COVID-19 : des patientes atteintes d’un cancer du sein et traitées par chimio présentent une mauvaise réponse vaccinale contre le variant Omicron

Rédaction Univadis

Auteurs et déclarations

14 septembre 2022

Nagoya, Japon — Dans l’ensemble, les patientes atteintes d’un cancer du sein présentent d’excellents taux de séroconversion aux vaccins à acide ribonucléique messager (ARNm) contre le SARS-CoV-2, sans développer nombre des événements indésirables liés au vaccin. La séroconversion désigne la production de réponses en anticorps neutralisants (IgG) dirigés contre le domaine de liaison au récepteur de la protéine Spike du virus. [1]

Le taux d’obtention du seuil de titres d’anticorps neutralisants contre le variant Omicron n’était que de 8,5 % contre plus de 80 % dans les variants antérieurs du SARS-CoV-2.

Bien que le stade de traitement des patientes atteintes d’un cancer du sein n’affecte pas les taux de séroconversion, le type de traitement est important. Les patientes atteintes d’un cancer du sein recevant une chimiothérapie et un traitement par inhibiteur des kinases dépendantes des cyclines 4/6 (cyclin-dependent kinase — CDK4/6) présentent de moins bonnes réponses vaccinales que celles ne recevant aucun traitement.

Pourquoi est-ce important ?

  • Les taux de séroconversion élevés confirment l’utilité de la vaccination contre le SARS-CoV-2 chez les patientes atteintes d’un cancer du sein.

  • Les prestataires de soins primaires et les spécialistes sont invités à recommander à leurs patientes atteintes d’un cancer du sein les rappels de vaccin ciblant Omicron, dès lors qu’ils sont disponibles.

  • Les patientes atteintes d’un cancer du sein qui doit être traité par une chimiothérapie et un traitement par inhibiteur des CDK4/6 doivent être vaccinées ou recevoir une dose de rappel avant l’instauration du traitement contre le cancer du sein.

Principaux résultats

  • Le taux global de séroconversion 28 jours après la deuxième vaccination était de 95,3 %.

  • Le stade de traitement du cancer (maladie précoce vs métastatique) n’a pas eu d’impact sur les taux de séroconversion.

  • L’affectation au groupe de traitement a eu un impact sur les taux de séroconversion :

    • 4 des 5 groupes de traitement présentaient un taux de séroconversion de 100 %.

    • Seul le groupe chimiothérapie avait un taux plus faible de 81,8 %.

  • Le taux le plus faible en matière d’obtention du seuil pour les titres d’anticorps neutralisants a été observé contre le variant viral Omicron :

    • 90,2 % contre le virus de type sauvage.

    • 81,7 % contre le variant Alpha (α).

    • 96,3 % contre le variant Delta (Δ).

    • 84,1 % contre le variant K.

    • 8,5 % contre le variant Omicron.

  • Aucun des groupes de traitement n’a atteint la valeur seuil contre le variant Omicron.

  • Le groupe de traitement par inhibiteur des CDK4/6 présentait des titres d’anticorps inférieurs contre le virus de type sauvage (P = 0,008) et le variant α (P = 0,006), par rapport au groupe sans traitement.

  • Le groupe chimiothérapie présentait des titres d’anticorps inférieurs contre le virus de type sauvage (P = 0,001), le variant α (P < 0,001), et le variant K (P = 0,03) par rapport au groupe sans traitement.

  • Tous les groupes de traitement ont atteint la valeur seuil pour les anticorps neutralisants contre le variant Δ.

  • Aucune des patientes n’a présenté de retard ou de réduction du traitement en raison d’événements indésirables liés au vaccin.

Méthodologie

  • Une cohorte prospective multicentrique incluait 85 patientes atteintes d’un cancer du sein ayant reçu un vaccin contre le SARS-CoV-2 entre mai et novembre 2021.

  • La majorité des patientes avaient reçu les vaccins à ARNm de Pfizer-BioNTech ou Moderna.

  • Des échantillons de sérum destinés à une analyse de la séroconversion ont été prélevés avant le premier vaccin et 28 jours après la deuxième vaccination.

  • Le critère d’évaluation principal était les taux de séroconversion des IgG du domaine de liaison au récepteur de la protéine Spike anti-SARS-CoV-2 évalués au moyen d’un test ELISA 28 jours après la deuxième dose de vaccin.

  • Le critère d’évaluation secondaire était l’obtention d’un seuil de 20 % pour la concentration réelle des titres d’anticorps neutralisants anti-SARS-CoV-2.

  • Les patientes ont été affectées à l’un des 5 groupes de traitement du cancer du sein suivants : aucun traitement, endocrinothérapie (sans aucun traitement ciblant des molécules), traitement par inhibiteur des CDK4/6, traitement anti-récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain et chimiothérapie.

Limites

  • L’étude n’a pas examiné l’efficacité du vaccin dans la prévention de l’infection primaire.

  • L’étude manquait d’un groupe témoin incluant des patientes en bonne santé.

  • L’étude n’a examiné que la réponse immunitaire humorale, et non celle des lymphocytes B et T contre le SARS-CoV-2.

 

Cet article a initialement été publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape

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