Hausse des salaires des hospitaliers en 2020

Jacques Cofard

Auteurs et déclarations

28 septembre 2022

Paris, France— Alors que l'inflation va galopante et inquiète de plus en plus les ménages français, la Drees et l'Insee viennent de publier, dans leur série Études et résultats, une étude sur les « salaires dans la fonction publique hospitalière en 2020 ». Surprise : cette année, les salaires des hospitaliers ont fortement augmenté. Non pas du seul fait des accords de revalorisation des salaires adoptés en juillet 2020 et baptisés le Ségur de la santé, mais plutôt grâce... au Covid.

Le salaire net moyen des hospitaliers, toute catégorie confondue, a en effet augmenté en euros constants de + 6,6% en 2020, et ce bond en avant est dû au versement de la prime exceptionnelle « covid 19 » de 1500 euros, en grande partie.

Il est de 2463 euros nets par mois, en hausse de 8,5% chez les contractuels, et de + 2,6% pour les personnels médicaux.

Dans le détail, la prime Covid a représenté un montant de 1500 euros nets, tandis que les accord de Ségur ont permis, pour les personnels non médicaux, de bénéficier d'un montant de 90 euros nets par mois dès septembre 2020, porté à 183 euros dès le mois de décembre 2020.

Faible augmentation pour les médecins

Néanmoins si l'on regarde dans le détail de chacune des catégories hospitalières, l'on s'aperçoit que certains métiers sont plus avantagés que d'autres, en termes d'augmentation sur l'année 2020.

Ainsi les médecins ne sont pas les mieux lotis. Leur salaire n'a augmenté que de 2,6% en 2020, pour une moyenne de 5870 euros par mois, « malgré la revalorisation à l’automne de l’indemnité d’engagement de service public exclusif (IESPE) perçue par certains d’entre eux ».

Ce sont surtout les salaires des fonctionnaires de la catégorie C qui ont fortement augmenté (dont les aides-soignantes) en moyenne de +8%.

Ceux de la catégorie B sont en hausse de 4,8% et ceux de la catégorie A (directeurs d'hôpital, sage-femmes, certains infirmiers, psychologues...) de 5,5%.

« La hausse plus prononcée pour la catégorie C s’explique en partie par le fait que les montants de prime exceptionnelle « Covid-19 » et de CTI perçus en 2020 ne dépendent pas de la rémunération initiale des agents et représentent ainsi une part plus élevée des salaires des agents en moyenne les moins rémunérés », expliquent les auteurs de cette étude.

Persistance des inégalités salariales de genre

Résultat de cette augmentation due en grande partie à la prime Covid, les disparités salariales se réduisent en 2020. Entre le haut et le bas de l'échelle, le rapport interdécile, c'est-à-dire la différence entre le salaire le plus élevé et le salaire le moins élevé, se réduit de 0,06 point et s'établit à 2,13 points. Ces disparités diminuent « plus nettement parmi les hommes que parmi les femmes (-0,25 point contre -0,04 point), les hommes étant sur-représentés parmi les plus hauts salaires ».

Justement, en termes de parité salariale, les auteurs de cette étude établissent « qu’à profil identique, les femmes perçoivent en moyenne 3,4% de moins que les hommes ». Le salaire net moyen des femmes dans la FPH s'élève à 2344 euros par mois, soit 19,1% de moins que les hommes (2896 euros).

Mais ce gap important est dû à la différence genrée des métiers : les femmes ne représentent que 52% des emplois médicaux mais 89% des postes d'aides-soignantes. Néanmoins cet écart important est en baisse de 1,5 point sur un an. Quand ils ont le même statut, l'écart se réduit : « les femmes gagnent 1,3 % de moins parmi les fonctionnaires, 7,6 % de moins parmi les contractuels ; l’écart culmine à 15,2 % au sein des personnels médicaux, les femmes étant notamment plus jeunes dans cette catégorie. »

Lorsque l'on neutralise les différenciations salariales liées à l'âge, les femmes perçoivent 3,4% de moins que les hommes. Selon la Drees et l'Insee, « une partie des écarts résiduels provient en effet de caractéristiques non observées (ancienneté, expérience, tâches effectuées, etc.) ».

Les auteurs analysent aussi la hausse des salaires des personnels considérés comme permanents, c'est-à-dire présents dans la FPH du 1er janvier 2019 au 31 décembre 2020. Il augmente de 7,1% ce qui reflète les « les effets positifs des gains d’ancienneté, des progressions de carrière et des mesures de revalorisation salariale ».

 
« A profil identique, les femmes perçoivent en moyenne 3,4% de moins que les hommes. »
 

 

LIENS

Enquête sur la rémunération des médecins : l’impact COVID

Enquête : les revenus annexes des médecins français

Enquête : pouvoir d'achat et satisfaction professionnelle des médecins français

 

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