Bruxelles, Belgique – Le 4 février est la journée internationale du cancer, l'occasion de faire le point sur le cancer du sein masculin. Alors que la mortalité due au cancer du sein chez les femmes a considérablement diminué au cours des dernières années, la survie des hommes souffrant de cancer du sein n'a pas progressé depuis 30 ans selon une étude publiée par le Journal of the National Cancer Institue (NCI) [1].
Pour José Leone (Boston, États-Unis) et coll. les avancées du dépistage, de la détection précoce et du traitement ont permis de transformer le pronostic des cancers du sein chez les femmes. Mais qu'en est-il des 1 % de cancers du sein diagnostiqués chez des hommes ? Parce que les campagnes de dépistage sont exclusivement limitées aux femmes, les cancers diagnostiqués chez l'homme sont découverts à des stades plus avancés. Autre inégalité entre les sexes : rares sont les essais cliniques menés chez les hommes qui sont donc traités par extrapolation en se fondant sur les essais conduits chez les femmes, sans que l'on soit certain d'une efficacité identique, dans la mesure où il existe des différences physiologiques entre les deux sexes et que la biologie des tumeurs pourrait aussi ne pas être identique.
Une étude rétrospective de grande envergure
Pour en savoir plus sur le devenir des hommes atteints de cancer du sein, José Leone et coll. ont mis en place une étude rétrospective de grande envergure sur 8 481 hommes dont le pronostic a été analysé selon la période où leur cancer a été diagnostiqué : 1988-1997, 1998-2007 et 2008-2017. Les auteurs ont analysé l'évolution de la survie spécifique au cancer du sein (SCS) et celle de la survie globale (SG).
Durant ces trois périodes, la survie spécifique du cancer du sein à cinq ans s'est établie respectivement à 83,69 %, 83,78 % et 84,41 % dans les trois sous-groupes définis. Aucune différence significative entre les trois périodes n'a donc été notée.
Une analyse séparée pour chacun des quatre stades du cancer du sein ne montre d'amélioration significative quelle que soit l'atteinte au moment du diagnostic. Les auteurs notent toutefois une tendance – certes non significative – à une légère amélioration pour les stades III et IV, ce qui pourrait suggérer, selon eux, un effet bénéfique des adaptations des chimiothérapies utilisées. Ces cancers à des stades plus avancés sont en effet le plus souvent traités par chimiothérapie.
La survie globale après 5 ans a, pour sa part, progressé passant de 64,61 % à 67,31 % puis 69,05 %, selon les 3 périodes analysées (hazard ratio, 0,99 ; IC à 95 % : 0,98-0,99 ; P = 0,009). Mais les auteurs estiment que cette progression au cours du temps est cohérente avec l'amélioration de l'espérance de vie dans la population générale, et ne serait donc pas liée au traitement du cancer.
José Leone et coll. reconnaissent des limites à leur étude : absence d'informations sur les autres traitements reçus et limitation du suivi à cinq années seulement. Reste que pour faire des progrès dans ce domaine particulier du cancer du sein chez l'homme, il est essentiel de mettre en place des études spécifiques réunissant les cas diagnostiqués dans plusieurs pays afin d'obtenir des données potentiellement significatives.
Cet article a initialement été publié sur Mediquality.net, membre du réseau Medscape
Suivez Medscape en français sur Twitter.
Suivez theheart.org |Medscape Cardiologie sur Twitter.
Inscrivez-vous aux newsletters de Medscape : sélectionnez vos choix
LIENS :
Étude de cas : est-ce vraiment un carcinome mammaire ductal ?
Crédit de Une : Dreamstime
Actualités Medscape © 2023
Citer cet article: Cancer du sein masculin : en 30 ans, la survie ne s’est pas améliorée - Medscape - 2 févr 2023.
Commenter