Autotests détectant le COVID-19 et la grippe : quid de leur utilité ?

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

5 janvier 2023

France — Alors qu’aux États-Unis, un premier autotest détectant le Covid-19, la grippe et le virus respiratoire syncytial (kit du laboratoire Labcorp) a reçu le feu vert de la FDA en juin dernier, en France plusieurs sociétés commencent tout juste leur commercialisation.

Si près d’une vingtaine d’autotests détectant à la fois le Covid et la grippe figurent sur la liste des tests autorisés par le Ministère de la santé, seuls quelques-uns semblent aujourd’hui disponibles en pharmacie et sont utilisés par les professionnels de santé.

Parmi ces autotests, certains ont été développés par des sociétés françaises comme celui de Toda Pharma, une société basée à Strasbourg ou l’autotest COV-GRIP® d’AAZ.

Ces autotests, qui détectent le Covid mais aussi les antigènes protéiques des nucléocapsides de la grippe A et de la grippe B, s’appuient sur le même principe que les tests antigéniques de détection du SARS-CoV-2. Un prélèvement est réalisé dans le nez à l’aide d’un coton tige. L’écouvillon est ensuite placé dans une solution pendant une minute puis quelques gouttes sont déposées sur le test. Les résultats sont obtenus à partir d’un seul prélèvement en 15 minutes avec un taux de fiabilité oscillant entre 96 et 99 %.

Distinguer la grippe du Covid : quel intérêt ?

La Haute Autorité de Santé s’est penchée sur le sujet il y a deux ans. Dans un avis publié en octobre 2020, elle a considéré qu’il y avait un intérêt à rechercher la grippe, le VRS et le SARS-CoV-2 mais seulement dans certaines conditions : au cours des périodes épidémiques hivernales, en cas de symptômes et si le résultat est utile pour déterminer la prise en charge et/ou un isolement.

Ces tests seraient donc recommandés chez les adultes hospitalisés ou arrivant aux urgences, les résidents en EHPAD et les jeunes enfants.

« À l’hôpital, que ce soit au cours de l’hospitalisation d’un patient adulte ou lors de son arrivée aux urgences, face à des symptômes évocateurs d’une infection respiratoire, il est important d’identifier spécifiquement le virus en cause pour isoler correctement le patient et entreprendre la prise en charge la plus adaptée », indique la HAS qui précise que « chez les enfants, au cours d’une hospitalisation, tous les virus respiratoires suspectés sont recherchés par l’équipe médicale par tests RT-PCR, avec une attention particulière à porter sur le virus respiratoire syncytial (VRS) responsable de la bronchiolite. En revanche aux urgences on privilégiera un test antigénique pour la recherche du SARS-CoV-2. Si l’enfant réside au sein d’une structure sociale ou médico-sociale et présente des symptômes d’une infection respiratoire, des tests antigéniques de recherche du SARS-CoV-2 et des virus grippaux sont réalisés afin de prendre les mesures d’isolement adaptées ».

À noter qu’en ville, « la recherche du SARS-CoV-2 et des virus grippaux par test antigénique chez les enfants présentant des symptômes d’une infection respiratoire est indiquée, notamment pour éviter le recours aux traitements antibiotiques si l’infection s’avérait d’origine virale ». 

Actuellement, ces tests ne sont pas remboursés mais selon les informations de France Info, la HAS réalise actuellement une évaluation du test « Toda Fluronadiag en vue d’un potentiel remboursement ».

 

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