France – Cette année encore, le 1er janvier signe le début du Dry January – un mouvement qui propose aux Français, et à tout ceux qui le souhaitent, de faire une pause dans leur consommation d’alcool. L'initiative gagne année après année un peu plus d’adeptes [1]. Mode d’emploi.
Des bénéfices sur la santé
Venu d’outre-Manche, le défi de janvier – Dry January – s’est installé dans les habitudes des Français·e·s et janvier rime désormais de plus en plus avec sobriété. Cette année encore, tous les participant.es qui souhaitent s’engager dans cette pause avec l'alcool seront accompagné·e·s par un collectif de structures – qui grossit en nombre – mobilisées pour leur proposer des conseils, astuces, témoignages...
En plus d’associations, fédérations, sociétés savantes, mutuelles, groupements de patients et collectivités, Dry January est rejoint cette année par l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris. « L’établissement hospitalier de la capitale rejoint ainsi toutes les organisations investies pour faire de cette campagne de santé publique un grand élan collectif » explique le communiqué.
Il est vrai que les bénéfices sur la santé d’une réduction de la consommation d’alcool sont prouvés : meilleur sommeil, regain d’énergie, meilleure concentration et perte de poids, « et à terme, une consommation d’alcool mieux maîtrisée, même plusieurs mois après janvier, même chez celles et ceux qui n’ont pas réussi complètement le défi ».
De quoi s’agit-il ?
La règle est simple : ne pas boire d’alcool à partir de l’heure de lever le 1er janvier, jusqu’à la fin du mois… et c’est tout! Il n’y a pas de bon point si on ne boit pas ni de mauvais si on boit : c’est à chacun·e de faire un choix personnel avec ses propres objectifs et d’en constater les bénéfices, explique le comité d’organisation. S’il arrive de céder au cours des 31 jours, il faut considérer que les contretemps font partie du défi et que tout l’intérêt est d’en apprendre plus sur soi-même pour les éviter.
A qui cela s’adresse-t-il ?
Essentiellement aux personnes qui réfléchissent à leur consommation d’alcool et souhaitent faire l’expérience d’une pause, mais attention Dry January n’est pas une campagne qui vise les personnes alcoolodépendantes car arrêter brusquement de boire pour une personne dépendante à l’alcool comporte des risques. Mieux vaut alors s’adresser à un·e professionnel·le de santé, idéalement un.e addictologue, préviennent les organisateurs.
Quel est l’état d’esprit de ce challenge ?
« C’est un challenge positif, ludique et collectif, à relever en famille, entre ami·e·s ou entre collègues, mais aussi de façon individuelle. Chacun est libre de le relever à sa manière ! » explique le Pr Amine Benyamina, psychiatre, addictologue, président de la Fédération française d’addictologie, du Respadd et d’Addict’aide.
Il faut l’envisager comme l’occasion de donner du répit à notre corps et de réaliser que l’on peut profiter autrement de moments de convivialité, juste après les fêtes de fin d’année, parce qu’elles sont parfois synonyme d’excès. « L’objectif n’est bien évidemment pas d’interdire, de culpabiliser ou de faire la morale, mais bien d’analyser nos capacités de contrôle » précise-t-il.
La démarche se veut non culpabilisante. « Le meilleur objectif est celui d’une pause complète pendant tout le mois de janvier, cependant si quelques écarts arrivent c’est l’occasion de réaliser les motivations qui ont conduit à consommer » ajoute le Pr Mickael Naassila, neurobiologiste de l’addiction à l’alcool, président de la Société française d’alcoologie, coordinateur du projet alcool conso science. Et ce d’autant que les résultats des études montrent que l’on en retire des bénéfices à long terme même si la pause n’a pas été totale. Une étude de 2019 réalisée par l’université du Sussex montre que, six mois après janvier, les participant·e·s au Défi De Janvier - Dry January consomment moins d‘alcool qu’avant. Le sentiment de prise de contrôle sur sa consommation, ressenti par 80 % des participant·e·s, continue bien au-delà de janvier.
Comment cela fonctionne en pratique ?
Il suffit de remplir le formulaire du Dry January 2023, soit essentiellement fournir une adresse email. Courant janvier, les participants recevront plusieurs emails par semaine avec des astuces, des histoires d’autres participant·e·s et des conseils pour les aider à répondre au défi !
Cinq types de soutien différents sont fournis aux participants au cours du mois:
Des messages de motivation pour continuer quand les choses se compliquent.
Un discours compréhensif sur le fait qu’il est courant de trouver difficile de ne pas boire en normalisant les difficultés, en minimisant tout sentiment d’échec, de honte ou de stigmatisation.
Des astuces, conseils et informations essentielles pour aider à surmonter les moments difficiles.
Des témoignages de personnes qui ont fait ce parcours avant et qui peuvent donner un aperçu d’un nouveau rapport à l’alcool voire d’une manière différente de vivre.
Un soutien social en mettant en avant le sentiment qu’il s’agit d’une expérience collective et que les participant·e·s ne sont pas seul·e·s.
Et après ? Ces cinq types de soutien se poursuivent au-delà du mois, grâce notamment à l’application Try Dry et au groupe Facebook, mais avec des messages évoluant pour refléter les changements vécus.
Pour en savoir plus et/ou s’inscrire pour participer : dryjanuary.fr
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Crédit image de Une : DryJanuary
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Citer cet article: Dry January : c’est reparti ! - Medscape - 2 janv 2023.
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