L’EMA recommande de restreindre l'utilisation des inhibiteurs de JAK en raison d’effets secondaires graves

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

4 novembre 2022

Amsterdam, Pays-Bas —L’agence européenne du médicament (EMA) recommande de restreindre l'utilisation des inhibiteurs de Janus kinase (JAK) prescrits dans plusieurs troubles inflammatoires chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde, l’arthrite psoriasique, l’arthrite idiopathique juvénile, la spondylarthrite axiale, la rectocolite hémorragique, la dermatite atopique et l’alopécie areata pour minimiser le risque d'effets secondaires graves associés à ces molécules[1].

Ces effets secondaires comprennent des troubles cardiovasculaires (principalement des IDM), des thromboses, des cancers (carcinomes cutanés) et des infections graves, notamment des tuberculoses et des zonas.

Pour quatre groupes de patients, l'EMA préconise que ces médicaments ne soient utilisés que si aucune alternative thérapeutique n'est disponible :

-les personnes âgées de 65 ans ou plus ;

-celles présentant un risque accru de problèmes cardiovasculaires majeurs (tels que crise cardiaque ou accident vasculaire cérébral) ;

-celles qui fument ou l'ont fait pendant longtemps dans le passé ;

-celles présentant un risque accru de cancer.

L’EMA invite également à utiliser les inhibiteurs de JAK avec prudence chez les patients présentant des facteurs de risque de thrombose pulmonaire et de thromboses veineuses profondes (TEV).

Aussi, les doses devraient être réduites pour certains groupes de patients qui présentent un risque de TEV, de cancer ou de problèmes cardiovasculaires majeurs.

Les recommandations s’appuient notamment les résultats d'un essai clinique[2] portant sur l'inhibiteur de JAK Xeljanz (tofacitinib) versus anti TNF-alpha et sur les conclusions préliminaires d'une étude d'observation portant sur Olumiant (baricitinib), un autre inhibiteur de JAK.

Il ressort de l’étude précitée que Xeljanz augmente le risque de problèmes cardiovasculaires majeurs, de cancer, de TEV, d'infections graves et de décès toutes causes confondues par rapport aux inhibiteurs du TNF-alpha.

Les inhibiteurs de Janus kinase faisant l'objet de cette revue sont Cibinqo (abrocitinib), Jyseleca (filgotinib), Olumiant (baricitinib), Rinvoq (upadacitinib) et Xeljanz (tofacitinib). Certains inhibiteurs de JAK (Jakavi et Inrebic) sont utilisés pour traiter les troubles myéloprolifératifs ; l'examen n'a pas porté sur ces médicaments. L'examen n'a pas non plus couvert l'utilisation d'Olumiant dans le traitement à court terme du Covid-19, qui est en cours d'évaluation par l'EMA.

Si la Commision Européenne valide l'avis de l'EMA à la fin de l'année, l'information sur le produit pour les inhibiteurs de JAK ci-dessus sera mise à jour avec les nouvelles recommandations et mises en garde.

 

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