre médicament psychotrope était prescrit (un anxiolytique dans 35 % des cas et un autre antipsychotique dans 26 % des cas).
Au total, 2 447 EI ont été rapportés sur les 12 mois. Parmi eux, 15,3 % étaient des EI psychiatriques, dont 55,9 % étaient attribués au médicament, soit un taux d’incidence des EI psychiatriques de 1,70/personne-année [1,40-2,01]. L’apparition du premier événement psychiatrique a principalement été observée au cours du premier trimestre (49,46 %), puis s’est montrée moins fréquente à mesure que la durée de traitement progressait (23,79 %, 15,77 % et 10,96 % au cours des 2, 3 et 4e trimestre respectivement).
Les principaux EI psychiatriques étaient les comportements extériorisés tels que l’agressivité ou l’agitation (22,7 %), les changements d’humeur (18,4 %) et les idées ou comportements suicidaires (11,8 %). Aucune association n’a été observée entre le sexe, la nature de la pathologie, sa sévérité ou son impact sur le fonctionnement social et la présence d’EI psychiatriques.
Cet article a initialement été publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape
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Crédit de Une : Dreamstime
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Citer cet article: Antipsychotiques : attention aux événements indésirables psychiatriques chez les enfants - Medscape - 23 févr 2023.
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