Présentation
Une patiente de 70 ans consulte à l'automne 2021 en raison de douleurs croissantes à la hanche et envisage de planifier une opération d'endoprothèse. Les radiographies préopératoires de la hanche et de la colonne vertébrale, suivies d'un scanner, ont amener à suspecter des métastases osseuses d'un carcinome mammaire ductal gauche invalidant diagnostiqué en 2017. Selon la Dre Marine Gauthier qui a rapporté ce cas, [1] les examens de contrôle réguliers après le traitement conservateur du sein n'avaient révélé aucun signe de récidive locale. En raison de la présence supposée de métastases, la patiente a été transférée dans le service de sénologie.
Examens cliniques
La patiente de 70 ans présente un bon état général. Le tissu glandulaire est épaissi dans la zone de l'ancien lit de la tumeur (observé à la palpation). On note une douleur battante dans la région de la colonne vertébrale et des vertèbres lombaires. On rapporte également :
Hypercalcémie (calcium corrigé : 2,60 mmol/l)
Valeur CRP élevée (24,4 mg/l) et
Taux de filtration glomérulaire abaissé (64,7 ml/min/1,73 m2)
Hémogramme partiel sans particularité
L’échographie mammaire est sans particularité à droite, avec des modifications cicatricielles sans signe de récidive à gauche
La mammographie indique des calcifications bénignes à droite, modifications cicatricielles à gauche comme à l'échographie.
Les résultats du scanner montrent des métastases ostéolytiques diffuses avec fractures multiples dans la colonne vertébrale, les vertèbres lombaires et les côtes des deux côtés, ostéolyses menaçant la stabilité dans la colonne vertébrale 4 et dans la région du col du fémur droit. Pas de métastases ganglionnaires ou viscérales.
La scintigraphie du squelette montre une activité métabolique accrue dans plusieurs corps vertébraux, dans les côtes et les os du bassin.
Diagnostic suspecté et traitement
En raison de la suspicion de métastases osseuses du carcinome mammaire, la patiente a reçu un traitement antirésorptif à base d'acide zolédronique, ainsi qu'un traitement antidouleur à base de métamizole, de patch de fentanyl et d'hydromorphone HCl en tant que médication à la demande. Comme traitement de la tumeur, les oncologues ont également recommandé une radiothérapie palliative et symptomatique des principales lésions. Afin d'étudier les caractéristiques moléculaires et biologiques des métastases, une microbiopsie assistée par scanner d'une métastase de la colonne vertébrale a été réalisée au préalable. Cependant, le résultat de l'examen des tissus a été une grande surprise. Il ne s'agissait pas d'une métastase du carcinome mammaire, mais d'un myélome multiple (myélome isolé à chaînes légères).
Sur la base de ce résultat, l'indication d'une thérapie systémique et, le cas échéant, d'une thérapie de consolidation à haute dose, a été posée. Les trois premiers mois du traitement contre le myélome ont été bien supportés par la patiente, la médication a pu être appliquée en fonction de la dose.
Discussion
Dans le cas de cette patiente, tout indiquait une métastase osseuse du carcinome mammaire connu, du point de vue de la morphologie visuelle. Tant au niveau de la morphologie du scanner que de la scintigraphie du squelette, le schéma des zones atteintes correspondait au tableau d'une métastase osseuse. Sans la biopsie assistée par scanner, il se serait probablement écoulé encore un certain temps avant que le diagnostic correct et le traitement correspondant soient établis. « Même s'il ne s'agit probablement que de cas très isolés, cela vaut la peine de procéder à une confirmation histologique en cas de métastases présumées », conclut l’auteure.[1]
Inscrivez-vous aux newsletters de Medscape : sélectionnez vos choix
Suivez Medscape en français sur Twitter , Facebook et Linkedin .
Source : Dreamstime
Medscape © 2022
Citer cet article: Étude de cas : est-ce vraiment un carcinome mammaire ductal ? - Medscape - 28 déc 2022.
Commenter