France — Le ministère de la santé lance l’alerte : au cours des deux dernières semaines, au moins 8 enfants sans facteurs de risque identifiés ont été hospitalisés suite à une infection invasive à streptocoques du Groupe A (IISGA), parmi lesquels 2 sont décédés. En parallèle, trois adultes ont été hospitalisés dont un est aussi décédé [1].
Ce nombre de cas sévère est inhabituellement important même si l’Institut Pasteur signale sur son site que les infections invasives à Streptocoque A ont tendance à augmenter depuis les années 2000.
Les régions touchées par ces cas sont l’Occitanie, l’Auvergne-Rhône-Alpes, et la Nouvelle-Aquitaine mais plus globalement, une augmentation assez brutale des infections à streptocoques A courantes, comme les angines, les impétigos – une infection cutanée –, ou la scarlatine a été observée sur le territoire, touchant en particulier les enfants de moins de 10 ans, selon Santé Publique France.
« Les résultats provisoires des investigations épidémiologiques menées par Santé Publique France (SpF) et de caractérisation des souches par le Centre National de Référence (CNR) des streptocoques suggèrent que ces cas n’ont pas de lien entre eux et que ces signalements ne sont probablement pas dû à l’émergence d’une souche plus virulente mais plutôt à une augmentation inhabituelle du nombre de cas, en lien avec des souches différentes », indique le ministère.
L’augmentation des cas signalée en France a également été observée au Royaume-Uni où au moins neuf enfants sont décédés ces derniers jours, incitant les sociétés savantes à recommander de ne pas hésiter à prescrire des antibiotiques rapidement aux cas suspects. En France, « une saisine des sociétés savantes est en cours pour préciser les recommandations de prise en charge des cas et des personnes contacts, notamment dans le contexte actuel de tensions sur l’amoxicilline », précise la DGS.
Des investigations sont en cours au niveau national et international pour faire le point sur la situation.
Quelle prévention ?
Le ministère recommande de procéder à un Test Rapide d'Orientation Diagnostique (TROD) Streptocoque A devant une angine et à un prélèvement de gorge devant un tableau clinique de scarlatine, en cas de TROD négatif. « La scarlatine constitue la forme bénigne d'une infection à streptocoque. C'est un diagnostic clinique et un TROD négatif ne suffit pas à exclure une infection à streptocoque A. Elles peuvent évoluer vers des formes plus sévères et parfois réanimatoires constituant le syndrome du choc toxique », précise le ministère.
Le ministère rappelle également l’importance en cette saison hivernale des mesures barrière.
Concernant l’éviction, en collectivité, elle doit se poursuivre jusqu’à 2 jours après le début de l’antibiothérapie.
Pour les personnes contacts, il est préconisé de prescrire une antibioprophylaxie par voie générale aux cas contacts avec facteur de risque de développer une infection invasive (âge supérieur à 65 ans, varicelle évolutive, lésions cutanées étendues, toxicomanie IV, pathologie évolutive, prise importante de corticoïdes per os).
« Au regard d'une part de la gravité des cas, et d'autre part, de la survenue d'hospitalisations en réanimation de personnes contacts dans l'entourage familial des patients, il est nécessaire de surveiller l’apparition de tout signe clinique dans l’entourage du patient afin de permettre un diagnostic et un traitement précoces », conclut le DGS Urgent.
Quels signalements ?
Le ministère demande de signaler tout cas d'infection invasive à streptocoque A grave (c’est-à-dire nécessitant l’hospitalisation) à l’ARS et d’envoyer systématiquement au CNR les souches ou prélèvements positifs de cas d’infections invasives à streptocoque du groupe A.
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Crédit image de une : Dreamstime
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Citer cet article: Inquiétude après trois décès liés à des infections invasives à streptocoque A - Medscape - 7 déc 2022.
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