Présentation
Les parents d’un enfant de 6 ans se présentent avec leur fils parce qu'ils avaient, depuis plusieurs semaines, remarqué un gonflement unilatéral de son cou à droite. Selon eux, ce gonflement ne survenait que par intermittence, uniquement lors de cris ou d'une rétention d'air et n'était pas douloureux. L'enfant ne présentait pas d'autres symptômes et ils n'avaient souvenance d'aucun traumatisme.
Examens
Lors de l'examen clinique, le gonflement du cou à droite peut être provoqué lorsque l'enfant retient sa respiration. Il est réversible, mais ni pulsatile ni douloureux à la pression.
Echographie du cou : au début, rien à signaler par rapport à la veine jugulaire interne ipsilatérale.
Nouvelle échographie : double contour frappant de la paroi vasculaire postéro-médiale de la veine jugulaire interne gauche.
Manœuvre de Valsalva : la veine jugulaire interne gauche se dilate dans cette zone pour former un anévrisme sacculaire qui s'étend jusqu'au côté droit controlatéral du cou.
La veine jugulaire interne droite, les deux artères carotides, la thyroïde, l'œsophage et la trachée sont sans particularité à l'échographie.
Le diagnostic cardiologique, y compris l'électrocardiogramme et l'échocardiographie, ne révèle rien non plus.
Diagnostic et évolution
L'échographie a permis de poser le diagnostic suivant : phlébectasie des veines jugulaires internes. Comme les auteurs l'indiquent ensuite, ils ont opté pour une approche d'observation et d'attente. Sur une période d'un an et demi, l'enfant n'a présenté aucun symptôme et la taille de l'atteinte vasculaire est restée la même.
Discussion
Selon les auteurs qui ont rapporté ce cas [1], la phlébectasie jugulaire est une anomalie rare du système veineux. Elle concerne généralement la veine jugulaire interne, mais peut également toucher la veine jugulaire externe ou antérieure. La maladie est le plus souvent diagnostiquée chez les enfants de moins de dix ans, un peu plus souvent chez les garçons que chez les filles, de sorte que de nombreux auteurs considèrent que la maladie est congénitale.
Le symptôme classique d'une phlébectasie jugulaire serait un gonflement intermittent lors de l'augmentation de la pression intrathoracique ― comme lors de cris ou de la manœuvre de Valsalva. D'autres symptômes cliniques, tels que la dysphagie, la dysphonie ou le syndrome de Horner, auraient été décrits et seraient dus à l'effet de « réquisition de l'espace ». Dans la plupart des cas, la phlébectasie jugulaire est simplement visible par échographie.
Selon les pédiatres, on peut parler de phlébectasie jugulaire à partir d'un diamètre antéro-postérieur de 1,5 cm mesuré par échographie. [1] Par conséquent, les procédures angiographiques, tomodensitométriques ou d'imagerie par résonance magnétique ne seraient nécessaires que dans des cas exceptionnels ; elles devraient être consultées surtout pour exclure d'autres diagnostics différentiels du gonflement du cou. Il s'agirait notamment de laryngocèles, de kystes cervicaux et de tumeurs du cou ou du médiastin supérieur.
Le pronostic de la phlébectasie jugulaire serait très bon. Des ruptures spontanées n'ont, jusqu'à présent, pas été décrites. Dans de rares cas, des thromboses, des troubles de la déglutition ou le développement d'un syndrome de Horner pourraient survenir. Une indication opératoire n'existerait donc que chez les patients symptomatiques.
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Source : Dreamstime
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Citer cet article: Étude de cas : gonflement unilatéral du cou chez un enfant de 6 ans - Medscape - 24 nov 2022.
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