Rappel Covid-19 : la HAS valide 2 nouveaux vaccins non ARNm

France– Alors que l’épidémie de Covid-19 repart en France avec des chiffres d’hospitalisations et de décès en hausse (voir encadré), la Haute Autorité de Santé (HAS) valide deux nouveaux vaccins pouvant être utilisés en rappel chez les adultes, à savoir VidPrevtyn® Beta de Sanofi/GSK et Nuvaxovid® de Novavax ^[1]. L’un et l’autre constituent une alternative aux vaccins bivalents à ARNm déjà disponibles (Cormirnaty® et SpikeVax®). La HAS profite de cette annonce pour battre le rappel en faveur de la vaccination chez les plus fragiles, en particulier à l’approche des fêtes de Noël, dans un contexte tendu.

Avis favorable pour utiliser le vaccin de Sanofi en rappel chez les adultes

La dernière version du vaccin de Sanofi (contenant un adjuvant de GSK), VidPrevtyn® Beta, a obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne le 10 novembre dernier. Il s’agit d’un vaccin conçu à partir de la protéine Spike (S) recombinante du SARS-CoV-2, et administré par voie intramusculaire selon un schéma vaccinal d'une seule dose de rappel.

Pour rendre son avis, la HAS s'est appuyée notamment sur les données disponibles, celles-ci « montrent un bon niveau de tolérance et d’efficacité en rappel », a considéré la Pre Elisabeth Bouvet, notamment contre les variants BA4/5. « Bien qu'encore limitées, ces données permettent d'envisager l'utilisation de ce vaccin en rappel chez les personnes de plus de 18 ans, quel que soit le vaccin utilisé en primovaccination », a ajouté la présidente de la commission technique vaccination à la HAS.

Le second vaccin à pouvoir être utilisé dans la campagne de rappel, selon la HAS, est Nuvaxovid® de Novavax. Intégré en décembre 2021 dans la stratégie de vaccination en primo-vaccination des adultes de 18 ans et plus, il a obtenu une extension d'AMM en rappel chez les adultes le 1^er septembre dernier et peut donc désormais être utilisé en rappel de la vaccination Covid. Il s'agit, là encore, d’un vaccin n’utilisant pas la technologie à ARNm, mais créé à partir d’une protéine recombinante qui utilise la protéine Spike (S) du SARS-CoV-2.

Administré par voie intramusculaire, ce vaccin peut être utilisé quel que soit le vaccin utilisé auparavant, en vaccination homologue ou hétérologue.  

Des alternatives en deuxième intention

En résumé, les adultes de 18 ans et plus ne souhaitant ou ne pouvant plus recevoir des vaccins à ARNm disposent donc désormais d’une alternative sous la forme de deux vaccins VidPrevtyn® Beta de Sanofi/GSK et Nuvaxovid® de Novavax.

A contrario, la HAS ne recommande pas le vaccin VLA2001®, développé par le laboratoire Valneva, qui a obtenu une AMM européenne le 24 juin 2022 pour la primovaccination contre la Covid-19 des adultes de 18 à 50 ans. Ses données d’efficacité, notamment contre les variants circulants actuellement, sont telles qu’il n’est « pas judicieux de lui accorder une place dans la stratégie vaccinale actuelle », a expliqué la Pre Bouvet, et ce d’autant qu’il y a désormais suffisamment de vaccins disponibles pour ceux qui ne souhaitent pas un vaccin à ARNm », a-t-elle considéré.   

Si la HAS se prononce donc positivement sur l'intégration dans sa stratégie vaccinale de deux nouveaux vaccins adaptés à la piqure de rappel, en les considèrant « comme efficaces et utiles pour répondre aux besoins des personnes réticentes aux vaccins à ARNm et à celles qui présentent une contre-indication », elle précise toutefois que ces deux vaccins sont à utiliser en seconde intention, et leur préfère les vaccins à ARNm bivalents (Cormirnaty® et et SpikeVax®).

« Le vaccin sauve des vies »

La HAS a profité de l’opportunité de l’intégration de ces 2 vaccins à l’arsenal vaccinal pour rappeler avec insistance l’importance de la vaccination pour les personnes à risque de formes graves et leur entourage (plus de 60 ans, femmes enceintes dès le 1^er trimestre, personnes fragiles de moins de 60 ans présentant des comorbidités, personnel soignant et personnes en contact avec des personnes fragiles). Et ce d’autant que la campagne de rappel automnal n’a pas connu un franc succès, a reconnu la Pre Dominique Le Guludec, « seulement 23% des 80 ans et plus, et 38% des 60-79 ans sont suffisamment protégés ». Pour qu'il produise son plein effet pour les fêtes de fin d'année, « le rappel, c’est maintenant », a martelé la présidente de la HAS.

Quand faire le rappel? « Pas la peine de compter le nombre de doses pour faire un rappel », a indiqué Elisabeth Bouvet. La règle, c’est 6 mois après la dernière dose si l’on a entre 60 et 79 ans, chez les personnes fragiles avec comorbidités, le personnel soignant et les femmes enceintes et 3 mois après la dernière dose pour les plus de 80 ans et les personnes immunodéprimées et plus généralement, attendre au moins 3 moins après une infection. 

Si les rappels sont fortement recommandés – par la HAS et sur des bases scientifiques –aux populations les plus à risque, cela n’exclut pas que la vaccination puisse s’ouvrir à une population plus large, a indiqué la Pre Le Guludec. Dans ce contexte de recrudescence de l’épidémie, le ministre de la Santé, François Braun, a, d'ailleurs, assuré ce vendredi sur BFMTV que « tout le monde peut se faire vacciner ». La vaccination« n'est pas réservée aux personnes à risque ou aux plus de 60 ans» a-t-il insisté, mais si cette population constitue la cible prioritaire.

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Citer cet article: Rappel Covid-19 : la HAS valide 2 nouveaux vaccins non ARNm - Medscape - 9 déc 2022.