COVID-19 : les anticorps monoclonaux sont inefficaces contre les souches émergentes, selon l’EMA

Stéphanie Lavaud

Auteurs et déclarations

13 décembre 2022

Amsterdam, Pays-Bas La Task Force (ETF) de l'Agence européenne du médicament (EMA) a averti, vendredi dernier, que les anticorps monoclonaux actuellement autorisés pour le Covid-19 ont peu de chances d'être efficaces contre les souches émergentes de SRAS-CoV-2 [1].

Ces anticorps monoclonaux ont été conçus au cours des dernières années pour neutraliser le virus en se liant à la protéine spike située à sa surface. Cependant, « les souches émergentes présentent des mutations dans cette protéine qui peuvent réduire la capacité des anticorps à se lier à elles », prévient l’EMA.

Des études de laboratoire récentes montrent que les anticorps monoclonaux ciblant la protéine spike sont peu efficaces pour neutraliser les souches Omicron BA.4.6, BA.2.75.2 et XBB. « Les données montrent également que ces anticorps monoclonaux ne neutralisent pas de manière significative les souches BQ.1 et BQ.1.1, qui devraient devenir les souches dominantes dans l'UE au cours des prochaines semaines ».

Bien que l'on ne sache pas encore dans quelle mesure la réduction de l'activité neutralisante se traduit par une diminution des bénéfices pour les patients, « les professionnels de santé devront envisager des traitements alternatifs, en particulier si des sous-variants tels que BQ.1 et BQ.1.1 deviennent prévalents ».

Les antiviraux devraient rester efficaces

Les traitements antiviraux tels que Paxlovid (nirmatrelvir / ritonavir) et Veklury (remdesivir), qui ont des mécanismes d'action différents, devraient conserver leur activité contre les souches émergentes. Un message qui a été aussi relayé par la Pre Elisabeth Bouvet, présidente de la commission technique vaccination à la Haute Autorité de Santé (HAS), lors d’une conférence de presse la semaine dernière. Ces traitements sont autorisés dans l'UE pour les patients atteints de Covid-19 qui ne nécessitent pas d'oxygène supplémentaire et qui présentent un risque accru de voir leur maladie évoluer vers un Covid-19 sévère.

L'ETF encourage donc les États membres de l'UE à veiller à ce que les professionnels de la santé aient accès à ces traitements antiviraux pour les patients présentant un risque accru de développer un Covid-19 sévère, indique le communiqué.

 

Qui sont les anticorps monoclonaux concernés ?

Sur le territoire européen, les anticorps monoclonaux concernés sont au nombre de 4 : Evusheld (tixagevimab / cilgavimab), Regkirona (regdanvimab), Ronapreve (casirivimab / imdevimab) and Xevudy (sotrovimab). Parailleurs, les bithérapies casirivimab/imdevimab du laboratoire Roche et bamlanivimab/etesevimab du laboratoire Lilly France disposent d’une autorisation temporaire d’utilisation de cohorte (ATUc) pour le traitement du Covid-19.
Ces anticorps monoclonaux sont utilisés en curatif chez les patients positifs au Covid-19 qui sont à risque de maladie Covid-19 sévère mais sans nécessiter d’apport en oxygène. Certains sont aussi autorisés en prévention du Covid.

Aux Etats-Unis, la FDA a annoncé le 30 novembre dernier que le bebtelovimab n’était plus autorisé en utilisation d’urgence, car peu susceptible de neutraliser les sous variants BQ.1 and BQ.1.1. Cet anticorps monoclonal n’était pas approuvé en Europe.

 

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