Inactivité physique : la facture risque de monter en flèche d’ici 2030

Nathalie Barrès

Auteurs et déclarations

4 janvier 2023

Genève, Suisse — Alors que l'activité physique constitue l'une des résolutions les plus classiques des débuts d'années, une étude a évalué le coût à l'horizon 2030 - soit dans 7 ans - de l'inactivité en termes de coûts de soin et la facture s'annonce salée.

300 milliards de dollars

Une étude a évalué l’impact sanitaire et économique de sept maladies non transmissibles majeures et troubles de santé mentale associés à l’inactivité physique. [1]

Si la pratique de l’activité physique n’évolue pas, les coûts de l’inactivité physique entre 2020 et 2030 seraient 300 milliards de dollars pour 500 millions de nouveaux cas de maladies non transmissibles majeures évitables.

Le poids de l’inactivité physique serait particulièrement élevé pour les maladies mentales et les cancers.

Si ces nouveaux cas de maladies non transmissibles majeures surviennent surtout dans les pays à revenus faibles à moyens, la contribution économique serait la plus forte dans les pays riches.

Pourquoi est-ce important ?

La plupart des pays ne respectent pas les engagements de développement durable pris dans le cadre des Nations Unies pour 2030 visant à réduire d’un tiers la mortalité prématurée due aux maladies non transmissibles. Les troubles liés à la santé mentale, exacerbés par la pandémie de COVID-19 sont également particulièrement préoccupants. Pour la première fois une étude estime les coûts potentiels actuels et futurs de soins de santé publique directs liés à l’inactivité physique à travers le monde. Cette étude apporte des informations clés concernant les coûts de santé de l’inactivité pour 7 pathologies majeures. Ces données peuvent permettre aux décideurs politiques de disposer de preuves pour orienter des investissements visant à augmenter le niveau d’activité physique des populations.

Méthodologie

Entre 2020 et 2030 (11 ans), les coûts directs de santé publique des maladies non transmissibles et des problèmes de santé mentale ont été estimés à partir des données sanitaires et économiques de 194 pays. Les maladies incluses étaient les maladies coronariennes, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète de type 2, l’hypertension, le cancer (sein, côlon, vessie, endomètre, œsophage, estomac, rein), ainsi que la démence et l’anxiété/dépression chez les adultes de 18 ans et plus. L’inactivité était définie par la non atteinte des objectifs d’activité physique définie par l’Organisation Mondiale de la Santé à savoir la réalisation chaque semaine d’au moins 150 minutes d’activité physique modérée en aérobie ou au moins 75 minutes d’activité physique intense en aérobie ou toutes combinaisons équivalentes.

Principaux résultats

Entre 2020 et 2030, 499,2 millions de nouveaux cas de maladies non transmissibles majeures évitables se produiraient à travers le monde selon les analyses. Sans modification de la prévalence de l’inactivité physique, les coûts directs des soins de santé liés à l’inactivité physique seraient de 301,8 milliards de dollars US.

L’immense majorité des nouveaux cas serait liée à l’hypertension (47 %), suivie de l’anxiété/dépression (43 %), puis dans une moindre mesure par la démence (3 %), les coronaropathies (3 %), le diabète de type 2 (2 %), puis les cancers (1 %) et les AVC (1 %).

En revanche, toutes ces maladies n’impactent pas les coûts de la même manière. La plus forte contribution aux dépenses reviendrait à la dépression (environ 25 %), mais la démence qui ne représentait que 3 % des cas évitables constituerait 22 % des dépenses de soins. De même, le cancer qui ne représentait que 1 % des cas évitables contribue à hauteur de 15 % de l’ensemble des coûts directs liés aux soins.

Enfin, alors que 74 % des cas incidents de maladies non transmissibles surviennent dans les pays à revenu faible et moyen, 63 % des coûts économiques seraient supportés par les pays à revenu élevé.

Principale limite

Par manque de données au niveau mondial, la définition de l’inactivité physique était particulièrement étroite. De fait, les coûts seraient d’autant plus élevés si une définition plus large était considérée. Les auteurs préconisent d’utiliser cette version élargie pour de futures études.

 

Cet article a initialement été publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape

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LIENS :

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