Stockholm, Suède — Les résultats d'une étude sur les effets du tirzépatide sur les personnes en surpoids ont été présentés lors du Congrès annuel de l’Association européenne pour l’étude du diabète (EASD) à Stockholm. Une dose hebdomadaire de tirzépatide 5 mg, 10 mg ou 15 mg a permis une réduction substantielle et durable du poids corporel chez des adultes en surpoids ou obèses et non diabétiques. Le tirzépatide a également amélioré plusieurs facteurs de risque cardiométaboliques prédéfinis ainsi que la qualité de vie (QdV). Les événements gastro-intestinaux d’intensité généralement légère/modérée ont été les événements indésirables les plus fréquemment rapportés.
Pourquoi est-ce important ?
L’Organisation mondiale de la Santé définit l’obésité comme « du tissu adipeux en excès ou anormal qui entraîne une détérioration de la santé » et les cliniciens ont enfin commencé à la reconnaître comme un trouble métabolique. Bien que par le passé, les changements de mode de vie aient été principalement utilisés pour contrôler l’obésité, diverses directives cliniques préconisent désormais l’utilisation de médicaments anti-obésité pour les personnes en surpoids ou obèses. Des études récentes ont montré que les agonistes des récepteurs du glucagon-like peptide-1 (GLP-1) et les agonistes des récepteurs du polypeptide insulinotrope dépendant du glucose (glucose-dependent insulinotropic polypeptide – GIP) peuvent jouer un rôle dans la régulation de la prise alimentaire et aider à la perte de poids. Le tirzépatide, qui a été approuvé par l’Agence des produits alimentaires et médicamenteux des États-Unis (Food and Drug Administration – FDA) pour le diabète de type 2, peut se lier aux récepteurs du GIP et du GLP-1 et peut donc induire une réduction de poids.
Méthodologie
L’étude de phase 3 multicentrique SURMOUNT-1 a été conçue pour évaluer l’efficacité et la sécurité d’emploi du tirzépatide chez les patients obèses ou en surpoids qui ne sont pas atteints de diabète. [2,3]L’essai a inclus 2 539 adultes ayant un indice de masse corporelle supérieur ou égal à 30 kg/m2 ou supérieur ou égal à 27 kg/m2 et présentant au moins une complication liée au poids. Les participants ont été affectés de manière aléatoire pour recevoir du tirzépatide par voie sous-cutanée une fois par semaine (5 mg, 10 mg ou 15 mg) ou un placebo pendant 72 semaines. Les objectifs principaux de l’étude SURMOUNT-1 visaient à comparer l’efficacité du tirzépatide 10 mg ou 15 mg par rapport au placebo à la semaine 72 s’agissant de la variation en pourcentage du poids corporel et du pourcentage de patients présentant une réduction du poids corporel supérieure ou égale à 5 %. Certains des principaux critères d’évaluation secondaires visaient à démontrer la supériorité du médicament par rapport au placebo en ce qui concerne l’amélioration de la pression artérielle systolique, des taux d’insuline et de lipides à jeun et du score de la fonction physique au questionnaire abrégé sur la santé à 36 items (36-item Short Form Health Survey, SF-36).
Principaux résultats
À la semaine 72, la variation moyenne de la réduction du poids était plus élevée pour l’ensemble des trois doses de tirzépatide (15 mg : -22,5 % ; 10 mg : -21,4 % ; 5 mg : -16,0 %) que pour le placebo (-2,4 %). En outre, une proportion plus élevée de patients a obtenu une réduction du poids corporel supérieure ou égale à 5 % avec le tirzépatide 15 mg (96,3 %), 10 mg (96,2 %) et 5 mg (89,4 %) qu’avec le placebo (27,9 %). Ce médicament a également amélioré la composition corporelle globale en réduisant le rapport entre la masse grasse totale et la masse maigre totale, de 0,93 à l’inclusion à 0,70 à la semaine 72. Outre la réduction du poids, le tirzépatide a amélioré la pression artérielle systolique et la pression artérielle diastolique, le taux d’insuline à jeun (environ 47 %) et le taux de triglycérides (plus de 27 %). Parmi les participants atteints de prédiabète, plus de 95 % sont revenus à une normoglycémie après avoir reçu le médicament pendant 72 semaines. En outre, une amélioration a été observée dans tous les domaines de la QdV liée à la santé, et le score de la fonction physique du SF-36 a augmenté de 3,6 unités avec le tirzépatide contre 1,7 unité avec le placebo. Des événements gastro-intestinaux d’intensité principalement légère/modérée ont été signalés dans le groupe de traitement, et moins de 5 % des participants ont abandonné l’étude en raison d’événements gastro-intestinaux. Avec toutes les données probantes en faveur du tirzépatide, la Dre Jastreboff a conclu en citant l’un des participants à l’essai qui a déclaré : « Il a toujours été facile de prendre du poids. Dorénavant, en perdre l’est tout autant. »
Financements et liens d’intérêts
L’étude a été financée par l’Association américaine du diabète (American Diabetes Association), Eli Lilly et d’autres sources.
Cet article a initialement été publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape
Suivez Medscape en français sur Twitter.
Suivez theheart.org | Medscape Cardiologie sur Twitter.
Inscrivez-vous aux newsletters de Medscape : sélectionnez vos choix
Crédit de Une : Dreamstime
Citer cet article: Diabète : le tirzépatide donne des résultats remarquables chez les adultes en surpoids - Medscape - 30 sept 2022.
Commenter