Bruxelles, Belgique — Une polémique autour du Snus a été relancée récemment alors qu’une photo d’un joueur de foot français en possession d’une petite boîte a fait le tour des réseaux sociaux. Quels sont les impacts de sa consommation ? Pourquoi est-il à la mode ?
Si le snus, ce tabac à sucer sous forme de poudre, est interdit depuis 1992 en Europe, il est en vente libre en Suède, pays dont il est originaire. Ce pays a d’ailleurs dû faire une croix sur son exportation pour pouvoir entrer dans l’Union Européenne.
Un tabac à la mode
Ce tabac qui se mâche traditionnellement depuis le 18e siècle en Suède, a la cote chez nous depuis quelques années. Présenté sous forme de sachet de poudre dans une petite boite, la poudre se place sous les gencives et commence à agir en la suçant. Si sa vente est interdite dans notre pays, il est cependant très facile de s’en procurer sur le web.
Ce tabac sans fumée est particulièrement consommé dans le milieu sportif car il augmenterait la vigilance, et améliorerait la coordination et les performances cognitives, ainsi que la fréquence cardiaque et la circulation sanguine. Par ailleurs, il n’impacterait pas les capacités respiratoires. Cependant ce produit n’est pas sans danger. Selon le toxicologue de la KULeuven Jan Tytgat interviewé par le quotidien belge 7 sur 7 : « L’acidité de la bouche est notamment perturbée par la forte base de nicotine présente, et peut même avoir un effet corrosif présentant un risque pour la région buccale. Le snus attaque les gencives et la salive moins acide peut faciliter le développement de bactéries. »
Une étude publiée dans le European Journal of Sport Science publiée en 2020 explique également que ce tabac sans fumée serait hautement addictif, et contiendrait trois fois plus de nicotine que dans une cigarette normale, comportant autant de composants carcinogènes que la cigarette.
L’enquête qui a été réalisée auprès de jeunes italiens âgés en moyenne de 22 ans, a révélé des modifications gingivales associées à des saignements gingivaux mais aussi une décoloration de la muqueuse. La moitié des utilisateurs habituels ont développé une dépendance au Snus. Chez les jeunes adultes italiens, explique l’étude, l’utilisation du tabac snus pourrait être un facteur de risque complémentaire pour la muqueuse buccale.
Par ailleurs, dans diverses études, des liens ont été établis entre les cancers du pancréas, de l’œsophage ainsi qu’avec des maladies cardiovasculaires. Dans de nombreux cas, des lésions bucco-dentaires ont été également constatées telles que récessions gingivales et déchaussement.
Le tabac des sportifs
Si Marcus Thuram au côté de Karim Benzema a donné l’impression de consommer ce tabac à mâcher dans l’avion pour le Qatar, d’autres joueurs de foot ont reconnu auparavant en avoir consommé comme Zlatan Ibrahimmovic ou encore Jamie Vardy.
Mais le milieu du foot n’est pas le seul à être impacté. Dans plusieurs pays, le tabac à chiquer et à sucer est très courant et associé à la montagne et aux sports de glisse comme le ski et le Hockey sur glace. En France mais également en Suisse, des campagnes de préventions ont d’ailleurs été lancées, mettant en garde des dangers et des publicités mensongères.
Le problème avec le tabac à chiquer précise le Dr Jean-Pierre de Mondenard, spécialiste du dopage, interviewé par le quotidien français Le Monde, « c’est qu’il est possible d’en prendre toute la journée sans être incommodé. La nicotine est absorbée de façon continue par les joues et les gencives. À long terme, bonjour les dégâts ! « Il n’y a que les contrôles qui marchent, avec des sanctions de suspension à la clé. Car tant que la nicotine ne sera pas recherchée dans les urines, les sportifs continueront d’en consommer, puisqu’ils ne risquent rien », conclut-il.
Cet article a initialement été publié sur Mediquality.net puis sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape.
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Crédit de Une : Dreamstime
Citer cet article: Le Snus a la cote chez les sportifs - Medscape - 16 déc 2022.
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