COVID-19 : la nouvelle campagne de vaccination en pratique

Stéphanie Lavaud

Auteurs et déclarations

6 octobre 2022

Paris, France – Alors que les indicateurs de l’épidémie de Covid-19 ont tendance à se dégrader légèrement, que des vaccins bivalents (contre les souches BA.1 et BA.5) sont disponibles et que la Haute Autorité de santé (HAS) a défini leur place dans la stratégie vaccinale, le gouvernement lance, cet automne, une campagne de vaccination contre le Covid-19, à destination des populations les plus fragiles [1]. Qui est éligible et à quel vaccin ? Explications.

« On remet les compteurs à zéro »

Qui peut bénéficier de cette nouvelle campagne de vaccination contre le Covid-19 ? Avant tout les populations les plus vulnérables, soit 25 millions de Français, dont 17 millions sont éligibles à une dose de rappel dès à présent (en tenant compte des modalités d’administration, voir encadré ci-dessous) », indique le Ministère de la Santé et de la Prévention, précisant bien qu’il s’agit d’une « nouvelle campagne de vaccination ». « On remet les compteurs à zéro. Pas besoin d’avoir un antécédent particulier pour pouvoir y participer. L’important, c’est d’avoir un schéma vaccinal initial complet, ensuite que l’on ait fait 0, 1 ou 2 rappels, peu importe, vous êtes éligibles à cette campagne de rappel si vous êtes dans la cible » – comprendre faire partie des populations qui ont été considérées comme les plus vulnérables par la HAS dans son avis de septembre dernier, à savoir :

  • Les résidents d’EHPAD et USLD quel que soit leur âge ;

  • Les personnes de 60 ans et plus ;

  • Les personnes immunodéprimées quel que soit leur âge ;

  • Les personnes souffrant d’une ou plusieurs comorbidités ;

  • Les femmes enceintes, dès le premier trimestre de grossesse ;

  • Les personnes vivant dans l’entourage ou en contact régulier avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables, dont les professionnels des secteurs sanitaires et médico-social.

Quand se faire vacciner ?
La dose de rappel doit être administrée :
• Dès 3 mois après la dernière injection ou infection pour les personnes âgées de 80 ans et plus, ainsi que pour les résidents en EHPAD et en USLD et les personnes sévèrement immunodéprimées, quel que soit leur âge ;
• Dès 6 mois après la dernière injection pour toutes les autres personnes éligibles. En cas d’infection récente au SARS-Cov2, le rappel est recommandé dès 3 mois après l’infection, en respectant un délai minimal de 6 mois après la dernière injection. Le rappel devra être réalisé préférentiellement avec un vaccin adapté, quel que soit le ou les vaccins utilisés précédemment. Pour les personnes de moins de 30 ans, il est recommandé d’utiliser le vaccin adapté Pfizer.

En termes d’effecteurs, « la ville va porter la campagne »

Où et comment se faire vacciner ? Lors de la précédente campagne de rappel, les professionnels de santé de ville ont assuré 90% des injections. Il va en être de même ici, « la ville va porter la campagne [vaccinale] », indique le Ministère de la santé. Les personnes concernées sont invitées à se présenter dans les pharmacies, à se manifester auprès de leur médecin traitant ou de leur infirmier.e, ces dernier.es pouvant se déplacer à domicile si nécessaire. Enfin, il reste un certain nombre de centres de vaccination actifs sur le territoire, 103, pour être précis selon le Ministère. Leurs coordonnées sont disponibles sur le site santé.fr. A priori, pas de souci du côté du maillage territorial : plus de 95% des Français disposent d’un accès à la vaccination à moins de 10 km de chez eux, et que 80% de la population bénéficie d’une offre vaccinale directement au sein de leur commune, affirme le Ministère de la Santé.

Articulation avec la campagne de vaccination contre la grippe

S’attaquer à l’ensemble des virus, et non seulement au Covid-19, est l’un des enjeux de cette campagne. « L’important est que les populations éligibles, vulnérables vis-à-vis des deux maladies, reçoivent bien les deux vaccinations. Il ne faudrait pas qu’une campagne cannibalise l’autre », précise-t-on au Ministère de la Santé, même si, dans les faits, les deux campagnes vaccinales démarrent avec un léger décalage dans le temps.

Compte tenu de la reprise épidémique, celle contre le Covid-19 débute dès à présent, alors que la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière ne débutera que le 18 octobre prochain. Concernant la concomitance des injections grippe et Covid-19 à compter de cette date, « la liberté prévaut pour ce qui est des modalités d’injections », indique le Ministère. Les deux injections peuvent être pratiquées le même jour, sur deux sites d’injection distincts. « Mais pour les Français qui seraient réticents à l’idée de recevoir 2 vaccinations au même moment, les vaccins peuvent être administrés à quelques jours d’intervalle. Comme le précise la HAS, il n’y a pas de délai à respecter entre les deux vaccinations, mais ne pas trop tarder pour s’assurer d’être vacciné avant le début de l’épidémie ».

 
« Il ne faudrait pas qu’une campagne cannibalise l’autre » Ministère de la Santé
 

Quels vaccins utiliser ?

Vacciner les plus fragiles contre le Covid, oui, mais avec quel vaccin ? « Deux vaccins bivalents seront utilisés dans le cadre de cette campagne, le vaccin Moderna bivalent souche original/BA.1 et le vaccin Pfizer bivalent souche originale/BA.5 – lesquels ne sont autorisés que pour des rappels, affirme le Ministère. L’un et l’autre ont été commandés en quantité importante. D’ici fin décembre 2022, la France va recevoir 25,7 millions de vaccin Pfizer BA.5 et 12,4 millions de vaccins BA.1 (voir encadré ci-dessous) ».

Si les vaccins bivalents (BA.1 et BA.5) sont à utilisés en priorité pour les publics les plus fragiles, ce n’est pas pour autant « obligatoire », rappelle le Ministère. La HAS précise bien, qu’en cas d’indisponibilité, « il est préférable de vacciner les personnes les plus vulnérables avec les vaccins à ARNm classiques plutôt que d’attendre ».

Alors que les vaccins bivalents BA.1 et BA.5 sont désormais disponibles (à la commande), lequel choisir ? « On s’en réfère aux autorités scientifiques et la HAS indique que l’on peut utiliser les deux de façon indifférenciée, répond le Ministère de la Santé, et ce, quel que soit les vaccins qui ont été utilisés précédemment lors du schéma vaccinal. »

Dernières précisions :

  1. Les vaccins classiques à ARNm Pfizer et Moderna restent efficaces pour les primovaccinations. S’agissant du vaccin Novavax – 33 000 injections jusqu’à présent –, il complète l’offre vaccinale pour les personnes qui seraient réticentes à utiliser des vaccins à ARN messagers.

  2. La dose de rappel vaccinal n’est pas incluse dans l’obligation vaccinale visant les professionnels de santé.

  3. Toute personne « hors cible » peut bénéficier de la vaccination en faisant prévaloir l’argument du « cocooning » (proximité avec une personne vulnérable).

Où en est-on des commandes de vaccin ?
Alors que celle de vaccins bivalents Moderna BA.1 est ouverte aux professionnels de ville depuis les 26 et 27 septembre, 137 000 doses ont été commandées, à ce jour et sont utilisés depuis ce lundi.
A noter que le vaccin bivalent BA.5 de Pfizer est ouvert à la commande depuis ce mardi (04/10) et que 625 000 doses avaient déjà été commandées dès le lendemain à midi.

 

Suivez Medscape en français sur Twitter.

Suivez theheart.org | Medscape Cardiologie sur Twitter.

Inscrivez-vous aux  newsletters  de Medscape :  sélectionnez vos choix

 

Commenter

3090D553-9492-4563-8681-AD288FA52ACE
Les commentaires peuvent être sujets à modération. Veuillez consulter les Conditions d'utilisation du forum.

Traitement....