France – Alors que l’épidémie de Covid-19 fait rage en Chine depuis la levée des restrictions liées à sa politique du zéro Covid, les gouvernements mettent en place des mesures pour éviter une nouvelle vague de contaminations dans leur propre pays et se préserver – tant que possible – d’un nouveau variant qui serait potentiellement très contaminant.
Après les Etats-Unis, l’Inde, le Japon et l’Italie, la France a pris, elle aussi, vendredi dernier des mesures de contrôle vis-à-vis des voyageurs en provenance de Chine, provoquant l’ire de Pékin. L’Europe se réunit, quant à elle, ce mercredi pour réfléchir à une stratégie commune.
A compter du 5 janvier 2023, test négatif exigé
Face à l’évolution de la situation sanitaire internationale, le Gouvernement français a annoncé la mise en place de mesures de contrôle pour les voyageurs en provenance de Chine, où la circulation du Covid-19 est actuellement importante (voir encadré). Après des échanges au niveau européen, il a ainsi été décidé de renforcer les mesures sanitaires aux frontières pour les passagers en provenance de la Chine, de la façon suivante :
- à compter du 1er janvier 2023, le port du masque est désormais obligatoire dans les avions en provenance de Chine ;
- à compter de cette même date, des tests PCR sont effectués à l’arrivée sur le territoire français. L’ensemble des prélèvements positifs fera l’objet d’un séquençage systématique à des fins de surveillance épidémiologique ;
- à compter du 5 janvier 2023, tous les passagers en provenance de Chine par un vol direct ou avec escale devront obligatoirement présenter le résultat négatif d’un test antigénique ou PCR de moins de 48 heures.
A l’attention des voyageurs à destination de la Chine, la France a recommandé en début de semaine aux voyageurs de reporter leur voyage, en l’absence d’un motif essentiel, tout particulièrement pour les personnes fragiles et immunodéprimées. Le cas échéant, « il est recommandé de disposer d’un schéma vaccinal complet et à jour contre le Covid-19 et de respecter les gestes barrières ».
Quid des touristes positifs en provenance de Chine ? Ils seront « identifiés » et recevront « des consignes pour leur isolement », a assuré François Braun lors d’un déplacement à l’aéroport Charles de Gaulle, dimanche dernier.
Pékin se fâche tout rouge
Après les Etats-Unis, le Japon, le Canada et plusieurs pays européens dont la France, l'Australie a annoncé à son tour dimanche qu'un test négatif au Covid-19 serait obligatoire pour les voyageurs en provenance de Chine à compter du 5 janvier. Le Maroc a annoncé purement et simplement l'interdiction de l'entrée sur son territoire à tous les voyageurs en provenance de Chine à compter du 3 janvier.
Pékin a condamné mardi 3 janvier la décision d'une douzaine de pays d'imposer des tests Covid-19 aux voyageurs en provenance de Chine, indique France Info. Le régime pourrait prendre des « contre-mesures » en représailles. Une porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mao Ning, a dénoncé des mesures « dénuées de base scientifique » et considéré que « certaines pratiques sont inacceptables ».
Objectif des tests : identifier un variant potentiellement dangereux
Interrogée sur les déclarations de la Chine, la Première ministre, Elisabeth Borne, a estimé sur franceinfo mardi que le gouvernement était « dans son rôle en protégeant les Français ». Le ministre de la Santé a précisé, de son côté, que les contrôles ne visent pas tant à empêcher des citoyens de rentrer sur notre territoire » mais qu’il s’agit d’un « contrôle plus scientifique » de façon à suivre de façon extrêmement précise les différents variants » - sachant que le variant Omicron est, pour l’instant, majoritaire en Chine.
Interrogé sur France Inter lundi, le Dr Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Poincaré à Garches et référent Covid, a confirmé que les tests effectués dans les aéroports serviront essentiellement au « séquençage » afin d’identifier à un potentiel nouveau variant. « L’idée est d’être dans une surveillance active », a-t-il affirmé.
La Chine pourrait arriver à 25 000 décès par jour autour du 23 janvier
Selon les estimations Airfinity, une société britannique de données sur la santé, environ 9 000 personnes en Chine meurent probablement chaque jour du Covid-19.
Le nombre de décès cumulés en Chine depuis le 1er décembre a probablement atteint 100 000 et le nombre d'infections s'est élevé à 18,6 millions, a indiqué l’entreprise dans un communiqué diffusé fin décembre, précisant qu'elle utilise une modélisation basée sur les données des provinces chinoises avant la mise en œuvre des récents changements dans la déclaration des cas.
Airfinity prévoit que les infections au Covid en Chine atteindront leur premier pic le 13 janvier avec 3,7 millions de cas par jour. La firme s'attend à ce que le nombre de décès atteigne un pic le 23 janvier, autour de 25 000 par jour.
De fait, la société britannique s'attend à 1,7 million de décès à travers la Chine d'ici la fin avril, selon son communiqué.
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Crédit de Une : Dreamstime
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Citer cet article: Explosion du COVID-19 en Chine : la France met en place des mesures sanitaires pour les voyageurs - Medscape - 4 janv 2023.
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