France — Chez les nourrissons de moins de 12 mois, le réseau RENACOQ (réseau hospitalier de surveillance de la coqueluche) a rapporté 35 cas de coqueluche en 2020 (dont 11 en ambulatoire, diagnostiqués chez le médecin généraliste) et 4 cas en 2021. Ces chiffres sont les plus bas jamais enregistrés depuis 2010 dans cette population particulièrement à risque. [1,2]
Répit épidémiologique
Deux pics épidémiques avaient été précédemment observés, en 2012-2013 (293-266 cas) et en 2017 (162 cas). Entre 2013 et 2021, 993 nourrissons de moins de 12 mois avaient été hospitalisés en raison de la coqueluche, dont 604 nourrissons de moins de 3 mois (66 %) trop jeunes pour avoir bénéficié d’une primo-vaccination complète.
Au total, six pics épidémiques ont été répertoriés en France : en 1997, 2000, 2005, 2009, 2012-2013, et enfin en 2017. Chez les enfants et adolescents de moins de 17 ans, les plus grands nombres de cas de coqueluche ont été rapportés en 2000 (709 cas) et en 2012 (509 cas).
Conséquence directe des mesures sanitaires contre le COVID-19
En 2019, le nombre de cas rapportés reflétait une situation de creux entre deux cycles épidémiques naturels de la maladie. Depuis, s’ajoute l’impact positif des mesures sanitaires contre la pandémie de Covid-19. À noter, ce faible nombre de cas rapportés depuis le début de la pandémie de Covid-19 n’est pas lié à un taux de participation plus faible des établissements hospitaliers du réseau de surveillance, ni à un biais de notification.
Une infection souvent d’origine familiale
La coqueluche est une maladie très contagieuse due aux bactéries du genre Bordetella (Bordetella pertussis et Bordetella parapertussis), à l’origine de complications graves voire mortelles chez les nourrissons. Entre 1996 et 2012, 33 enfants de moins de 3 mois sont décédés à l’hôpital des suites de la coqueluche.
Dans une étude portant sur 2 524 cas de coqueluche déclarés entre 1996 et 2012 chez des nourrissons de moins de 6 mois, les parents étaient responsables de près de la moitié des contaminations (41 à 57 %), la fratrie étant à l’origine de 17 à 24 % des infections. [1,2,3]
Importance de la vaccination des femmes enceintes et des nourrissons
La politique vaccinale contre la coqueluche repose sur notamment sur :
La vaccination recommandée de la femme enceinte, à partir du 2ème trimestre de grossesse en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée, pour protéger le nouveau-né et le nourrisson par transfert placentaire d’anticorps maternels.
La vaccination obligatoire du nourrisson, dès l’âge de 2 mois, puis l’administration de rappels tout au long de sa vie.
Une stratégie de cocooning, avec la vaccination des personnes de l’entourage proche du nourrisson : père, fratrie… et la mère si elle n’a pas été vaccinée pendant la grossesse. [1,2,3]
Cet article a initialement été publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape
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Citer cet article: Quand le COVID fait chuter le nombre de cas de coqueluche - Medscape - 23 janv 2023.
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