Que sait-on du nouveau sous-variant d’Omicron XBB.1.5 ?

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

16 janvier 2023

Monde — Que sait-on à ce stade de la propagation et de la dangerosité du nouveau sous-variant d’Omicron XBB.1.5, aussi appelé Kraken ?

XBB.1.5 est « le sous-variant le plus transmissible qui ait été détecté à ce jour », a expliqué la Pre Maria Van Kerkhove, responsable technique de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) lors d’une conférence de presse début janvier.

Au 11 janvier, XBB.1.5 était détecté dans 38 pays, dont la France (moins de 1%), mais il s’est, pour l’instant, principalement propagé aux États-Unis. Selon les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), il représentait 27,6 % des cas dans le pays au 7 janvier 2023, contre environ 2 % début décembre. Il est très répandu dans le Nord-Est des EU, où il représente désormais plus de 70 % des cas.

Une forte transmissibilité

Le 11 janvier, l’OMS a publié un état des connaissances sur la transmissibilité, la capacité d’échappement immunitaire et la dangerosité de XBB.1.5 [1].

L’analyse de l’OMS a porté sur 5 288 séquences du sous-variant Omicron XBB.1.5 signalées dans 38 pays du 22 octobre 2022 au 11 janvier 2023. La plupart des séquences provenaient des États-Unis d'Amérique (82,2 %), du Royaume-Uni (8,1 %) et du Danemark (2,2 %).

Il en ressort que le variant présente un avantage de croissance. « D'après ses caractéristiques génétiques et les estimations du taux de croissance précoce, XBB.1.5 pourrait contribuer à l'augmentation de l'incidence des cas », indique l’OMS qui souligne, qu’aux Etats-Unis, une augmentation de 1% à 8 % a été observée entre le 28 novembre et le 18 décembre 2022 ainsi qu’ « une augmentation très rapide » dans la partie nord-est des Etats-Unis d'Amérique.

Un sous-variant résistant aux anticorps

Il n'existe actuellement aucune donnée sur l'efficacité du vaccin contre le XBB.1.5 dans le monde réel.

En revanche, concernant les capacités d’échappement immunitaire, « avec les variants BQ.1, les variants XBB sont les variants les plus résistants aux anticorps à ce jour », note l’OMS.

En utilisant des tests de neutralisation de virus pseudotypés, il est démontré que XBB.1.5 a des capacités d’échappement immunitaire tout autant que XBB.1, le sous-variant Omicron présentant le plus grand nombre d'évasions immunitaires à ce jour.

L’OMS précise aussi que les sérums d'individus présentant une infection par BA.5 (93% des variants détectés en France actuellement) après trois ou quatre doses des premiers vaccins à ARNm (BNT162b2 ou ARNm-1273) n'induisent pas de titres de neutralisation élevés contre XBB.1.5.

Pas d’indication de sévérité

Il n'y a pas encore de données indiquant si le sous-variant entraîne des infections plus ou moins sévères que ses prédécesseurs. L’évaluation de la gravité de l’infection à XBB.1.5 est en cours mais « XBB.1.5 n'est porteur d'aucune mutation connue pour être associée à une modification potentielle de la sévérité », explique l’OMS.

En conclusion, l’OMS précise que cette première analyse doit être reçue avec prudence car « les estimations de l'avantage de croissance ne proviennent que d'un seul pays, les États-Unis d'Amérique ».

 

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