
Le bilan dévastateur du virus respiratoire syncytial (VRS) chez les populations vulnérables, notamment les enfants et les personnes âgées, est un sujet de préoccupation de longue date en médecine. Des estimations sur l'impact du virus ont été récemment publiées, alors que diverses approches préventives avec de nouveaux vaccins sont en cours de développement.
Vaccins
En août dernier, le laboratoire Pfizer a publié les résultats d'une étude portant sur 37 000 participants dans le monde entier, âgés de 60 ans ou plus et vaccinés contre le VRS. Le vaccin, RSVpreF, est conçu pour cibler deux souches du virus et a été bien toléré. À la mi-octobre, GlaxoSmithKline (GSK) a communiqué les résultats d'un essai portant sur environ 25 000 adultes du même âge. L'étude a montré une efficacité particulière (94,1 %) contre les maladies graves des voies respiratoires inférieures associées au VRS. Moderna a également débuté une étude de stade avancé sur un vaccin à ARN messager contre le VRS.
Concernant les patients plus jeunes, le comité de l'Agence européenne du médicament (EMA) a recommandé l'autorisation de mise sur le marché du nirsevimab (Beyfortus), un vaccin contre le VRS destiné aux nouveau-nés et aux nourrissons. Le nirsevimab est un anticorps à action prolongée administré en une seule injection intramusculaire. La Food and Drug Administration (FDA) américaine a accordé au nirsevimab la désignation de thérapie révolutionnaire en février 2019, bien que le produit soit encore au stade des essais cliniques et n'ait pas reçu d'autorisation de commercialisation. L’EMA a fondé son avis positif sur les résultats de plusieurs essais, dont l'étude de phase 3 MELODY menée auprès de 1500 nourrissons. Les résultats ont montré une réduction de 74,5 % de l'incidence des infections des voies respiratoires inférieures associées au VRS ayant fait l'objet d'un suivi médical chez les patients recevant le nirsevimab par rapport au placebo (IC 95 %, 49,6 %-87,1 % ; p < 0,001). Cette recommandation est actuellement examinée par la commission européenne.
Épidémiologie
Des études récentes ont mis en évidence les ravages du VRS. Selon de nouveaux résultats, il s'agit de la principale cause d'hospitalisation des nourrissons aux États-Unis, tant au niveau global que dans les sous-groupes de population. La bronchiolite aiguë causée par le VRS a représenté 9,6 % (IC 95 %, 9,4 %-9,9 %) et 9,3 % (IC 95 %, 9,0 %-9,6 %) du total des hospitalisations de nourrissons entre janvier 2009 et septembre 2015, et entre octobre 2015 et décembre 2019, respectivement. Dans une étude incluse dans la recherche, il a été constaté que le VRS avait causé 58 000 hospitalisations annuelles et 100 à 500 décès annuels de 2009 à 2019 (la dernière année pour laquelle des données étaient disponibles) aux États-Unis.
Dans le monde, chez les nourrissons de moins de 6 mois, on estime que 1,4 million d'hospitalisations et 27 300 décès à l'hôpital ont été attribués à une infection des voies respiratoires inférieures par le VRS en 2015. Une étude distincte a révélé que le VRS est à l'origine d'un décès sur 50 chez les enfants de moins de 5 ans et d'un décès sur 28 chez ceux de moins de 6 mois. Cette même analyse a montré que le VRS est responsable d'environ 3,6 millions d'hospitalisations chaque année dans le monde.
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Citer cet article: Dans l’Actu : le virus respiratoire syncytial - Medscape - 28 oct 2022.
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