Europe— Selon une enquête menée auprès de deux mille sujets francophones, près d’un sur dix souffre d’éco-anxiété de façon relativement courante et un sur cinq a un degré d'anxiété qui entrave sa capacité à fonctionner normalement dans sa vie quotidienne (impact sur la capacité à aller au travail, à se socialiser...)[1].
Les données montrent que les femmes et, dans une moindre mesure, les sujets les plus jeunes, sont les plus vulnérables face à ce risque.
Ceux qui sont le plus sujets à cette anxiété ont le plus tendance à adopter un comportement favorable à l’environnement.
De nouvelles études devront permettre d’ajuster ces différentes données par rapport au profil des patients, et notamment par rapport aux troubles sous-jacents tels que l’anxiété et la dépression, afin de confirmer ces observations.
Pourquoi est-ce important ?
L’éco-anxiété est une notion définie récemment comme une appréhension et une inquiétude face à l'ampleur potentielle des impacts prévus du changement climatique et à l'incertitude quant à leur nature spécifique, leur calendrier et leur localisation précise, même chez les personnes qui n'en ont pas personnellement subi d'impact direct.
Les premières études disponibles sur le sujet montrent que les personnes jeunes sont plus vulnérables face à l’éco-anxiété, mais elles ont des conclusions contradictoires quant à l’impact du genre. De plus, elles ne permettent pas d’avoir des données robustes concernant l’influence de la zone géographique d’appartenance, ni celle de cette éco-anxiété sur la capacité à adopter un comportement plus favorable à l’environnement. Cette large étude offre des éléments complémentaires sur le sujet.
Méthodologie
Cette enquête a été conduite sur le web auprès de volontaires francophones d’Europe et d’Afrique (n=2.080 personnes). Ils devaient répondre aux questions formant l’échelle d'anxiété climatique (Climate Anxiety Scale, CAS), un autoquestionnaire de 13 questions cotées selon une échelle Likert entre 0 (jamais) et 5 (presque toujours).
Le CAS est constitué de deux sous-scores, le premier (8 questions) mesurant les troubles cognitifs et émotionnels liés à l'anxiété climatique (« Penser au changement climatique m'empêche de me concentrer », « Je me suis surpris à pleurer à cause du changement climatique »...) et le second (5 questions) mesurant les troubles fonctionnels qui y sont liés (« Mes préoccupations concernant le changement climatique interfèrent avec ma capacité à faire mon travail ou mes devoirs scolaires » , « Elles m'empêchent de m'amuser avec ma famille ou mes amis »...).
Une personne sur 10 souffre d’éco-anxiété
En moyenne, 11,64% de la cohorte disait souffrir d’éco-anxiété à une fréquence supérieure à la moyenne. Ils étaient même 20,72% à être concernés selon le seul sous-score fonctionnel. Il existait une corrélation positive entre le fait d’avoir un score CAS élevé et le fait d’adopter un comportement plus favorable à l’environnement.
Les femmes avaient un score CAS global et un sous-score sur la composante cognitivo-émotionnelle qui étaient plus élevés que ceux des hommes. En moyenne, elles adoptaient aussi plus souvent des comportements favorables à l’environnement.
Aucune corrélation n’a été identifiée entre les différents scores et le niveau d’éducation. Cependant, une influence modeste mais significative existait selon l’âge pour le score global et ses deux composantes.
Enfin, il existait une corrélation entre le fait d’avoir déjà expérimenté l’impact du changement climatique et le score CAS, sans influence significative de la zone géographique d’appartenance.
Cet article a été initialement publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape.
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Crédit de Une : Dreamstime
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Citer cet article: L'éco-anxiété perturberait la vie quotidienne d'une personne sur cinq - Medscape - 5 sept 2022.
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