Norvège, Espagne – Une équipe hispano-norvégienne a développé un score de risque de cancer du sein à quatre ans minimisant les risques de faux-positifs, à partir des données du programme de dépistage norvégien. L’étude présentée à l’occasion de l’European Breast Cancer Conference (EBCC) révèle par ailleurs un impact majeur de l’activité physique [1].
L’efficacité des programmes généralisés de dépistage du cancer du sein reste controversée du fait de la balance entre la réduction de la mortalité et ses effets indésirables (faux positifs, surdiagnostics et surtraitements). Afin d’améliorer la balance bénéfices-risques du dépistage du cancer du sein, plusieurs études ont proposé des stratégies de dépistage personnalisé fondées sur le risque individuel de cancer du sein.
Afin de déterminer le poids des différents facteurs de risque de cancer du sein, Javier Louro et coll. (Barcelone, Espagne) ont conduit une étude rétrospective auprès d’environ 57 500 femmes dépistées dans le cadre du programme BreastScreen dans quatre régions norvégiennes entre 2007 et 2019 et suivies jusqu’en 2022. BreastScreen Norway est un programme national qui invite toutes les femmes âgées de 50 à 69 ans à passer une mammographie tous les deux ans.
Déterminer les rapports de risque
Les auteurs ont utilisé un modèle de régression de Cox pour déterminer les rapports de risque ajustés de différents paramètres : l’âge, la densité mammaire, les antécédents familiaux de cancer du sein, l’indice de masse corporelle, l’âge de la ménopause, la consommation d’alcool, l’activité physique, les grossesses, l’exposition à des traitements hormonaux de la ménopause, et les antécédents personnels de maladie bénigne du sein. Les informations sur ces différents paramètres étaient utilisées pour définir un risque absolu de cancer du sein à quatre ans.
Dans ce modèle, le risque de cancer du sein à quatre ans variait de 0,22 % à 7,43 % et il s’établissait en médiane à 1,10 %. Lors de l’étape de validation, les auteurs ont constaté que leur modèle surestimait légèrement le risque avec un rapport attendu/observé de 1,1 et une aire sous la courbe de 63 %.
Dans ce modèle, c’est la densité mammaire qui était dotée du poids le plus important. Le quartile avec la plus haute densité mammaire était associé à une augmentation du risque de 71 %. Un antécédent personnel de pathologie mammaire bénigne était associé à un surrisque de 55 %. Une consommation de plus de 10 unités d’alcool par mois était corrélée à un risque plus majoré de 14 %.
Les chercheurs ont par ailleurs souligné que l’impact de l’activité physique était plus important qu’attendu. Dans cette cohorte, faire plus de quatre heures d’exercice physique par semaine était associé à réduction du risque de cancer du sein à quatre ans de 35 %. Ce facteur n’est généralement pas, jusqu’à présent, inclus dans les modèles prédictifs de risque de cancer du sein. L’exposition à un traitement hormonal de la ménopause était, pour sa part, associée à un surrisque de 30 %.
Pour les auteurs, ce modèle peut permettre de concevoir un dépistage personnalisé visant à en réduire les inconvénients et à en augmenter les avantages. Par exemple, une personne à faible risque pourrait se voir proposer un dépistage par mammographie standard tous les trois ou quatre ans au lieu de deux ans. Une personne présentant un risque moyen pourrait se voir proposer un dépistage par mammographie 3D avancée tous les deux ans, tandis que les personnes présentant un risque élevé pourraient se voir proposer un nouveau test de dépistage par mammographie ou IRM tous les ans.
Cet article a initialement été publié sur Mediquality.net, membre du réseau Medscape
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Crédit de Une : Dreamstime
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Citer cet article: Un modèle de dépistage personnalisé du cancer du sein pourrait améliorer la survie et réduire le surdiagnostic - Medscape - 19 janv 2023.
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